Heartbeat || Muke ||

Chapitre 3 ✔️

Deux semaines passèrent et pour Michael, la routine était la même qu'avant, si ce n'était les conversations quotidiennes qu'il entretenait maintenant avec Luke. Il avait appris son nom au cours de la deuxième semaine, n'éprouvant pas le besoin de le savoir plus tôt, mais tout simplement de parler avec ce jeune adulte. Bien installé dans le fauteuil au chevet du lit de sa grand-mère, Michael lisait le roman Aile. Ce livre racontait l'histoire d'un triangle amoureux entre un humain et deux fées. C'était son livre favoris, le coloré ne s'en lassait jamais, même après avoir repassé des dizaines de fois les mêmes pages encore et encore. Il déchira malencontreusement une page quand le bruit régulier de la machine qu'il s'était habitué à entendre, après ces semaines entières dans la chambre, se dérégla pour ensuite faire un bruit strident et continu. Le livre ne resta pas dans ses mains bien longtemps, le visiteur le jetant au bout de ses bras en total état de panique. Les yeux remplis d'eau de Michael eurent tout juste le temps de voir quelqu'un le tirer hors de la chambre avant que la porte ne se referme sur des personnes aux chemises blanches et sa grand-mère. Enfermé à l'extérieur de la chambre de cette manière, il n'était plus qu'un pâle garçon aux jambes flageolantes et à l'âme en panique. Il tomba à la renverse, ses pieds le lâchant subitement. Heureusement, il atterrit dans les bras d'une chaise. L'impact fut tout de même douloureux pour son dos et ses fesses, la chaise étant fait de plastique. Quelques secondes plus tard, il sentit quelqu'un le détacher tendrement de la chaise en mode princesse et s'installer à même le sol, le coloré toujours dans ses bras. La personne le rassurait, faisait de son mieux pour le calmer, lui disant que tout allait bien aller. Michael se trouvait faible de pleurer comme cela devant quelqu'un, surtout qu'il ne savait pas encore l'identité de cette personne. Après à peine quelques minutes, la respiration du plus jeune se calma, la panique du moment se dissipant lentement. Les mains autour de son corps le berçaient doucement et la voix qu'il entendait par dessus son crâne lui chantait une douce berceuse. Quelques minutes durent encore passer avant que les reniflements de Michael aient presque disparus, la tête qui était maintenant dans son cou le relaxant. Il avait compris, au cours des derniers instants, que c'était Luke qui le tenait fermement entre ses bras forts réconfortants. Une pensée traversa son esprit, une pensée inhabituelle mais qui ne le dérangea pas autant qu'elle ne l'aurait dû: en ce moment même, il aimait être là, sur les genoux du blond, un souffle chaud s'échouant doucement dans le creux de son cou. Il aimait la façon dont le plus vieux lui faisait attention, comme si il pourrait se briser un peu plus chaque seconde qui passait. Il aimait tout de ce moment présent. Et il adorait le fait d'aimer ça. Une pensée de trop le ramena sur terre: sa grand-mère. Il était calmement dans les bras de quelqu'un qu'il ne connaissait pas depuis très longtemps et elle était en combat pour se sauver de ceux de la mort. À cet instant, les larmes ne coulaient plus, elles avaient déjà trop coulées, alors la seule manière qu'il trouva pour exprimer sa douleur fut de serrer fortement la chemise blanche du blond entre ses doigts. Il tourna brusquement la tête, échangeant les rôles en la plaçant dans le cou de Luke de la même manière que celui-ci l'avait fait quelques instants plus tôt. Celui-ci éprouvait plus de tristesse pour Michael qu'il n'aurait normalement dû. Après tout, le plus jeune n'était que le visiteur d'une patiente et non un de ses amis ou un membre de sa famille. Cette pensée heurta violemment l'infirmier, comme si son coeur s'écroulait. Il n'éprouvait pas seulement les simples sentiments qu'il devrait, il aimait trop la présence du coloré et sa tristesse lui faisait trop mal pour cela. Malgré sa voix cassée, Michael réussit à articuler une phrase.

-Tu penses qu'elle... Qu'elle va survivre?

Le blond releva la tête et, leurs visages à seulement quelques centimètres l'un de l'autre, lui souffla doucement ces mots, lui répondant la vérité.

-Je ne sais pas Sweetheart, mais dans les deux options, qu'elle survive ou qu'elle meurt, je serai là.

Bizarrement, les mots rassurèrent le coloré et il hocha la tête tout en replaçant sa tête dans le cou de l'infirmier.

-Merci Luke, merci.

Ses yeux devinrent de plus en plus difficiles à garder ouverts, l'adrénaline retombant subitement. Il s'endormit sur l'épaule du plus grand tout en ayant la certitude que tout se passerait bien.