Chapitre 4 ✔️

359 28 1
                                    

Michael ne se réveilla que le lendemain, lorsqu'un claquement de porte résonnant dans la pièce le fit sursauter. Il s'étira tout en se redressant sur la chaise dans laquelle il était installée. Quand il osa enfin lever son regard, il vit la personne la plus importante pour lui étendue dans le même lit et la même chambre que la nuit dernière. Quelques larmes coulèrent doucement sur ses joues rougies par la joie, la joie qu'elle soit encore en vie. Il les essuya rapidement en demandant si cela n'avait été qu'un rêve ou si cela s'était réellement produit, mais lorsqu'il se remémora du bruit de la machine et qu'il vit son livre favori sur la table de chevet, les pages étant tordues et déchirées, il ne douta plus. Une raclement de gorge se fit entendre à sa gauche et le coloré retourna vivement la tête dans cette direction, surpris. Il avait momentanément oublié le claquement de porte qui l'avait réveillé. Il vit un infirmier blond avec un petit sourire au visage. Ce sourire était si animé et joyeux qu'il ne put s'empêcher d'également sourire. Michael se leva calmement, marchant avec assurance, et serra fermement le plus grand dans ses bras. Celui-ci fut d'abord surpris, avant de se détendre et de retourner l'étreinte. Il se dit que les câlins comme cela allaient vraiment devenir une habitude. À cette idée, son sourire s'agrandit encore plus et il serra encore plus fort Michael dans ses bras, lui murmurant un salut.

-Bonjour Sweetheart, bien dormi?

Le plus jeune se retira de la confortable étreinte et sourit au blond.

-Disons que les chaises de l'hôpital ne sont pas les plus confortables, mais passons.

Il rougit en baissant la tête, chuchotant presque ces paroles:

-Je suis désolé, tu sais? Pour hier. Je ne voulais pas me mettre dans un état comme ça devant toi... Mais merci d'être resté là et de m'avoir aidé. Si seulement tu savais à quel point ça compte pour moi.. Je ne te remercierai jamais assez d'avoir été là.

Luke prit précautionneusement la mignonne petite bouille de Mikey entre ses deux paumes et releva sa tête du sol pour la placer devant lui.

-Hey! Mikey, c'est normal, t'as pas à t'excuser d'avoir été "comme ça" devant  moi, tu sais bien que je suis là quand ça va pas. Je n'aime pas te voir si triste. Et tu n'as pas à me remercier, je l'ai fait car je le voulais. Car je n'aime pas te voir dans cet état. Okay, compris?

Un sourire triste se glissa doucement sur les lèvres du plus petit alors qu'il hochait la tête et sentait les mains de Luke quitter ses tempes, laissant un vide à la place de sa douce chaleur.

Le reste de la journée fut plutôt calme, entre la visite des enfants et de petites discussions avec le personnel de l'hôpital.

Le soir venu, Michael prit le livre Aile entre ses mains, se disant qu'il n'était maintenant qu'un gâchis. Il l'avait eu à ses 10 ans, comme cadeau de fête. C'était sa grand-mère qui lui avait offert, comme presque tout ce qu'il possédait. C'était elle qui lui avait tout donné, d'une feuille de papier à son amour inconditionnel, et si elle partait.. Si elle mourrait.. Le coloré n'aurait plus aucune raison de vivre. Il n'avait aucun amis, aucune famille, pas de travail, il n'était attaché à rien, si ce n'était à elle. Il apporta prudemment le livre brisé jusqu'à son cœur, le serrant comme si ces bouts de papiers étaient les seules choses qui le faisaient garder les pieds sur terres, et c'était bien le cas. Car, au fond, plus l'histoire marquée sur le papier s'effritait, moins la vie de la personne à ses côtés était certaine, et quand le livre ne sera finalement plus de service, elle aura elle aussi arrêté de raconter ses histoires.

Pendant le mois qui suivit, Michael eut plus de plaisir à vivre dans l'hôpital. Oui, bien vivre, car les médecins avaient finalement eut pitié de lui et lui avaient installé un lit dans la même chambre que celle de sa grand-mère. On ne peut dire que cela déplaisait à Luke, qui faisait exprès de venir tôt le matin afin de voir la bouille toute mignonne et reposée du plus jeune, le trouvant à croquer. Entre eux deux, il y avait une amitié qui devenait de jours en jours plus forte depuis l'arrêt cardiaque de la grand-mère du coloré. C'est pour cette raison, en plus de ses visites quotidiennes aux enfants, que pendant ce mois, Michael fut plus enjoué et que le temps passa plus rapidement. Celui-ci n'aimait gère penser que la personne étant dans le comas depuis maintenant un certain temps puisse succomber. À la place, pour se changer les idées, il lui lisait des livres, lui parlait de sa vie à l'hôpital, de toutes les fois où Luke se moquait gentiment de lui à cause de sa couleur de cheveux ou encore de ses yeux supposément hypnotisant. Il allait aussi raconter ses histoires favorites aux plus petits et quand il commençait à en raconter une, il n'y avait plus aucun bruit. Les petits autant que les grands adoraient ses histoires grâce à la manière dont il les racontait, les berçant doucement de sa voix grave et suave et les apportant dans un monde imaginaire.

Heartbeat || Muke || Où les histoires vivent. Découvrez maintenant