2 - Frères d'armes

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Très tôt, à l'aurore, Léodaguan et Arthur se croisent dans les couloirs du palais.

Léodaguan : Ah, vous, je vous cherchais !

Arthur : Quoi, à six heure du matin vous me cherchiez ? Vous êtes sûr que tout tourne correctement là-dedans ?

Léodaguan : Non mais, attendez, vous allez vite comprendre.

Arthur : Comment ça ?

Léodaguan : Z'allez voir, z'allez voir. Ouvrez la fenêtre.

Arthur : Qu'est-ce que... enfin, vous... qu'est-ce qui vous prend ?

Léodaguan : Ouvrez la fenêtre, vous verrez.

Arthur : Vous ne préférez pas que je vous fasse passer à travers ? J'suis juste allé pisser, j'voudrais bien aller retourner me coucher parce que...

Léodaguan : Eh bah vous retournerez vous coucher un autre jour ; ouvrez la fenêtre.

Arthur : Ah non mais vraiment, parfois, ça... hein, c'est dingue, ça.

Arthur s'avance devant une fenêtre et l'ouvre.

Arthur : ... Super. Génial. Eh bah, ça valait le coup, franchement.

Voix du maître d'arme : Savez-vous jouer les tarlouzes, à la mode, à la mode ! Savez-vous jouer les tarlouzes à la mode de notre bon roi !?

Arthur : Ah non, je l'avais oublié, lui.

Léodaguan : Voilà, ça fait depuis une heure qui tire la chansonnette dans la cour du château alors si vous aurez l'intime obligeance de nous la couper, ce serait bien aimable de votre part.

Arthur : ... Non, hein, moi, j'me tire.

Léodaguan : De quoi ?

Arthur : Rien, je me tire ! Je me casse, je n'ai pas envie de jouer des bâtons avec ce taré.

Léodaguan : Ah mais non parce que sinon, il va gueuler comme ça jusqu'à...

Arthur : Eh ben vous inventerez une bricole parce que moi, je filoche.

Arthur s'en va en courant.

Léodaguan : Non mais vous n'allez pas vous défiler ! Attention ! Sinon, j'vais... Vous savez quoi ? Vous êtes un...

Arthur : Vous avez qu'à l'inviter à bouffer, la bouche pleine, il pourra plus jarter !

Léodaguan : Oh, vous avez cru que je tenais un réfectoire ? Oh ! Oh !

KAAMELOTT

Karadoc ainsi que Kadoc passent par la cour du château et croise le maître d'armes qui chantonne.

Maître d'armes : Ah tiens, messire Karadoc. Vous tombez bien, j'aurais une question à vous poser. Et... euh... lui, c'est qui ?

Karadoc : Ah, c'est mon frère. Kadoc.

Maître d'armes : Bonjour, bonjour. Bon, je voudrais savoir si vous auriez croisé notre bon roi. Non mais parce que j'avais un entrainement avec lui mais visiblement...

Karadoc : Bah... moi j'viens de le voir partir en carriole et quand je lui ai posé la question, il m'a dit que la vie était trop courte.

Maître d'armes : Hm, j'imagine qu'une quelconque affaire urgente l'aura retenu... Bon tant pis.

Karadoc : Ah maintenant que je vous tiens, est-ce que vous pouvez me garder mon frère ? Je dois aller vérifier si mes fromages sont finis d'affiner.

Maître d'armes : Eh vous ne pouvez pas le garder, vous-même ?

Karadoc : J'en ai juste pour une minute !

Maître d'armes : Non mais oh ! Attendez ! Je...

Karadoc est déjà parti. Le maître d'armes se retourne vers Kadoc.

Kadoc : On dit au revoir à son caca pour lui donner du courage.

~

Maître d'armes : Mais bon dieu, c'est pas bien compliqué ! Vous prenez votre épée et vous la pointez sur...

Kadoc : Y'a des méchants ?

Maître d'armes : Evidemment que non ! C'est un entrainement ! Prenez votre épée, allez-y. Voilà. Bien haut comme ça. Eh hop, vous m'attaquez. Allez ma petite putaine, un peu de nerfs !

Kadoc : Ils sont où les fromages ?

Maître d'armes : Mais attaquez ! Bon dieu de bon dieu ! Attaquez ! Je vais vous montrer. Comme ça, m'voyez ? Hop ! Allez.

Kadoc lève son épée.

Maître d'armes : Non... non... mais le but est pas de piquer le cul du ciel mais d'échanger des passes. Est-ce que vous comprenez quand je vous parle ?

Kadoc : Je ne peux pas aller frapper des poules ?

Maître d'armes : Bon allez tant pis, je vous fais une botte, z'aurez qu'à esquiver parce qu'au bout d'un moment...

Kadoc : Les bottes c'est bien quand y'a de la gadoue.

Karadoc : Maître d'armes !

Maître d'armes : Ah bah quand même ! Vous aviez fait un détour par l'Andalousie ou bien ?

Karadoc : Non c'est ma femme qui m'a encore tenu la jambe, soit disant que dormir avec des escalopes de veau, ce n'est pas sain. Qu'est-ce que vous faisiez ?

Maître d'armes : Bah, j'essayais de le... je ne sais pas, de l'occuper avec quelques passes mais... y'a rien à faire... C'est... niveau débile, j'ai rarement vu aussi haut placé.

Karadoc : Ah oui mais avec une épée, il attaque que les poules, lui.

Maître d'armes : Comment ça ?

Karadoc : C'est parce que quand il était petit, une poule l'a fait tomber dans un puit.

Maître d'armes : ...

Karadoc : Voilà ! Alors du coup, bah... il attaque les poules.

Kadoc : Les petits poissons, c'est bon avec des oignons.

Maître d'armes : (soupir)

KAAMELOTT

Arthur remonte discrètement les marches du palais.

Léodaguan : Ah !

Arthur : Putain mais vous êtes encore là, vous ? Z'avez passé la journée à m'attendre pour me chanter les retrouvailles ou bien ?

Léodaguan : Oh bah non, tout de suite, j'allais à la cuisine mais... c'est passé le truc avec le maître d'armes, il a arrêté de braire.

Arthur : Ah bon ?

Léodaguan : Ouais, pendant que vous partiez comme une grosse gonzesse, y'a l'autre là... le seigneur Karadoc qui la rejoint. Du coup, si j'ai bien compris, ils se sont entrainés ensemble...

Arthur : Oh... ah... le pauvre...

Léodaguan : Ah ouais...

NOIR

Léodaguan : Là, le maître d'armes, l'avez sacrifié.


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