Chapitre I : Une rencontre : Enzo

411 26 16
                                    

J'avais pour habitude d'aller m'asseoir chaque soir au coin de ma rue. Je prenais juste un cahier de brouillon et un stylo. Cela me suffisait amplement pour m'occuper pendant une bonne heure. Je m'adossais contre le mur de la petite maison au coin. Elle était de couleur jaune "pisse" et était très salie par le temps. Une famille avec deux petites filles habitait ici, à mon souvenir les deux filles se prénommaient Marie et Mathilde. Elles avaient deux petites bouilles d'anges et sortaient parfois faire du vélo dans la rue près de chez elle. J'avais pour habitude de les surveiller en échange d'un bonbon ou d'un chocolat par leurs parents. J'étais une habituée ici, tout le monde me surnommait "la fille au stylo d'argent". J'y venais tous les soirs pour me changer les idées et j'écrivais, dans ce que j'appellerai mon journal intime, ma journée en détails. Même lorsqu'il pleuvait j'y allais, à l'encontre de mes parents.

J'y allais de dix-huit à dix-neuf heures. Les passants habitués, généralement des gens promenant leurs chiens, me parlait parfois quelques minutes pour me tenir compagnie. Parfois à l'approche de Noël, les passants m'apportaient un petit gâteau, une petite babiole qui faisait toujours plaisir et qui me réchauffer le cœur dans mes moments difficiles.

Mais un Mardi soir alors que j'écrivais comme à mon habitude en parlant de ma journée aux côtés de mes amis et mes cours inlassablement longs. Je vis un coureur au loin. Je le remarqua à la couleur de son jogging, qui était d'un bleu pétant. Certainement nouveau dans le coin car je ne l'avais jamais vu auparavant et je venais ici chaque soir depuis maintenant un an et vu son allure de course, ce n'était pas la première fois de sa vie qu'il courait. Il passa devant moi comme une fusée, il ne m'adressa même pas un regard ou un hochement de tête. Je ne saurais même pas vous dire s'il m'avait remarquée. Il devait avoir à peine dix-huit ans. Il était plutôt beau gosse, je devais dire. Il portait donc un survêtement bleu, un pull bleu également où l'on pouvait lire en lettre capital "New-York" et une veste noire et dorée adidas. Il avait les cheveux châtains et coiffés en crête. Ce qui me choqua pour son âge, c'était qu'il porté un appareil dentaire sur la totalité de ses dents. Il était déjà très beau mais je l'imaginais avec des dents parfaitement alignés et un sourire digne de ce nom. Il deviendrait parfait, j'en avais la certitude. Je ne saurais vous le décrire plus tant sa beauté était indescriptible.

Vous devez vous dire, elle utilise le mot parfait tout de même, il devait être drôlement canon? Mais qui sait? Peut-être que vous, vous le trouveriez affreusement laid. Personne n'a la même définition de la beauté, de la perfection. C'était en tout cas, un énorme coup de cœur pour moi.

Je ne réussis même pas à finir d'écrire mon paragraphe sur ma journée tellement son visage d'ange m'avait marquée et me restait figée en mémoire. Je rentrai chez moi plutôt que d'habitude, à la grande surprise de ma mère qui essaya de savoir pourquoi. Je ne réussis même pas à lui sortir une phrase. Pendant le restant de la soirée, je ne fis que penser à ce coureur que j'avais vu quelques instant plus tôt. Je n'arrivais même pas à me concentrer pour faire mes devoirs, je laissai tomber ma tête sur mon cahier, stylo à la main et je laissais transporter mon imagination comme elle le souhaitait.

Je pensais tellement à lui que je décidai de lui attribuer un nom. Je décidai de l'appeler Enzo.

Le lendemain, la journée me parût affreusement longue tant j'avais envie d'être dix-huit heures pour le revoir, lui. Mais peut-être ne reviendrait-il pas courir? Il ne courait peut-être pas chaque soir... Mais comment pouvais-je savoir? Je priais toute la journée et toutes les cinq minutes pour qu'il vienne. Arrivée dix-huit heures, je me dépêchai de descendre et d'aller au coin de ma rue, mon rendez-vous habituel. J'étais tellement obnubilée par Enzo que j'en oubliai presque mon journal intime. Ce jour-là, je n'écris rien dans mon journal intime à part Enzo et tout pleins de petits cœurs autour. Et là je le vis au loin. Je ne sais pas ce qui se passa en moi. Cela ne m'était jamais arrivé auparavant. Je ressentis un truc étrange dans mon cœur et dans mon ventre. Je sentis mes joues s'empourprer d'un rouge intense. J'avais comme l'impression de sortir d'une heure de sauna. Je pense qu'à ce moment précis de réels sentiments pour ce garçon sont apparus. Je ne pourrais pas en avoir la certitude mais tout en moi le prouvait. Mais je ne pouvais pas... Ce n'était pas possible! Il avait au moins trois ans de plus que moi, si je sortais avec lui tout le monde nous regarderait comme la peste noire et mes parents me gifleraient très probablement. Sortant d'une douloureuse rupture d'amour, à laquelle je ne pensais jamais m'en remettre, il était difficile pour moi de refaire à nouveau confiance à un garçon, à l'amour avec un grand A. Ce garçon, que je connaissais même pas, à réussi à me faire oublier en une fraction de seconde mon ex auquel je pensais constamment et personne jusqu'alors avait réussi à me le retirer du cerveau, bien que ça faisait plus de cinq mois qu'on ne sortait plus ensemble.

Je ne voulais pas détruire mon cœur une seconde fois. Je décidai de ne pas retomber dans l'amour. Pour cette épreuve, mon cerveau devra être plus fort que mon cœur! J'irai à l'encontre de mes sentiments bien qu'ils soient omniprésents et que je pense qu'à ça, qu'à lui, qu'à Enzo. Ça fait à peine une semaine que je l'observe et je ne pense déjà qu'à lui, nuit et jour. Je rêve souvent de lui. Mais je ne peux pas, je n'ai pas le droit... Il a trois de plus que moi. Réveille-toi pauvre fille! Il ne voudra jamais de toi.

Il n'est pas pour moi de toute manière, trop beau, trop grand, trop bien pour moi. Le pauvre, il arriverait dans mon cœur et vu la pagaille il n'y resterait pas très longtemps. Mais mon cœur l'aime et mon cerveau a bien dû mal à lui prouver le contraire.

Quand j'allais au coin de ma rue maintenant, ce n'était plus mon rendez-vous pour m'évader ni pour écrire mes diverses pensées. C'était notre rendez-vous. Enfin surtout le mien car il ne m'apercevait que très rarement. J'y allais pour le mater, l'admirer, le contempler dans toute sa splendeur. J'ai le temps de le voir à peine deux minutes tant la rue est petite mais cela me suffit amplement pour parfaire ma soirée.

**********

Note de l'auteur : Voilà, donnez moi vos avis. J'attends vos avis pour poster la suite. C'est la première histoire que je poste sur Wattpad soyez négligeant mais honnête.

Des bisous tout pleins!

Marine_vzht

Un coup de foudre : EnzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant