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Le bar tabac puait le café froid et la sueur, Adrien se tient debout face au comptoir en bois, sale bien évidemment.
Il interviens de sa voie sombre et froide:
"-Un paquet de lucky stryke s'il te plait Jean."
Une grosse gueule carrée, un bon mètre 95 et une moustache sous un nez rouge, voilà à quoi ressemble le Jean en question.
"-Ah c'est toi gamin ? Pour ta pauvre mère je suppose, merde alors elle déborde pas du fauteuil?"
Une façon à lui de prendre gentillement des nouvelles, l'amour et la compassion n'ont pas de place dans cette ville, mais tout le monde dans le quartier connais l'histoire de sa mère. Vous savez elle sert à enrichir les conversations quand on a plus rien à se dire, en échange elle obtient clopes et bières gratis, un bien triste trafic.

Adrien souri:
"-Du moment qu'elle passe pas le plancher et qu'elle a assez de voix pour me gueuler dessus ça peut aller pour elle.

-Ahah ! Un rire gras. Tiens prend tes clopes et tire toi t'es pas mon seul client dans ce fourbi."

Il empoche le paquet et sors dehors. Le froid est mordant, il ne sait même pas l'heure mais il s'en fiche, sa vie n'a plus de cours. Bien que puante et poisseuse l'ambiance du bar était chaude et chaleureuse, il la regrettait presque. C'était à en compatir avec les alcooliques notoires qui pioncaient sur les hauts tabourets. Vite, la tour n'était pas loin, aller, courage.
La lourde porte une fois poussée, les sept étages montés il pénètre enfin dans son chez lui. Pas un bruit à part la télé, elle doit dormir, il entre dans le salon pour déposer sans bruit le paquet sur la table.
Celui ci s'arrête à mis chemin et s'écrase sur le sol avec un bruit léger, suivi d'un sond mat et lourd, Adrien.
La, rien n'allait plus. Sa mère avait pour ainsi dire débordé du fauteuil et gisait par terre telle une baleine majestueuse sur une plage de sable blanc, les bruit des commentateurs remplaçant celui des mouettes, tout était figé, comme suspendu dans les airs. Le cri dans la gorge du jeune homme, seul admirateur de ce tableau pittoresque, restait lui aussi figé. Une larme s'écrasa sur la moquette blanche-sale.
L'aiguille du temps se remit à tourner après de longues minutes, en même temps que tournaient les sirènes du samu dans le quartier, elles ne chantaient pas pour charmer mais pour pleurer la mort. Adrien comme une planche ballottée par la mer immense suivait le mouvement sans rien contrôler, son cerveau était tout simplement déconnecté, on l'embarqua, direction l'hopital.

Ce que la vie nous opposeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant