Adrien fouille ses poches frigorifié, un vent glacial souffle devant l'entrée de l'immeuble.
Jurant en s'entaillant le doigt sur la clé qu'il cherchait, il l'insère dans la serrure et pousse la lourde porte de son épaule.
Il monte les escaliers et l'effort lui donne mal à la tête.
Il ouvre la porte de l'appartement qui pivote sans résistance .... Étrange il ferme toujours la porte normalement ... Il tend l'oreille, un bruit apparait ettoufé, une voix d'homme.
Sur la pointe des pieds, rasant le mur blanc du couloir il s'approche de l'embrasure de la cuisine, jette un oeil dans la pièce, personne. Il entre, seule la lumière qui pénètre par la fenêtre au dessus de l'évier et à moitié cachée par le frigo éclaire la pièce. La voix s'éteint, l'avait-il entendu ?
Retenant sa respiration il traverse la cuisine et pénètre dans le salon. Personne, sauf la voix du présentateur des infos du 20H qui débite des phrases sans importance. Il était resté toute la journée dehors.
Son regard passe alors sur le fauteuil vide et reste bloqué dessus. Il avait espéré que cela fut un rêve, que sa journée passée dehors sans même qu'il s'en souvienne, errant dans la rue avant d'échouer devant sa porte allait le ramener à la réalité. Mais il était devant la réalité en ce moment même, en réalité il était seul à présent, en réalité il n'y avait plus cette énorme femme dans le canapé, sa mère. En réalité aussi il avait très faim.
Il se détourne, chasse les mauvaises idées de sont esprit comme chaque fois et ouvre le frigo, empoigne un sandwich céllophané sans goût dont il avait horreur et s'asseoit à sa table.
Le présentateur continue de parler, à part ça la maison est vide de bruits. Quelle étrange sensation ... Il retourne se chercher un sandwich dans le frigo, celui ci en était plein et se tourne vers le salon, derrière le siège en cuir brille la télé et la tête d'un homme chauve aux grosses lunettes. Adrien rigole, il ne regardait jamais la télé mais ce présentateur était vraiment laid. Que dit il d'ailleurs ? Tiens,il parle de Worstown... tout d'un coup son sang semble se figer, la peur le prend au ventre et il pose son sandwich sur la table doucement, son sang bat à ses oreilles, il écoute, les mots "horrible geste", "inconcevable", on parle de lui c'est sur, il reste la assis, tétanisé, longtemps, avant de réaliser que les images qui défilent devant ses yeux sont celles d'un himmeuble en noir avec de petits hommes rouges tentant d'apaiser un rougeoiement encore présent. Il respire enfin. Ca ne parlait pas de lui, mais déjà le reportage était fini, il n'avait rien suivi du coup. Ses mains tremblent sur la table alors qu'il essaie de reprendre ses esprits, il se lève, inconscient et ses pas le guident vers sa chambre sans qu'il en s'en rende compte.
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Ce que la vie nous oppose
General FictionQuand la vie nous fait rencontrer celui qui est celui qu'on aimerait être, que chacun aimerait échanger sa place avec l'autre pour satisfaire son envie. Que se passe-t-il ? Vaut il mieux être l'autre ou être celui que l'on est malgres tout ce que ce...