Sur le bateau - Chapitre 9

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Quand Adam revint dans la cabine, une bonne heure plus tard, il était trempé. Il jeta un regard à la jeune fille puis ouvrit une porte de placard pour en extirper une serviette.

- Le temps empire, annonça-t-il en entreprenant de sècher ses cheveux. Le capitaine dit que ça devrait se calmer, mais je ne suis pas tranquille.

- Vous êtes plus calé en météo qu'un marin expérimenté, alors c'est sûr, il y a de quoi s'inquièter, railla-t-elle en se redressant de la couchette.

- Certainement pas, rétorqua-t-il en ôtant sa veste et sa chemise trempées pour les étendre sur une chaise, mais j'ai vu les marins s'agiter, et j'arrive plutôt bien à cerner quand on me ment.

- C'est vrai que les mensonges, les traitrises, c'est plus votre rayon, murmura-t-elle en détournant les yeux, gènée par le spectacle qu'il offrait, torse nu, trempé et les cheveux en bataille.

- Venant d'une femme qui se déguise pour tromper son monde, ces affirmations ne me font ni chaud ni froid.

Il se dirigea vers la porte de la penderie pour trouver des vêtements de rechange.

- Qui est Eleanor pour vous ? demanda la princesse et s'adossant contre la paroi de la cabine, histoire de changer de sujet.

- Pourquoi cela vous intéresse-t-il, demanda-t-il en se tournant vers elle.

- Parce que vous vous adressez autant à elle qu'à votre servante pour votre service, mais qu'elle n'a pas la tenue appropriée. C'est votre poule ? ajouta-t-elle mesquine.

- Jalousie ? releva-t-il amusé.

Il posa sa nouvelle tenue sur le bureau acheva de se déshabiller.

- Non, je n'ai pas encore la prétention d'être la meilleure de vos servantes, gronda-t-elle en lui tournant cette fois carrément le dos, génée par son manque de pudeur devant elle.

Une fois habillé, il se rapprocha d'elle en passant ses doigts dans ses cheveux mouillés. Il saisit son menton, tourna son visage vers lui et la regarda fixement.

- Que voulez-vous ? demanda-t-elle gènée et inquiète.

- Je vérifie que vous êtes présentable.

Il se redressa et se dirigea vers la porte.

- Venez, le dîner nous attend.

- Oh...

Elle se leva et se rendit compte qu'elle était presque déçue. Certains réflexes ne disparaissent jamais et quand il avait approché son visage du sien, le frisson qu'elle avait ressenti n'avait même pas été désagréable... Elle lissa sa robe, réajusta son bonnet et baissa la tête pour marcher derrière lui, prète à subir encore une heure à attendre en faisant le pied de grue.

Le repas se passa comme celui du midi. Mis à part le fait que le bateau commençait à tanguer doucement. Rien d'inquiétant en soi, mais les conversations était quand même un peu tendues et le repas se termina assez vite. La plus part des convives allèrent s'enfermer dans leurs cabines en attendant une amélioration météorologique.

Adam regardait la pluie battre le hublot et la houle, sourcils froncés. Il n'aimait pas avoir à s'en remettre à la chance, à la météo et encore moins à d'autres pour tout ce qui touchait sa sécurité.

- Je crains que nous n'ayons à rester enfermer ici tous les deux pour un moment, dit-il pour sa princesse sans se retourner pour la regarder.

- Quelle joie, répondit-elle sans émotion. Trouvez-vous donc une occupation ce serait dommage de vous voir vous ennuyer.

Il lui adressa un long regard amusé, puis la rejoignit sur le lit.

- Il y a une occupation que je brûle d'essayer avec vous depuis longtemps... Si vous aviez accepté ma première demande, ce serait chose faite...

- Et faire monter un homme comme vous sur le trône du pays ? C'est une plaisanterie ? Il n'y a bien que par fourberie que vous pouvez obtenir cette place.

Elle s'écarta de lui avec une moue dégoutée.

- Parce que c'est la seule voie que vous m'offrez, réplica-t-il. La seule qui vous aille.

- Non, de Saad. Cette voie là ne me va pas non plus. Je préfèrerais largement que vous me laissiez tranquillement épouser le baron de Laude.

- Ne me faites pas rire, ricana-t-il en se relevant, incapable de tenir en place. De Laude est un idiot fini. Je ferai un bien meilleur roi.

- Ce n'est pas à vous d'en juger. Menteur, manipulateur, séducteur, cruel, et bas ! Non vraiment pas.

Elle croisa les bras, mais finalement se retint aux draps du lit pour rester stable.

- Et bien... sourit-il en perdant à nouveau son regard au-dehors. Nous ferons un merveilleux couple...

Dégoutée, elle ne chercha pas à répondre à sa provocation. Promesse ou pas, il fallait qu'elle trouve un moyen d'empêcher ce sale type de mettre la main sur le trône du pays. Parce que s'il y parvenait, elle aurait plus que jamais besoin de ce qu'elle allait chercher sur l'île du sorcier.


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