De retour - Chapitre 9

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Lorsque le matin filtra par la fenêtre, il n'avait pas dormi. Il déposa un baiser sur le front de sa princesse et se leva en essayant de ne pas la réveiller, puis chercha ses vêtements.

- Tu t'enfuis avant l'aube ? murmura Amélie d'une voix endormie.

- Avant que ta servante n'arrive, répondit-il en fermant sa ceinture. À moins que ça ne te fasse rien qu'elle ne me trouve nu dans ton lit.

- Tu m'emmènes avec toi ? demanda-t-elle en le regardant faire.

Enroulée dans son drap froissé, elle frissonna à cause d'un courant d'air. Regarder Adam s'habiller après avoir passé la nuit contre lui sans aucun tissu pour les séparer était plus érotique encore que s'ils avaient fait l'amour. Tout se passait dans l'imagination et Amélie n'en manquait pas. Elle lui sourit paresseusement, les yeux brillants de malice. Adam la trouva divine.

- T'emmener dans mes appartements en passant par le balcon ? demanda-t-il.

Elle rit.

- Bon d'accord. Si tu me manques, je te rejoindrai, en passant par les couloirs et en ouvrant des portes, et non des fenêtres. Mais d'ici que je sois prête, il sera déjà l'heure de rejoindre mon père.

Il acquiesça, en enfilant sa veste, puis revint vers elle pour l'embrasser tendrement.

- À tout à l'heure, ma reine.

- À tout à l'heure. Je t'aime.

Elle l'embrassa encore puis le laissa filer. Elle se sentait bien, à cet instant, elle se sentait pleine et épanouie, juste grâce à une bonne nuit dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Tout allait bien se passer, tout ne pouvait que bien se passer quand elle se sentait comme ça. La servante entra, et Amélie se leva, sans s'inquiéter d'être nue. Elle se laissa laver, parfumer, coiffer, parer... le tout avec un sourire indélébile sur les lèvres. Elle fit la conversation avec sa servante, sourit aux gardes, et peu à peu commença à s'éveiller vraiment tandis qu'elle se dirigeait vers la salle du trône. Rien n'était encore joué. Elle avait assez rêvassé, et s'il fallait se battre, elle était prête.

- Bonjour, père, salua-t-elle avec un sourire radieux. Avez-vous passé une bonne nuit ?

Altaïr posa sur elle un regard morne. Apparemment non.

- Bonjour ma fille, répondit-il.

Elle s'approcha de lui et s'installa à ses côtés.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-elle.

- Rien... Tout va bien. Comptes-tu revenir à la charge ce matin également ?

Elle plissa les yeux.

- Si tu me dis ça, c'est que tu n'as toujours pas changé d'avis. Moi non plus.

Ça y est, sa bonne humeur venait de s'envoler d'un coup. Elle n'arrivait pas à croire qu'il soit aussi obstiné.

Adam fut annoncé. Il s'avança jusqu'aux trônes et mît un genou à terre.

- Mon roi... Commença-t-il.

- Je t'avais ordonné de retourner à Saad, comte, le coupa-t-il d'une voix froide.

- S'il vous plait mon roi. Que puis-je faire pour vous faire changer d'avis à mon encontre ? Que puis-je faire pour être à la hauteur de votre fille ?

- Il n'est rien que tu puisses faire pour la mériter. Jamais elle ne sera à ta portée.

- Père ! intervint Amélie.

Rien qu'à l'entendre parler, son cœur s'était gelé. C'était impossible. Pourquoi était-il aussi buté ? Pourquoi n'y avait-il aucun moyen de lui faire changer d'avis ? Elle posa sur lui un regard blessé et froid.

NaufragésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant