Chapitre 2

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- Mia ? Tu m'entends ma chérie ? Je suis là, ne t'inquiète pas.
J'ouvre un œil, deux yeux. Je suis dans une salle blanche, un hôpital je pense. Je tourne la tête. Maman.
Maman- Tu es réveillée ! J'ai eu si peur !! Raconte-moi tout, qu'est-ce qu'il s'est passé ?!
Ah oui c'est vrai. Je me souviens maintenant. Le quai, cette femme, la voix...C'est forcément la sienne. Mais...comment elle a pu ?! Comment peut-on faire ça ?! Non, c'est pas possible, j'ai du me tromper, il ne s'est rien passé. Absolument rien. J'ai halluciné, mon cerveau était fatigué et il a tout inventé. Fin de l'histoire.
Non Mia, arrête. Tu sais très bien que ton pouvoir est réel, qu'il n'invente rien. Oui je sais...mais je ne peux pas croire ce que j'ai entendu. Cette femme...elle a...elle a tué son mari et 3 enfants. Et de sang froid. Mes pulsions s'accélèrent. Elle est...elle est ici pour continuer son œuvre. Je ne sais pas où, ni quand, ni pourquoi. Je sais, c'est tout.
S'il n'y avait que ça...mais non.
Avant de m'évanouir j'ai eu le temps de voir ce qu'elle faisait. Il y avait des bougies, un cercle tracé sur le sol, des symboles ancestraux et elle parlait dans une langue étrange. Des incantations. Pourquoi ? Je ne sais pas.
J'aimerai dire tout ça à Maman, tout lui raconter. Me soulager. Mais je peux pas. J'ai peur de parler, d'affronter la réalité. Ou pire, que cette femme me retrouve.
Mia- Je sais plus, j'ai oublié. Désolée.Je sors enfin de l'hôpital. J'ai peur, très peur.
Et si cette femme m'avait vue ? Si elle avait compris ?
Non, si elle avait voulu faire quelque chose elle l'aurait fait quand j'étais à terre, inconsciente, sans défense...Brr cette pensée me glace le sang.
Une fois arrivée chez moi, je décide de partir à la campagne. On a une maison là-bas et en ce moment j'ai vraiment besoin de prendre l'air, de m'isoler, de me reposer, et de réfléchir. Je veux plus entendre ces voix, plus jamais. J'en ai marre de ce brouhaha permanent qui m'empêche de vivre normalement, comme les autres. J'en ai vraiment marre de cette vie, je donnerais tout pour qu'elle s'arrête. Mais j'ai pas le courage de me suicider. Donc je vis tant bien que mal. En réalité, je survis.
Je prépare ma valise. Maman n'est pas d'accord mais je ne lui laisse pas le choix. Je pars deux semaines. Jusqu'à la rentrée. Point final.
Le train est plein, il fait chaud: ça pue la transpiration.
Je mets mes écouteurs et ferme les yeux, pour ne plus entendre les voix. Parce que j'entends une voix seulement lorsque je regarde la personne concernée. Dans la rue j'ai les yeux ouverts et je vois tout le monde; j'entends les voix. Ici non.
Le train se vide petit à petit. Il ne reste qu'un vieux monsieur avec son chien quand on arrive à la gare de Saint-Exupère.


Une télépatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant