Personne n'est à l'abri d'un coup de foudre, pas même moi! Comme me l'avait indiqué ma mère, je me suis rendue au bal du village. Toutes les filles de la région étaient là.
Elles minaudaient, faisaient leurs intéressantes. Aucune ne m'arrivait à la cheville.
Tout d'abord, j'ai promené mon regard dans la salle. Alors comme ça, il y avait un roi veuf dans cette pièce?! Si c'était le cas, il était bien caché ou pas encore arrivé.
Et c'est alors que je l'ai vu! Ce n'était certainement pas un roi, peut-être un prince!
Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai su que c'était LUI que je voulais, lui et personne d'autre. Comme une automate, je me suis avancée dans sa direction. Il discutait avec ses amis. Quand il a détourné la tête vers moi, je lui ai adressé un petit sourire. Je me suis mise bien en vue, et naturellement, quelques minutes plus tard, il est venu me parler. Je n'ai rien compris à ce qu'il a dit.
Il ne parlait pas français.
Mais quand il a tendu sa main vers moi, l'invitation était très claire. On a dansé tous les deux, encore et encore, et enc...
POUMPOUPOUM
-SA MAJESTÉ LE ROI
Je suis restée interdite. Ce cavalier avec lequel je dansais n'était pas le mien. Mon destin était autre, je le savais. J'ai regardé entrer ce fameux roi veuf... et là j'ai su que ce ne serait pas possible. Le dos vouté, sans doute par la tristesse, et les yeux perdus quelque part au loin... ce ne pouvait être mon époux! J'avais 18 ans et la vie devant moi. Je voulais crier ma joie de vivre, je voulais rire. Je sentais enfin le vent de la liberté souffler sur mon visage. Après des années enfermées dans un presbytère entre un père-prêtre et les dévotes du village, je ne pouvais pas m'enfermer à nouveau.
Doucement, le roi a levé la tête. Son regard s'est posé sur moi. Il avait les yeux doux...
Mais mon choix était déjà fait.
Il s'est approché de nous. Je serrais fermement la main du cavalier étranger. Je savais que c'était maintenant ou jamais. Je devais accomplir mon destin.
Poliment, le roi s'inclina et il demanda à mon cavalier :
-Puis-je vous ''emprunter'' votre cavalière pour quelques instants?
Mon bel étranger ne comprit pas un mot.
-Excuse-me?
Le roi se tourna alors vers moi et retenta sa chance :
-Puis-je vous proposer une danse, Mademoiselle.
C'est là que je m'entendis répondre :
-Excuse-me?
Mon cavalier éclata de rire. Et le roi étonné se vouta à nouveau avant de battre en retraite.
Moi-même, je ne m'attendais pas à ça. J'étais complètement folle!
Ce soir-là, tous les ingrédients de ma tragédie personnelle se sont mis en place.
Ayant refusé les avances du roi, celui-ci a jeté son dévolu sur une autre jeune femme, un peu fade à mon goût. Elle avait la peau très blanche et les cheveux noirs. Elle semblait tout émue d'avoir été choisie par le roi. Le rose lui montait aux joues alors qu'elle dansait.
Je m'en fichais, je la trouvais insignifiante. Pour moi, tout ce qui comptait c'était être dans les bras de mon bel étranger. Je n'aurais pas dû. Un an plus tard, elle mettait au monde une petite fille.
Une petite fille prénommée Blanche-Neige.

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La Marâtre
FantasySeule l'histoire de ma belle-fille, Blanche-Neige, est passé à la postérité...Cependant, comme tout bon conte, le mien aussi doit commencer par il était une fois... Certaines personnes naissent pour être reines. C'est mon cas. Ma mère était une fée...