Chapitre 2

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Le lendemain matin en me réveillant, la première chose m'étant venue en tête était mon nouveau colocataire. Si la veille nous nous étions bien entendu devant ces séries policières, je ne suis plus tant convaincue de notre entente et j'appréhende le moment où  il me verra déjeuner devant mes dessins animés préférés. Non mais, c'est un peu comme une tradition pour moi; je ne peux même pas m'imaginer commencer la journée sans ce rituel sacré à mes yeux. Je l'ai prévenu, il allait vivre avec moi, les conséquences seront de taille. Je n'avais jamais voulu de colocataire, qu'il se rentre ça dans la tête! D'un côté lui non plus ne voulait pas de moi comme colocataire et devait normalement vivre avec ses meilleurs amis. Il y avait de quoi être vraiment dégouté, si ça m'était arrivé j'en aurais voulu à mon autre colocataire même si au fond il n'y serait pour rien, alors que lui a été très sympathique avec moi jusque là.
J'enfile un gilet à capuche noir et attache mes cheveux en un simple chignon pour essayé de ne pas ressembler à un poulpe au réveil malgré que le résultat n'est que légèrement amélioré, puis je me dirige d'un pas trainant (à cause de mes pantoufles pandas surtout) jusqu'à la cuisine pour me servir mon précieux bol de céréales. Il n'y a pas de bruit dans l'appartement, Thomas dormirait-il encore? Bien, bien, bien... Peut-être vais-je pouvoir me glisser devant la télévision et regarder Cartoon Network tranquillement finalement ! C'est ce que je fais, je me saisis d'un bol dans le vaisselier et entame un paquet de coco pops. Voyez la maturité de la jeune fille de 18 ans ici présente. À mon âge les filles se servent un café noir et des biscottes de confirures pour bien commencer la journée. Moi non; coco pops. Je me glisse devant la télé en amenant la cuillère pleine de riz soufflé au chocolat crépitant à ma bouche et en faisant dégouliner du lait de mon menton. Mercy, tu es la classe incarnée. En essuyant vite fait mon menton, j'allume la télévision et tire sur les manches de mon gilet pour avoir bien chaud. La TV diffuse un dessin animé qui m'est inconnu mais dans lequel je me plonge comme une gamine en mangeant mes céréales.

"Tu as quel âge déjà?"

Je finit de mâcher et d'avaler, puis, sans quitter l'écran des yeux je réponds.

"18 ans et toutes mes dents."

Bravo Mercy, quel repondant tu as! Je m'applaudirais bien toute seule mais j'aurais l'air encore plus étrange que je ne le suis déjà. Je l'entends lâcher un léger rire, ma bêtise doit être tellement désespérante qu'elle en deviendrait drôle. J'entend le son des céréales qui sont versées dans un bol et du lait versé dessus, puis Thomas vient s'asseoir à côté de moi.

"Je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses."

Je le regarde en mâchant.

"Quoi? Déjeuner comme quand tu avais 12 ans? Je trouve ça très facile."

Il secoue la tête et reprend une cuillère.

"Tu m'ouvres à de nouvelles expériences. La vie ne sera pas monotone dans cet appartement je crois."

Je souris en secouant fièrement la tête.

"Des céréales? Tu n'as encore rien vu."

"Des mauvaises séries policière et des dessins animés sont à cocher dans ma liste des choses vues au programme télé que je n'aurais jamais regardé en temps normal."

"Tu préfères prendre ton café noir devant un reportage sur la croissance de l'herbe dans nos jardins?"

Il tourne la tête et me regarde avec intérêt.

"Les céréales et les cartoons c'est très bien."

Je ris doucement et reporte mon attention sur l'écran.

***

Alors que je prépare ma liste de course pour mon matériels scolaire, car oui, il n'y a pas que la nourriture et la télévision dans la vie (c'est bien dommage d'ailleurs) et que l'école doit bien recommencer un jour, Thomas attrape sa veste d'aviateur en cuire brune et attrape ses clés.

London Calling [TBS/DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant