Chapitre 7

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Dante et moi sommes restés une journée entière et deux nuits au motel. Il voulait être sûr d'avoir rechargé à fond ses batteries. Cela a été étrange de le voir se débrouiller comme un humain quelconque. Mais je voyais bien qu'il n'avait pas l'habitude. Pour vous dire, il ne savait pas se servir d'une télécommande, d'habitude il clignait des yeux pour changer de chaîne !

Le matin du départ, il insista pour récupérer sa voiture. Pardon, son bijou ! Il trouvait inhumain d'abandonner cette merveille dans un coin perdu. C'est assez ironique de la part d'un diable, mais cela ressemble bien au caractère de la plupart des hommes. Toutes les femmes savent le lien spirituel qu'il existe entre un homme et sa voiture !

En quelques claquements de doigts, son bébé était là et si je ne le connaissais pas, j'aurais pu penser qu'il allait pleurer. Après une inspection poussée de la carrosserie, il se décida enfin à aller payer la chambre. Mais se ravisa et revint vers moi. En chemin, un nuage de fumée apparu dans sa main qu'il me tendit. Quand la fumée eut totalement disparu, je découvris au creux de sa main mon téléphone portable, celui dérobé par les petits singes de l'île.

– Tiens, tu m'as dit hier vouloir le récupérer pour prévenir ton père que tout allait bien.

– Merci.

Décidemment c'était vraiment mon ange gardien ! Pendant qu'il allait régler la note, j'en profitais pour écouter mes messages. Car bien évidemment, j'avais trente-deux appels en absence de mon père, cinq appels et une vingtaine de SMS d'Angie. Tous les messages disaient la même chose : « Où es-tu ? ». Si on mettait bien évidemment à part les menaces de punitions et de me déshériter de mon père.

Je n'avais presque plus de batterie, il m'en restait juste assez pour envoyer un court message a mon père :

« Tkt pas, j'rentre bientôt

JTM Noah. »

Pas besoin de l'alarmer plus en lui disant que je me trouvais aux Etats-Unis avec un homme plus vieux et qu'une chasseuse voulait attenter à mes jours. La punition pour avoir disparu deux jours serait déjà assez horrible comme ça. En plus, je suis sûre qu'il ne me croirait pas... Qui pourrait avaler cette histoire, d'ailleurs ?

Après quelques minutes Dante revint et nous nous mirent en route vers la ville de New York. Le voyage me parut moins long qu'il aurait dû l'être mais Dante avait dû utiliser des accélérateurs magiques.

Alors que l'on arrivait bientôt, un phénomène étrange se produisit. Mon téléphone qui était éteint car il n'avait plus de batterie, se mit à sonner, en plus de ça c'était l'Ave Maria ! Une musique que je n'avais pas enregistrée. Sur l'écran était affiché le numéro et le nom : « Sauveur ». J'allais répondre, plus par curiosité qu'autre chose, quand Dante m'arracha le téléphone et le jeta par la fenêtre.

– Eh, mais ça va pas ! Qu'est-ce que tu fous ? Je viens juste de le récupérer en plus.

– C'est pour ton bien crois-moi !

– Mon bien ? Mon œil, ouais ! Et si je te démonte ta voiture et que je te dis que c'est pour ton bien, tu le prends comment ?

– Cette musique est l'hymne des personnes qui te traque. Tu aurais décroché, ils nous auraient aussitôt retrouvés. Tu tiens plus à ton téléphone qu'à ta vie ?

Là, il marquait un point. Si ces personnes me traquaient, pourquoi le mot « sauveur » c'était affiché ? Une ruse peut-être ? Cette histoire commençait sérieusement à devenir trop compliquée pour moi.

Mon diable d'ange gardien !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant