Si seulement tu savais.

Chapitre 2

J'ouvre la porte de ma voiture et m'effondre sur mon siège. Avec un soupir, je pose mon front sur le volant et reste ainsi immobile de longs instants, à tenter de reprendre mes esprits.

Ses dernières menaces résonnèrent dans ma tète. J'avais ruiné son mariage ? Mais il n'avait même pas été marié ! Si je me suis levée au dernier moment contre l'union de mon amie Lauren Brandon et de Ryan Bath, c'était pour les empêcher de commettre une erreur.

Évidemment, si Lauren avait été amoureuse de Ryan je n'aurais pas fait ça, mais ce n'était pas le cas.

Je me rappelle  vaguement le début de la cérémonie. J'avais écouté  le pasteur, me demandant avec panique  ce que je pourrais bien faire pour sauver mon amie. Lauren m'avait envoyer à un moment un regard de détresse.

Lorsque le pasteur avait prononcé les paroles  : « Si quelqu'un ici présent connaît une raison qui pourrait empêcher l'union de ces deux êtres, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais... »

Il avait marqué une pause, parcourant l'assemblée du regard. De longues secondes s'étaient écoulées. Puis, comme il s'apprêtait à reprendre la parole, je me suis brusquement levée.

- Moi, je connais une raison !

Un silence régna dans l'église. Tous les regards s'étaient braqués sur moi . Christine Brandon m'avait lancer un regard mauvais, tandis que je me suis avançais dans l'allée. Le pasteur m'avait dévisagée avec affolement, ne sachant visiblement pas quoi faire en de telles circonstances.

j'avais redressé le menton, évitant soigneusement le regard du fiancé, et déclaré d'une voix claire :

-  Vous ne pouvez pas marier ces deux personnes. Le futur marié à trompé sa futur femme pas plus tard qu'hier !

Dans l'année qui avait suivi j'avais espéré que Ryan ne chercherait pas à se venger. L'annulation de son mariage avait entraîné celle de la fusion de la société de son père avec les entreprises Brandon, mais c'était mal le connaitre.

Je sursaute en entendant trois coups à ma vitre. Tournant la tête, je vois un homme  qui, de la main, me fait signe de baisser ma vitre.

- Mademoiselle Emma Sherwood ?

Je fronce les sourcils.

-  Oui.

L'homme regarde une feuille de papier et reprit :

- Mademoiselle Emma Sherwood, habitant au 8, Parkhouse Lane, appartement 5 ?

Oh non c'était quoi encore ? Un huissier ?

- Oui, mais... Dis-je.

L'homme me tend le papier par la fenêtre et déclare froidement :

- John Forster. Ce véhicule fait l'objet d'une saisie. Je vais devoir vous demander de bien vouloir descendre, madame. Il appartient désormais à vos créanciers.

Il ouvre la porte et, d'un geste, m'invite  à sortir.

-  Mais... mais... comment est-ce que je vais rentrer chez moi ? J'habite à l'autre bout de la ville et je n'ai pas assez d'argent pour prendre un taxi...

- Que se passe-t-il, ici ?

Il manquait plus que lui, je vois Ryan s'approcher de nous. Il voulait quoi encore ? Ce baiser n'avait donc pas suffi ?

- Je saisis le véhicule, annonce le vautour, et cette dame affirme qu'elle n'a aucun moyen de rentrer chez elle.

J'étais furieuse, car je savais que Ryan était derrière tout ça, car comment il savait que j'étais ici . Un huissier qui se déplace au soir sur un parking, j'ai jamais vu ça .