Chapitre 26

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C'est le Printemps ! Enfin normalement, parce que pour le moment, malgré les rayons du soleil, il fait encore un peu froid ! Nous nous promenons dans la rue avec Alpha, main dans la main. Nous parlons de tout et de rien, on se taquine. Je suis bien avec lui, vraiment bien.

Alpha : - Tu sais Rose, je suis fier de toi.
Moi : - Pourquoi ?
Alpha : - Par rapport à tout ce que tu fais. Tu réussis beaucoup de choses malgré les difficultés qui s'imposent face à toi.
Moi : - Je pense qu'il ne faut pas vraiment se poser de questions et juste y aller ...
Alpha : - J'aime tellement ta perception du monde.

Je souris, nous continuons de marcher.

Alpha : - On en a pas parlé, mais ... tu as demandé quoi comme études pour l'année prochaine.
Moi : - Je veux aller en médecine, à Lyon ou à Marseille. Et toi ?
Alpha : - J'ai demandé plusieurs écoles, mais ni à Lyon, ni à Marseille.

Il y a un petit blanc que comblent le claquement de nos pas sur le trottoirs.

Alpha : - Mais ...
Moi : (le coupant) – Je ne crois pas aux relations à distance.
Alpha : - Moi non plus.
Moi : - C'est pas grave, on est bien ensemble pour l'instant, ça reste cool.
Alpha : (répétant) – Ça reste cool.

Pour essayer de changer un peu de sujet et pour détendre l'atmosphère, je me mets à courir. Alpha me poursuit. Je m'arrête devant un poteau électrique, me retourne et vois qu'Alpha se rapproche, puis je décide de grimper. Je commence à monter ma main, puis mon pied, j'escalade tout simplement.

Alpha : - Rose ! Arrête !
Moi : (souriant) – Quoi ? Viens me chercher !

Alpha soupire, moi, je continue à prendre de la hauteur. Une fois arrivée tout en haut, je rigole. Alpha est tout petit en bas.

Alpha : - Non sérieux, c'est pas marrant ! Descends !
Moi : (rigolant) - J'entends rien ! Viens me chercher !

Alpha commence à monter à son tour. Lorsqu'il arrive au sommet, je me sert contre lui. Je plante mon regard dans le sien.

Alpha : (souriant) - T'es folle Rose.

Je pose ma main sur sa joue, puis l'embrasse. Nous rions tous les deux. Ça fait longtemps, oui ça fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien.
J'ai passé un merveilleux Dimanche avec lui. Mais, la semaine reprend, et il faut retourner en cours !

Le bac approche, et on a beau parler d'avenir, si je n'ai pas mon bac, je ne pourrai pas faire ce que je veux l'année prochaine. C'est dur, surtout parce que j'ai du mal à réellement me mettre au travail. J'ai eu les encouragements au deuxième trimestre. Les profs ont surement du avoir pitié de la pauvre petite et l'encourage donc à se rattraper et à arrêter de faire des conneries pour le troisième trimestre. Génial, merci.

En tout cas, pour l'instant, c'est direction le cours de philo. Au début de l'année, je trouvais ce prof assez ... marrant ? Non clairement, nous sommes en Mars et nous n'avons toujours pas de cours. Il parle dans le vide ce prof, et quand il ne parle pas de sa vie, il engueule les élèves en les rabaissant avec un humour que j'ai du mal à digérer.
Nous entrons dans la salle, puis nous nous asseyons. Pendant le cours, Panda me parle de son copain, je l'entends sans vraiment l'écouter. J'attrape une mèche de mes cheveux puis m'amuse avec, en les peignant, en les tortillant etc ... Mais soudain, le prof s'interrompt et me fixe. Je le regarde donc aussi, sans détourner le regard.

Le prof : (en s'adressant aux autres élèves) – Ça m'a toujours insupporté les filles qui font ça.

Je lâche ma mèche, puis fronce les sourcils.

Le prof : (me regardant) – Oui, c'est de toi que je parle.
Moi : - Qu'est ce que ça peut vous faire en fait que je touche mes cheveux ? Non parce que je suis quand même une des rares élèves a noter les trois mots que vous marquez sur le tableau qui n'ont aucun sens et qui ne parle pas.
Le prof : - Wahou, quel exploit !
Moi : - Non, l'exploit c'est de rester assise ici à vous écoutez divaguer dans votre pseudo raisonnement philosophique.

Les élèves sont tout ouïe à cette conversation entre le prof et moi, attendant patiemment que ça éclate.

Le prof : - Personne ne t'empêche de partir.
Moi : - En fait c'est qu'ici on peut s'assoir au chaud et se détendre entre deux vrais cours, alors bon, je préfère rester, ça serait bête d'attendre dehors quoi ... Et puis, ça fait une petite pause la philo.
Le prof : (aux autres élèves) – Elle a de la répartie hein ! Elle se sent puissante, c'est marrant.

Et là, je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je ne réfléchi même plus avant de parler.

Moi : (avec un regard hautain) - Et vous, vous vous sentez puissant avec vos cheveux gras ? Ah ça, c'est bien de rabaisser les élèves ! C'est vrai que de leur faire un cours c'est un peu trop compliqué apparemment pour vous. Peut-être que ce n'est pas dans vos capacités après tout ... C'est bête quand même, parce que vous êtes un peu prof de lycée quoi ... Alors au lieu de sortir des vannes pourries pour enfoncer vos élèves et faire rire le public, demandez vous si vous ne faites pas ça pour éviter de vous rendre compte que c'est vous le problème.

La salle se tait. Le prof me fixe. Je me rends compte peu à peu de ce que je viens de dire ... Je me suis peut-être emportée sur le coup.

Le prof : - Bon, on va voir la directrice.

Je le suis donc dans les couloirs pour arriver jusqu'au bureau de la principale. Nous entrons. Le prof explique que je lui ai considérablement manqué de respect.

La principale : - Mademoiselle Durret, pourquoi avait vous eu ces propos ?
Moi : - Je pense que si je l'ai dit, c'est qu'il y avait une raison.
La principale : - Pour vous, il y avait une raison de manquer de respect à un professeur ?
Moi : - Madame la directrice, je ne sais pas si vous savez mais, dans le self du lycée, il y a plein d'affiches, collées un peut partout. Ces affiches peuvent être toutes simples comme « Bonjour », car effectivement, lorsque nous prenons nos assiettes, nous ne saluons pas le personnel derrière le comptoir. Mais il y a une affiche dans un coin, qui dit « Respecte ceux qui te respectent ». Sachant que ce professeur ne respecte en aucun cas la plupart de ces élèves, je pense qu'il n'est absolument pas de mon devoir de le respecter en retour.
La principale : (lançant un regard au professeur) – Bien, Mademoiselle Durret, vous pouvez quitter mon bureau, je convoquerai vos parents ...
Moi : (la coupant) – Ma mère.
La principale : - Votre mère oui.

Je retrouve Alpha au coin fumeur à la récrée.

Alpha : - Tu changeras jamais ?
Moi : - C'est bon ...
Alpha : - Un jour je te jure, ça va te causer des ennuis.
Moi : (souriant) - J'ai déjà survécu à plusieurs d'entre eux.

J'embrasse Alpha sur la joue, puis quitte l'établissement.

Alpha : - Tu vas où ?
Moi : - Je rentre chez moi !
Alpha : - Tu vas avoir des emmerdes !
Moi : - T'inquiète !

Je marche dans la rue, je veux rentrer chez moi. Mais soudain, quelqu'un m'interpelle. Je me retourne et aperçois Marine, ma cousine.

Moi : (souriant) - Hey ! Coucou !
Marine : - Rose ! Ça fait longtemps ! Qu'est ce que tu fais ?
Moi : - Je rentre chez moi. Et toi ?
Marine : - Je vais faire quelques courses, mon père m'a dit qu'il manquait quelques trucs à la maison.

Marine fouille dans ses poches.

Marine : - Je suis en train de penser, j'espère que j'ai pris mes clés pour rentrer !

Elle cherche, puis sort les clés. Mais, elle continue de tourner sa main dans sa poche tout en fronçant les sourcils.

Moi : - Qu'est ce qu'il y a ?
Marine : - Oh mais je suis bête ou quoi ?
Moi : - Quoi ?
Marine : - Mon père m'avait passé un billet de 20 euros, mais je ne le retrouve plus ...

Elle ouvre son sac puis continue sa recherche.

Marine : - Bon ... J'ai plus qu'à retourner chez moi ... C'est chiant ... Je vais perdre une heure et je vais pas avoir le temps d'aller à mon cours d'économie ...
Moi : (sortant mon porte monnaie) – Tiens.

Marine attrape le billet de 20 que je lui tends en souriant.

Marine : - Oh merci ! Je te le rembourse dès qu'on se revoie !
Moi : - Pas de problème.
Marine : - Bon je file, j'ai des courses à faire ! Bisous !

chronique de roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant