Esclavage

17

Je me réveillai dans les bras de Raph, qui me tenaient au chaud. Il me regardait, avec des petits yeux curieux.

-J'arrivais pas à dormir, murmurais-je, la voix toute enrouée.

-T'en fais pas, sa me dérange pas du tout, murmura-t-il.

Je réfléchit un moment.

-Je voulais te remercier de m'avoir protégée. Je... J'aurais été incapable de me défendre, je le sais.

Il me serra plus fort.

-Tu sais, tu devrais essayer de comprendre ce qu'il l'a fait devenir comme ça du jour au lendemain.

Je relevai les yeux et soupirai.

-Mon frère est faible de nature, il se laisse influencer et baisse les yeux. Marcher la tête haute il n'est pas capable de le faire. Il me parlait d'un nouvel ami qu'il s'était fait, je l'ai rencontré quelque fois, mais je pouvais pas le voir, je savais quel genre de personne il était, mais chaque fois que j'essayais de parler à Danny, je me faisais gueuler dessus et sa me brisais le cœur. C'était les premières vrais disputes qu'on a eu. Ce type l'éloignait de moi et puis d'un coup, sans que j'ai rien vu venir, il a commencer à partir tout les soirs. Parfois, il partait pendant des jours, pour revenir avec de l'argent sale, des traces de coups au visage et un regard haineux à mon égard. Je ne comprenais pas, je n'ai d'ailleurs jamais compris. Il me détestais, sans que je comprenne pourquoi. Je me suis sentie si abandonnée, si seule, que j'étais à deux doigts de m'asseoir sur un pont et... De me laisser tomber. Mais je me suis dit que si je ne pouvais pas vivre pour moi-même, je vivrais pour les autres. Je ne voyais aucune utilité à ma vie, alors j'ai contacté une agence et me suis rapidement taillé une place dans cet établissement. Je ne me suis jamais réellement remis de cet abandon. Il était mon pilier, mon monde gravitait autour de lui. Je le protégeais, il me protégeais, je l'aimais, il m'aimait, mais sa à volé en éclat, d'un seul coup.

 Je fit une pause.

-J'ai tellement espéré qu'un jour il revienne et me dise qu'il était désolé. Qu'il s'en voulait. Qu'il m'aimait encore. Qu'il me considérait encore comme sa sœur... Mais j'ai arrêté de me faire des idées, il ne me reviendra pas. Jamais.

Je fis un rictus.

-Sauf que ce qui me fait le plus chier dans tout sa, tu sais ce que sais?

Il me regarda avec un sourire compatissant.

-Ouais, je le sais. Tu sais que s'il revenait te demander pardon comme tu l'espères toujours, malgré tes dires, tu lui pardonneras.

-Es-tu devin?

-Peut-être bien...