je me suis coupée du monde avec une lame de rasoir

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quand j'étais petite j'aurais jamais pensé que tout se passerai comme ça

j'avais juré tellement de choses,
et maintenant, regardez ce qu'il reste

les cuisses pleines de traits dégueulasses, des cicatrices et des bleus (qui ne veulent pas partir), la gorge en feu à force de boire de l'alcool le soir

la solitude prenante et l'envie de suicide constante, l'usage d'un taille-crayon n'est plus du tout le même, la lame est bandante

les copains qu'on drague juste pour rigoler, la bouffe et les médocs pour la bipolarité

l'humour noir à volonté (comme mes vêtements, vous me direz) la dépression et l'amitié en imitation doré

ce physique particulièrement écœurant, ces cheveux et ce visage mourant

comment s'exprimer pour demander de l'aide ?

j'ai décidé de n'être plus jamais la 1ère à envoyer le message désormais

mais maintenant

ça fait une semaine que personne m'a parlé, je n'existe pas pour eux, je n'ai jamais existé

alors je reste là ?

j'attends patiemment

j'arrête de chercher quelqu'un sur qui je pourrais compter ; tous les autres candidats ont violemment échoué

troublés par mon déséquilibre mental, les lames et cette envie d'avoir constamment mal

je me teindrais les cheveux gris, comme pour montrer que j'ai vieilli

alors plutôt qu'avoir une vie sociale, des amis et un but dans cette démocratie raciale

je reste chez moi, sous les draps

je tiens compagnie à mon âme

morte - femme

"ne serait - ce qu'une seconde ou une minute

ils continueront à t'ignorer sale pute"

P'tite fille.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant