Étonnamment, j'aimais bien l'école.
Alors que je pestais contre tout ce monde considéré stupide et superficiel, alors que je détestais être entourée par ces élèves aux sourires et aux regards arrogants, hautains ou naïfs, ces filles qui se pavanaient dans les couloirs de ce lycée comme si le monde entier leur appartenait, et ces garçons aux sourires moqueurs qui, pour la plupart, ne faisaient que parler de sport ou de leurs dernières conquêtes. Cet entourage débile, leurs yeux vides, leurs discussions sans sens, leur nonchalance, leur façon de vivre au jour le jour sans s'inquiéter une seule seconde du temps qui passe, de leur avenir qui semble s'effacer, faisant un drame à chaque cœur brisé et passant la journée à s'extasier lorsqu'un couple s'étant séparé à de nombreuses reprises venait à se remettre en place, oubliant des choses tellement plus importantes, oubliant de vivre leur propre vie. Mode, popularité, le désir d'être le plus fort et d'écraser les plus faible, se réjouir de la souffrance des autres et poignarder sans arrêt leurs amis lorsque ceux-ci avaient le dos tourné ; voilà à quoi se résumait leur vie.
Oh, je les détestais tellement, ces personnes.
Mais étonnamment, malgré tout ceci, j'aimais bien l'école.
Je levais les yeux sur un ciel toujours parsemé de nuages. Étant donné que la sonnerie annonçant la fin de mon dernier cours venait de sonner, j'étais sortie dehors et m'étais arrêtée aussitôt sous le pré-haut de mon lycée pour prendre le temps de sortir mon parapluie et de l'ouvrir, le ''clac !'' qu'il fit en étendant ses longs bras métalliques fut à peine perçu à travers le brouhaha dans lequel je m'étais plongée.
Je restais encore un court instant ainsi, figée sur place, regardant d'un air sans doute las et exaspéré la foule qui m'entourait, le vain espoir d'apercevoir un visage amical me tiraillant le ventre. Puis, légèrement déçue et ennuyée, je me dirigeais vers l'arrêt de mon bus et montais rapidement à bord du véhicule qui arrivât rapidement en m'éclaboussant. Un soupir fendit mes lèvres face à l'air désolé du chauffeur, avant de me diriger vers le fond, me cachant derrière la dizaine de personnes qui montaient en riant ou en lisant, en vérifiant leurs mails, absorbés par leurs téléphones pour une raison obscure.
Toujours aussi ennuyée, je regardais les visages sérieux des passagers qui s'approchaient puis je sentis mon souffle se figer.
Devant mes yeux légèrement écarquillés se tenait un jeune homme à la chevelure d'un rose étonnant, jeune homme occupé à offrir son sourire le plus ravageur aux filles qui le fixaient dehors, rougissantes et souriantes, insouciantes et innocentes.
J'hésitais.
J'hésitais à aller m'approcher de cet homme que je m'étais décidée à détester, détester parce qu'il représentait exactement tout ce que je n'aimais pas chez quelqu'un, avec ses airs arrogants et moqueurs, son regard insouciant et superficiel et ses sourires qu'il voulait charmeurs. Son attitude nonchalante et sa croissante popularité, toutes les rumeurs qui couraient à son sujet et son attitude si faussement gentille, seulement faite pour les filles, pour être aimé par son entourage. Je haïssais tous les gloussements et les chuchotements qui se faisaient entendre sur son passage, toutes ces filles bêtes qui s'extasiaient aux moindres de ses regards, tous ces garçons qui chantaient ses éloges et le levait haut, tellement haut, beaucoup trop haut pour que nous, communs mortels, puissions le regarder, l'admirer ou lui parler.
Et pourtant... j'avais une veste à lui rendre.
Je ne pouvais nier la gentillesse de son geste, lorsqu'il me l'a tendue pour ne pas que la pluie me mouille davantage, gentillesse que je m'efforçais de croire fausse.
Parce que c'était tellement plus facile de penser cela.
Alors que j'étais encore plongée dans mes intenses réflexions, alors que je continuais de peser le pour et le contre de ma situation, alors que j'évaluais et imaginais tous les scénarios imaginables et probables, Natsu leva la tête.
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À La Croisée Des Chemins
FanfictionC'est étrange, cette façon que le hasard a de mettre des personnes sur notre route. Les rencontres qu'on fait en étant au bon endroit, au bon moment. Étrange à quel point nos chemins se croisent et se recroisent, et que les amitiés affluent, le coeu...