L'infiltration de Jared chez les Marshall durant la nuit fut satisfaisante, car la fille du banquier était bel et bien une sorcière. Il ne lui restait plus qu'à la rendre amoureuse pour qu'elle lui offre son cœur. Il éprouvait également une toute autre satisfaction, celle de ne ressentir aucune compassion vis-à-vis de sa proie. L'épisode de la nuit précédente l'avait profondément traumatisé, à tel point que le doute l'avait rongé. Au cours de sa longue existence, il n'avait jamais ressenti le besoin d'aider quelqu'un et cela ne devait plus se reproduire. A ses yeux, seuls les humains portaient un tel fardeau.
Très charmeuse et très jolie, Victoria était toujours très courtisée par la gente masculine. Aussi comme son père l'avait deviné, elle fut éblouie par le personnage de Jared : un homme séduisant, riche et cultivé. L'après-midi passé avec le businessman au cours de la visite touristique, avait suffi pour que la brunette soit conquise. Toutefois, la partie n'était pas encore gagnée. Il fallait que Jared crée un lien amoureux. Même s'il n'allait que dans un seul sens. Le processus pour s'approprier le cœur d'une sorcière était ainsi fait. C'était par ce lien que se faisait l'extraction du cœur et c'était ce qui permettait de ne pas l'endommager.
Alors que la calèche de Jared s'arrêtait devant la maison de Victoria pour la déposer chez elle, celle-ci lui fit part d'une réception mondaine qui aurait lieu trois jours plus tard. Il s'agissait d'une exposition d'art, accompagnée d'un bal. En lui signalant cet événement, l'objectif de la jeune femme était de se faire inviter par le bellâtre qui saisit l'occasion. Elle ne lui fit pas savoir qu'elle avait déjà un cavalier prévu depuis plusieurs mois, car elle avait l'intention de se décommander auprès de ce dernier. Soit elle prétexterait une migraine à la dernière minute, soit elle lui collerait une autre fille dans les pattes.
Elle opta pour la secondes solution, car elle avait déjà une idée en tête. Elle avait une amie amatrice d'art. Elle n'aurait qu'à lui proposer le rendez-vous et faire entendre au jeune homme que sa meilleure amie avait eu un coup de foudre en le voyant jouer lors de l'un de ses entraînements sportifs. De toute façon, telle une princesse, Victoria obtenait toujours ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle désirait plus quetout à cet instant, n'était autre que Jared Lewis.
Troisième vendredi du mois de janvier 1890, jour du bal :
Pour faire plaisir à son amie, Abigail accepta le rencart organisé avec le rugbyman. Après tout, si le jeune homme ne lui plaisait pas, elle profiterait au moins de la splendeur des œuvres d'art, et ce gratuitement. Bien sûr, Victoria ne lui avait pas exposé la vérité qui consistait uniquement à se débarrasser d'un cavalier pour en avoir un autre. Elle lui avait juste dit qu'elle avait pensé à elle et qu'il serait bon qu'elle sorte un peu de ses bouquins scientifiques.
Malheureusement Abigail regretta amèrement son choix. Certes l'expo était superbe, mais son compagnon de soirée était rasoir. Bruce Crampton était pour le moins très mignon avec son beau corps d'athlète, mais il était aussi prétentieux, vantard et inintéressant. D'ailleurs son seul sujet de conversation se limitait au sport et à ses exploits. Il ne comprenait pas l'intérêt des gens pour ces peintures et sculptures bizarres et ne manquait pas de le faire savoir. Le pire pour Abigail était qu'elle avait remarqué l'engouement certain du fanfaron envers elle. Quelle barbe !
En ce qui concernait Victoria qui apparaissait au bras de Jared dans la somptueuse salle de bal située au troisième étage du bâtiment, elle était aux anges. Son cavalier, qui était plus que séduisant, faisait beaucoup d'envieuses et cette situation lui plaisait assez. Pendant ce temps dans les niveaux artistiques inférieurs où Abigail en avait assez de supporter les vantardises de l'athlète, la jeune femme cherchait à tout prix un prétexte pour s'éclipser. Elle n'avait vraiment pas envie de prolonger la soirée. Maistrop gentille, elle ne parvint pas à refuser la sollicitation du sportif consistantà se rendre dans la salle de bal. Ils atteignirent donc ensemble le dernierétage où les couples se laissaient glisser au rythme de la musique.
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Laisse le feu brûler la glace (TERMINÉ)
ÜbernatürlichesWilliam Smith, William Bradford, John Bradford, Jared Lewis et j'en passe...Voila bien beaucoup d'identités pour un seul homme. Un homme ou devrais-je plutôt dire un démon, qui au cours de ces cinq derniers siècles, a dû avoir recours à ce genre de...