Fièvre Amoureuse

Chapitre 5 : Mauvais rêve

La journée a vite passé et il commence déjà à faire noir dehors. Je dois aller préparer l'autre médicament de Lucy. Je la réveille, à contre coeur, puis je lui annonce que je dois me lever. Je la pose doucement sur les couvertures de son lit et part à la cuisine. Cette fois, c'est le tour des pilules. Ça devrait déjà avoir meilleur goût. Je vais lui porter la pastille et elle l'avale sans difficulté à l'aide du verre d'eau que je lui avait laissé plus tôt. Je me rassoit près d'elle et lui caresse doucement les cheveux. Elle me sourit et je remarque qu'elle a reprit des couleurs depuis ce midi. Ça me soulage qu'elle aille mieux. Mais elle fait toujours de la fièvre.

Elle frissonne et pose ses mains blanches sur ses épaules. Je met ma mains derrière son dos et l'assoit en la collant sur moi. Elle presse doucement son corps blanc sur le mien en enfouissant son visage contre mon torse. Je ferme les yeux pour essayer de me calmer. C'est fou comme elle me fait de l'effet! Mon coeur bat plus fort et mes joues sont presque aussi rouges que les siennes. J'espère juste qu'elle ne l'a pas remarqué! J'aurais l'air d'un bel idiot sinon!

Elle commence à tousser à répétion et je lui donne des tapes dans le dos. On m'a souvent dit que ça aidait, mais je n'ai jamais tenté l'expérience. J'espère juste que c'est vrai. Finalement, elle se calme et mon coeur un peu aussi. La savoir contre moi me rassure un peu, mais quand elle s'étouffe comme ça, je deviens anxieux. Je n'aime pas la voir malade. Elle est plus jolie quand elle est en pleine forme, même si elle l'est quand même en ce moment.

Elle se colle un peu plus sur moi; j'imagine qu'elle a froid. Je lui frotte doucement l'épaule de mon pouce et la regarde. Ses yeux sont clos et elle a un visage paisible: elle s'est endormie. C'est comme ça que j'aime la voir: quand elle se sent bien. Je n'aime pas quand elle a mal parce que ça me fait sentir comme si j'avais oublier de faire quelque chose pour elle, mais que je ne sais pas quoi.

-Natsu... Dit-elle faiblement pendant que son visage devient triste et qu'une larme roule le long de sa joue. Reste avec moi... Ne me laisse pas toute seule...

-Je suis là, ne t'inquiète pas, je lui chuchote en lui embrassant le front.

Elle s'accroche à mes vêtements et commence à sangloter. Non, arrête! Je suis là, arrête de pleurer, s'il te plaît. Je m'en veux. Même si c'est dans son rêve, c'est à cause de moi qu'elle est triste.

-Natsu, reste... Gémit-elle, ses pleurs redoublant.

Je lui caresse doucement la joue, je lui chuchote que je ne partirai pas, je la serre contre moi, mais rien à faire, elle n'arrête pas de pleurer. Réveille-toi, Lucy, réveille-toi et regarde, je suis là, je suis avec toi! Elle n'arrête pas de répéter mon nom en sanglotant et mon coeur se serre. Je n'aime pas la voir pleurer, c'est de la torture pour moi.

Finalement, je décide de la réveiller. Je ne peux pas supporter de la regarder comme ça sans rien faire. Je la secoue un peu et elle ouvre subitement les yeux. Elle regarde partout autour d'elle et ses yeux humides finissent par se poser sur moi. Elle me fixe un moment, puis prend ma main et la pose sur sa joue. Elle enfouie son visage dedans et je caresse son épaule de mon autre main. Elle se remet à pleurer.

-Qu'est-ce que tu as? Je demande calmement, même si je suis très inquiet et que je me sens coupable.

-Tu es vivant, tu n'es pas mort, me répond-t-elle en sanglotant.

-À quoi tu rêvais?

-Tu... Tu mourrais devant moi et je ne pouvais rien faire parce que... Parce que j'étais attachée et... Et je ne pouvais pas voir celui qui te tuais.

-Mais tu vois, je suis bien vivant, alors pourquoi tu continues de pleurer?

-Parce que j'ai peur.

-Peur de quoi?

-Que ça arrive vraiment, pendant une mission. Je ne veux pas te perdre.

Je souris intérieurement. Alors comme ça elle tient vraiment à moi? Je la serre un peu plus contre moi et elle agrippe mes vêtements en posant son oreille sur mon torse. Je passe mes deux bras autour de sa petite taille et lui chuchote des mots rassurants.

Après une bonne heure, elle finit par se calmer. Mes yeux se ferment tout seuls mais ne dois pas dormir, je dois veiller sur elle. Elle serre doucement ma main, me demandant subtilement de la regarder.

-Tu es fatigué, repose-toi, me suggère-t-elle.

-Non, je... *baillement* Je dois m'assurer que tu vas bien, je répond avec fatigue.

Elle se détache de moi et me pousse légèrement, me faisant tomber lourdement sur le matelas. Elle se couche doucement près de moi en haletant. Elle a vraiment l'air de souffrir, mais je ne peux rien faire pour elle pour le moment. Elle pose délicatement sa tête un peu en dessous de mon cou et passe son bras autour de mon torse. Je place ma main sur sa hanche, entourant sa taille du même coup, et ferme les yeux. Je suis tellement bien que je ne met pas de temps à sombrer dans la sommeil.