Je sors de l'hôpital en courant. Je cours, cours, jusqu'à ne plus pouvoir respirer, jusqu'à ce que mes poumons me fassent mal, jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. J'essaie de m'éloigner le plus possible de cet endroit de malheur, d'oublier ce que l'on vient de m'annoncer. Je m'arrête, à bout de souffle. Je ne sais pas où est-ce que je suis mais je m'en fous. Je suis seule, dans une forêt. Alors je cris. Je cris toute la douleur qui est en moi. Je cris que ce n'est pas juste, que je ne peux pas mourir, pas maintenant, que j'ai trop de choses à vivre avant de partir. J'ai les yeux embués de larmes, mes jambes ne me supportent plus. Je tombe par terre, à genoux. J'entoure ma taille de mes bras et me laisse aller par terre. Je continue à crier, à pleurer. Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis là, allongée par terre, à pleurer et crier. Trente minutes, une heure, deux peut-être ? Puis je finis par sombrer, trop fatiguée.
Je me réveille et je sens que j'ai mal à la tête. J'ouvre doucement les yeux et regarde autour de moi. Il fait noir. Je me souviens d'un coup de ce qui s'est passé. Hôpital. Courir. Crier. Pleurer. Je me lève difficilement et décide de rentrer chez moi. J'essaie de retrouver le chemin par lequel je suis venue mais vu que je ne sais déjà pas par où je suis passée à l'aller, c'est compliqué ! Mais je finis quand même par trouver le chemin de chez moi. Je mets ma clé dans la serrure mais la porte n'est pas fermée à clé, ce qui me surprend. Je rentre à l'intérieur et vois ma mère en pleure et mon beau-père qui parle avec un policier. D'autres policiers sont présents ainsi que des personnes que je ne connais pas. Lorsqu'ils m'entendent, ils se tournent vers moi et ma mère se précipite pour me prendre dans ses bras.
-Oh ma chérie, dit-elle en prenant mon visage dans ses mains, tu n'as rien ? Tu nous a fait une de ces peurs tu sais ! Ma chérie...
-Ça va maman, je vais bien. Enfin, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, dis-je de façon sarcastique.
Phil rejoint ma mère et la serre dans ses bras en me regardant, les yeux durs et froids.
-Claire, il va falloir que l'on parle. Mais pour l'instant, il faut que tu ailles raconter ce qu'il s'est passé au policier.
Mon père est mort lorsque j'étais encore enfant dans un accident de voiture. Depuis, mon beau-père, Philippe, s'occupe de ma mère, Catherine, et de moi. Je le considère presque comme mon père. Je fais donc ce qu'il m'a dit et vais raconter ce qu'il s'est passé au policier, en omettant le fait que je n'ai pas arrêté de pleurer et de crier.
-Donc je récapitule. Vous étiez à l'hôpital avec vos parents lorsque l'on vous a appris que vous étiez malade. Vous vous êtes donc enfuie, sous le coup de l'annonce. Vous avez couru et vous êtes réfugiée dans une forêt où vous vous êtes endormie.
-Vous savez, ce n'est pas la peine de me regarder comme ça.
-Pardon ? Je vous regarde comment ?
-Avec pitié, crachais-je.
Il parut gêné de ma remarque, mais ce que je ne supporte pas, ce sont les gens qui ont pitié des malades alors que eux même sont en bonne santé.
Réjouissez-vous d'être en bonne santé B*RDEL ! Et laissez les malades tranquilles car que vous ayez pitié d'eux ne les aidera pas ! Ça ne les soignera pas !
Le policier part et dit au revoir à ma mère et à mon beau-père. Soudain, j'aperçois, seule, assise dans les marches de l'escalier, ma meilleure et unique amie, Émilie.
Je connais Émilie depuis mes sept ans, soit depuis que j'ai emménagé ici suite à la mort de mon père. Nous sommes comme deux sœurs, nous connaissons tout l'une de l'autre. Nous sommes pareilles, réservées, intelligentes, passionnées par la lecture et l'écriture, par toutes sortes d'arts. Nous sommes considérées comme les intellos de nos classes mais nous nous en foutons, car personne ne nous connait vraiment, personne ne connait notre vraie nature. Nous sommes peut-être réservées à l'extérieur, mais nous nous déchaînons lorsque nous ne sommes que toutes les deux.
Elle me regarde et je vois qu'elle a les larmes aux yeux. Je m'avance vers elle et elle se lève. Quand j'arrive à sa hauteur, je la prends dans mes bras.
-J'ai eu tellement peur ! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! dit-elle en pleurant.
-Chut, chut, calme-toi, je vais bien.
-Je ne sais pas ce que je ferais sans toi tu sais hein ! S'il t'arrivait quelque chose, c'est comme si je perdais une sœur, et je ne m'en remettrais pas !
-Em', je peux savoir ce que tu fais là en fait ?
Émilie lève la tête et me regarde avec ses yeux devenus rouge. Je lis de l'incompréhension dans son regard.
-Je... Enfin, je voudrais savoir... Comment est-ce que tu as su ?
Elle allait commencer à parler mais je l'interromps.
-Attends, viens, on monte dans ma chambre.
Alors on monte à l'étage et on s'assoit sur mon lit.
-Vas-y, raconte-moi.
-Et bien, j'étais chez moi, et j'ai entendu le téléphone sonner. Mon père a répondu puis quelques minutes après il m'a appelé pour me passer le téléphone. Il m'a dit que c'était Philippe, dit-elle en essuyant ses larmes d'un revers de la main.
Je hoche la tête.
-Continue.
-Il m'a demandé si tu étais à la maison, et si je t'avais vue. Je lui ai dis que non, que la dernière fois que je t'avais vue c'était en cours il y a trois jours. Alors il m'a demandé si tu m'avais envoyée un message ou si on s'était parlée récemment, et j'ai encore répondu non, que la dernière fois que l'on s'était parlée c'était quand tu m'as dit que tu partais chez ta tante. Il semblait déçu, mais m'a remerciée. Et, j'ai tout de suite sentis que quelque chose n'allait pas. Alors, j'ai foncé chez toi, et quand j'ai vu la police, je me suis mise à paniquer. Alors les policiers ont voulu m'interroger et...
-Émilie, c'est bon, merci.
Je prends une grande respiration.
-Émilie, je suis malade.
C'est la première fois que je le dis à voix haute. Ça fait bizarre. Émilie est donc la première personne à qui j'annonce ma maladie.
-Malade ? Tu as la grippe ? Une angine ?
Sa voix tremble. Je ne lui avais pas dit pour mes rendez-vous à l'hôpital, pour mes examens médicaux. Elle me laissait mon intimité car elle savait que je finirais par lui dire, et qu'il fallait juste qu'elle soit patiente, que je lui dirais le jour où je serais prête. Ce jour était arrivé.
-Non Emilie, j'ai une tumeur au cerveau.
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EH ! Premier chapitre de ma deuxième histoire terminé ! J'espère qu'il vous a plu et mettez un commentaire, votez, PARTAGEZ UN MAX ! Dites-moi si vous trouvez que des chapitres de cette taille c'est trop long, trop court, que c'est bien, breff ! Bisooouus et bonnes vacances !!! <3 <3
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Ne t'attache pas à moi, car je partirai
RomanceClaire a 17 ans quand elle apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable. Elle décide donc de vivre à fond le peu de temps qui lui reste à vivre. Mais sa relation avec Louis, un garçon de sa classe à qui elle n'avait jamais parlé...