6-Confrontation

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Je me réveille lorsque j'entends la porte d'entrée claquer. Je me lève pour aller saluer mes parents. Lorsqu'ils me voient, ils restent bouche bée. Ma mère laisse tomber ses sacs de course par terre sous la surprise. Il est vrai que je ne les ai pas vu ce matin et ils n'ont donc pas eu l'occasion de voir comment je suis habillée. Puis ma mère finit par parler.

-Non mais tu as vu comment tu es habillée ?! Qu'est-ce qui te prends enfin ?! Je ne t'ai pas laissé ma carte bleue pour acheter ce genre de... choses ! Et je suppose que tu es allée au lycée habillée comme ça hein ?!

Je crois que ça y est, elle a finit de hurler. Je soupire.

-Bonsoir maman. Oui je vais très bien, ma journée s'est bien passée merci et toi ?

Elle serre les poings et devient rouge.

-Ne t'amuses pas à ça avec moi jeune fille ! Et je peux savoir où tu étais quand tu m'as dit que tu n'étais pas à la maison tout à l'heure ?!

Phil s'approche de ma mère et pose une de ses mains sur son épaule.

-Ta maire a raison Claire. Qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ?

Phil parle de manière assez douce, il ne crie pas comparé à ma mère. Mais cela m'énerve quand même et j'essaie de garder mon calme tant bien que mal.

-Alors d'abord, ce n'est pas un "accoutrement" comme tu dis, c'est ma façon de m'habiller. Car c'est comme ça que j'ai toujours voulu être. Et ensuite maman, si tu m'as passé ta carte, c'était pour "acheter des choses pour m'aider à surmonter tout ça"... Et bien voilà. Ce sont ces vêtements qui m'aident, car je suis enfin moi. Et pour finir, j'étais chez un ami tout à l'heure. C'est bon ? L'interrogatoire est fini ?

Ma mère me regarde, l'air ahuris.

-Un ami ? Mais quel ami ? Tu n'as pas d'amis à part Emilie !

Alors là, c'est trop.

-Et bien peut-être que c'est ce que je voulais te faire croire. Si ça se trouve j'ai plein d'amis ! Mais ça fait plaisir hein. Bon, je crois que je vais monter. Bonsoir.

Je passe à côté d'eux pour monter les escaliers mais elle me bloque le passage. Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

-Laisse-moi passer. S'il-te-plait.

Je dis cela sur un ton sec, et je crois que ça a marché car elle s'écarte doucement, les yeux grands ouverts. Elle a l'air sous le choque et je ne comprend pas.

-Tu as bu...

Ce n'est qu'un murmure, comme si elle s'était dit ça à elle-même. Mais elle le redit, plus fort cette fois-ci, et elle me regarde comme si je la dégoûtait.

-Tu as bu. Tu sens l'alcool.

Je la fixe, en colère. J'en ai marre de ses reproches, de toutes ces questions.

-Oui, j'ai bu. Si tu veux tout savoir, j'ai bu une bière.

-Claire, tu me déçois beaucoup. Ta mère et moi ne t'avons pas élevée comme ça, me sermonne Philippe.

J'adore Phil, vraiment. Je le considère presque comme mon père. Mais qu'est-ce qu'il peut m'énerver à ce moment-là ! J'ai l'impression que mes yeux lancent des flammes tellement je suis en colère. Je serre mes poings tellement fort que mes jointures deviennent blanches.

-Ça n'est pas une question d'éducation Phil. J'ai 17 ans. Ça serait arrivé un jour ou l'autre de toute façon. Malade ou pas.

J'avais craché ça rageusement. Ma mère a l'air de s'être calmée. Mais à présent, elle tremble légèrement et a les larmes aux yeux.

-Mais imagine que tu ai eu une crise lorsque tu étais chez ton ami. Qu'est-ce que tu aurais fait hein ?! Tu y as pensé ?! Et à nous, tu y as pensé ?! Comment on aurait pu savoir où tu étais ?! Tu as pensé à tout cela dis-moi ?!

-Oui. J'y pense tout le temps. Mais le problème est réglé, je n'ai pas eu de "crise" comme tu dis.

Elle soupire, lassée de nos joutes verbales.

-Est-ce que ton ami est au courant au moins que tu es malade ?

Je pose ma main sur la rambarde de l'escalier que je serre fortement et mets mes pieds sur les premières marches.

-Non. Et je n'ai pas l'intention de le mettre au courant. Et je ne changerais pas d'avis, quoique vous disiez. Et bien évidemment, je continuerais à aller chez lui. Point final.

Je leur tourne le dos et commence à monter les escaliers. Je leur lance un "Bonsoir" froid, qui écarte toutes chances de discussion et je file dans ma chambre. Je suis épuisée. Je m'allonge sur mon lit et pense. Ça ne m'était encore jamais arrivé de me disputer comme cela avec ma mère et Phil. Bien sûr, nous avons déjà eu de petites disputes, mais rien de bien important comme aujourd'hui. C'est étrange à quel point je peux changer.

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Heeeeeey ! Chapitre fait et heureuse ! J'avais un manque d'inspiration (et un peu la flemme aussi ^^) mais ce matin, dans le car, j'ai eu des idées et j'ai donc écrit ! Et voilà ce chapitre ! ^^ Désolé du retard et bisouuuuuus ! <3

Ne t'attache pas à moi, car je partiraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant