9-Le hasard

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Emilie et moi discutons de ma mort. J'essaie de faire de l'humour mais elle m'arrête.

-C'est un sujet sérieux Claire. On ne plaisante pas là-dessus, me sermonne-t-elle.

Alors on parle sérieusement. Et après avoir versé quelques larmes et bû nos verres, nous sortons du café pour continuer à nous balader.
Je fixe les vieux bâtiments, témoins de l'histoire, se mélangeant aux immeubles modernes, à peine construits. Je veux graver chaque détail dans ma mémoire, me rapeller de chaque pavé bosselé, de chaque enseigne de magasin...
Je prends la main d'Emilie et nous avançons, lentement. J'inspire profondément. Je sens l'odeur du soleil sur les peaux, et de celle de l'herbe fraîchement coupée. J'observe tout attentivement, comme si c'était la première fois que je venais, ou plutôt la dernière.
Nous nous arrêtons devant la vitrine d'une boutique de bijoux anciens. Puis, dans le reflet de la vitrine, je vois quelqu'un s'approcher de nous. Je souris et serre la main d'Emilie.

-Alors comme ça on sèche les cours ? entendis-je venant de derrière moi.

Je me retourne, un grand sourire aux lèvres, nullement surprise de voir qui est en face de moi.

-A ce que je vois nous ne sommes pas les seules, hein Louis.

Il me lance un sourire moqueur en passant sa main dans ses cheveux. Emilie, qui s'est également retournée, nous fixe étrangement.

-Ah et au fait, tant qu'on y est Louis, je te présente Emilie, ma meilleure amie. C'est elle dont je t'ai parlé, lui lançais-je avec un clin d'oeil complice sous le regard rempli d'imcompréhension d'Emilie.

Il fait un petit signe de tête à Emilie pour la saluer. Puis je remarque qu'il n'est pas seul. Bastien attend sur la place principale, près de la fontaine, les mains dans les poches et le dos voûté. Louis suit mon regard et hausse les épaules.

-Ça vous dirait de vous joindre à nous ? nous propose-t-il.

-Pourquoi pas.

J'entraîne Emilie qui ne bouge pas. Nous rejoignons Bastien, toujours planté au milieu de la place, dans la même position. Mais quand il lève les yeux sur nous, il parait surpris mais ne dit rien. Ses yeux restent bloqués sur Emilie, qui elle a les yeux fixés sur les pavés.

-Bon, et bien voici... commence Louis.

Mais avant qu'il n'ai pû finir de présenter Bastien à mon amie, elle l'interrompt, les yeux ronds comme des soucoupes. Et elle fixe Bastien, l'air ahuris.

-Bastien ?! s'écrie-t-elle.

-Emilie c'est bien toi ? J'en doutais au début mais plus maintenant..

Louis et moi les fixons, incrédules. Au final, je prends la parole.

-Bon, Emilie, je crois que j'ai besoin de te parler.

Je l'entraîne à nouveau, à l'écart.

-Vous vous connaissez ? Pourquoi je ne suis pas au courant ? Je croyais que l'on se disait tout !

Emilie esquisse un geste pour me stopper dans mon déballage de questions.

-Alors oui, nous nous connaissons. Et si tu n'es pas au courant, c'est tout simplement car je n'ai pas jugé important de t'en parler.

Je reste muette, abasourdie. Mais pas pour très longtemps.

-Quoi ?! Pas jugé important ?! Mais...

Elle m'interrompt à nouveau. Je ne sais pas ce qu'elle a en ce moment mais sa manie à m'interrompre m'énerve... Mais je la laisse parler.

-Claire, ce n'était pas important car nous avons juste pris des cours de piani ensemble à l'âge de neuf ans. Puis il a arrêté les cours à 13 ans et je ne l'ai plus jamais revu.

Nous restons à nous fixer, en silence.

-Heiiiin, m'exclamais-je. D'accord. On y retourne ?

Je commence à partir lorsqu'elle me retient par le poignet. Je ne la savais pas si forte. Elle me fait presque mal. Au moment où je tourne ma tête vers elle, je la vois qui me regarde, le visage grave.

-Attends Claire. Tu vas d'abord m'expliquer qui est ce type, ce Louis, et pourquoi TOI tu n'as pas jugé IMPORTANT de m'en parler.

Je reste interdite.

Ah oui, c'est vrai, je ne lui en ai pas parlé... En même temps, entre ma dispute avec ma mère hier, ma fuite, mon réveik chez Emilie et notre balade, j'avais complètement oublié ce détail...

-Bah c'est un gars qui est dans ma classe. Et dis-toi bien que je ne l'avais jamais remarqué avant ! Bref, on a discuté pendant le cours de maths et c'était sympa. Ensuite il m'a invité à venir voir une répétition de son groupe de musique et j'ai accepté.

Elle est toujours aussi sérieuse et n'a pas lâché mon poignet.

-Et c'était où cette répétition ? me questionne-t-elle.

-Chez lui... Dans son garage...

-Ça s'est passé quand ?

-Hier...

J'ai l'impression d'être une enfant, prise en faute. Je n'ai pas du tout ça, me sentir coupable.

-Et donc tu as suivi un inconnu jusque chez lui. Ça t'arrive souvent ? continue Emilie.

Elle desserre sa prise sur mon poignet mais ne le lâche pas pour autant. Je murmure presque, mal à l'aise.

-Non, c'était la première fois... Je te le jure...

Elle libère enfin mon poignet et je me le masse, une grimace de douleur sur le visage.

-Bien. J'attends de toi que tu ne recommences pas. C'est compris ? me sermonne-t-elle.

J'acquiesce sans rien dire. Elle se détourne de moi et part en direction des garçons qui n'ont pas bougé et qui nous observent patiemment. Lorsqu'elle s'est un peu éloignée, je chuchote :

-Oui maman...

Elle se retourne vivement et me fusille du regard. Si un regard pouvait tuer, je serais morte.

Ah... Apparemment elle a entendu...

Je hausse les épaules et les rejoins. Et pour la seconde fois de la journée, nous atterrissons dans un café.

Une bonne journée riche en rebondissements s'annonce...

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Heyyy mes amours ! Chapitre posté ! Youpiiii ! Désolé du retard mais bon, c'est une période de révisions en ce moment pour moi et pour d'autres aussi donc forcément ça ne laisse pas beaucoup de temps pour les loisirs ^^ J'espère que ce chapitre vous a plu, je vous fait de gros bisous et n'oubliez pas : VOTEZ, COMMENTEZ ET PARTAGEZ !! Merci <3

Ne t'attache pas à moi, car je partiraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant