12-Tant qu'il fera beau

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Je me réveille, jeudi matin, avec le "bip" incessant de mon portable,me signifiant qu'il est temps de me lever pour le lycée. Je soupire, me relève et appuie sur le bouton "rejeter" avant de me recoucher. Mais, comme un deuxième réveil, ma mère toque à la porte.

-Claire ! Il est temps de te lever ! me lance-t-elle à travers la porte.

Je grogne et me mets sur le ventre, enfouissant ma tête sous mon oreiller.

-Encore cinq minutes ! crie-je à son intention.

Mais elle ouvre la porte et viens s'asseoir au bord de mon lit. Elle soulève un coin de mon coussin pour voir mon visage qui est tourné vers elle. J'ouvre un œil mais le referme immédiatement en voyant sa mine inquiète et tourne mon visage de l'autre côté.

-Ton réveil n'a pas sonné ?

Je ne réponds pas. J'espère juste qu'elle va me laisser tranquille et continuer à dormir. Mais non. Elle se lève et vient s'asseoir de l'autre côté de mon lit. Elle soulève à nouveau un coin de mon oreiller avec une main, et elle pose le dos de l'autre sur mon front.

-Tu es malade ?

Elle ne remarque la bêtise qu'elle a dit que lorsque j'ouvre instantanément les yeux, en colère, et bien réveillée désormais.

-Oui. Je suis malade, dis-je sèchement.

Elle semble surprise et désolée.

-P... Pardon... Ce n'est pas ce que je voulais dire... Enfin tu sais...

Je me relève en m'appuyant sur mes avant-bras.

-Je sais. Maintenant, sors. Je dois me préparer pour le lycée.

Elle se lève d'un bond, comme si quelque chose venait de lui piquer les fesses.

-Oui oui. Je comprends. J'y vais.

Elle commence à partir quand je remarque un truc étrange.

-Dis maman, pourquoi est-ce que tu es levée ? D'habitude tu te lèves quand je pars.

Elle me fait un petit sourire triste et mon cœur se serre.

-Je t'ai préparé un petit-déjeuner, avec du jus d'orange frais.

Elle s'approche de ma porte, la tête baissée. Elle s'apprête à sortir quand elle passe sa tête dans l'embrasure de ma porte.

-Je trouve que tu as changé. C'est dommage.

Je soupire. Je me sens coupable. Je me lève difficilement et m'étire le dos. Puis je descend en bas. Quand je vois toute la nourriture sur la table qui n'attend que moi, mon ventre se tord. Il y a des pancakes, des muffins, du pain grillé, des fruits, du thé, du jus d'orange frais,... Mais je n'ai pas faim. Est-il possible de se sentir encore plus coupable ? Apparemment oui...
J'essaie de m'éclipser doucement pour remonter dans ma chambre avant que ma mère ne me voit, mais c'est peine perdue.

-Tu ne manges pas ?

Je crispe mes lèvres.

-Non, je n'ai pas faim, murmurais-je.

Elle parait déçue et se triture les doigts. J'ai un coup au cœur et vais l'embrasser. Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Je cale mon menton sur son épaule. Je les sens tressauter et ses larmes tombent sur mon front. Elle m'embrasse et me serre plus fort.

-Je ne veux pas te perdre. Pas toi. Pas maintenant. Pas encore.

-Chut maman. Ça va aller.

Elle renifle bruyamment et tente d'arrêter de pleurer.

Ne t'attache pas à moi, car je partiraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant