Chapitre 3

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Durant le banquet, les musiciens se donnent à fond pour la musique. Les gens mangent et dansent. Mes hôtes discutent avec les personnalités importante. Père et mon frère boivent du vin et mère rigole avec sa dame de compagnie.
Quant à moi, je danse avec Gerda dans de grand éclat de rire, le ventre bien remplis.
La salle de banquet est énorme et se trouve au centre du château, notre royaume adore faire la fête, nous sommes connus pour cela.
Je sais qu'autant que futur souveraine, je devrais avoir une certaine contenance et me contenter de papoter, mais la musique est bien trop entraînante !
À la fin de la chanson, je me retire, complètement essoufflée et m'approche de la table afin de trouver un nouveau verre de vin, même si ma tête tourne.
Un serveur accourt jusqu'à moi, un plateau sur lequel est posé une de nos fameuses coupes en or, et je le remercie d'un hochement de tête.
Avec grâce, je prend celle-ci dans mes mains et la porte à mes lèvres, je m'apprête à sentir l'alcool descendre jusqu'à mon cou en laissant sa chaleur habituelle, lorsque une petite voix dans ma tête retentit: fait goutter ce vin à ta goûteuse.
Ce que je trouve d'abord ridicule, vue qu'elle goûte toujours toute les coupes de vin, pourtant mon estomac se serre. C'est étrange que ce serveur soit venu pile au moment où j'en cherchais.
-Esmirldia? J'appelle.
Elle arrive en courant. C'est une jeune fille de petite taille qui connaît tout un rayon sur les poisons et peux en détecter rien qu'avec son odorat. Je lui donne ma boisson et elle le porte à son nez.
Ses yeux se ferme et elle chuchote:
-Retrouvez le serveur qui a voulu attenter à votre vie majesté.
Mon cœur s'arrête. Alors ma conscience avait raison, ce n'était pas un domestique innocent mais un assassin qui a voulu attenter à la vie de sa futur souveraine. Mon pouls s'accélère, et si je n'avais pas écouter ma voix antérieure?
Je me redresse, et cherche des yeux le domestique, hors il a sûrement du s'enfuir en courant.
Je parcours quand même la salle des yeux, espérant quand même qu'il soit là et mon regard tombe sur l'homme.
C'est un jeune, la vingtaine peut-être, qui a la même couleur de peau que Jeredis. Je ne l'avais jamais vue auparavant et me demande d'où il sort.
Il lève les yeux vers moi, et ceux-ci brillent d'une terreur sans nom. Pourquoi est-il resté au banquet au lieu de s'enfuir?
-Garde ! Bloquer ce serveur ! Je hurle avant qu'il puisse partir.
Ceux-ci m'obéissent sans poser de question, et l'empoigne chacun brutalement le bras.
Le silence est immédiat dans la salle, tous les regards sans braqués sur moi, mais je m'en fiche. Je m'approche de lui décidée à lui faire goûter son poison.
L'homme lève les yeux vers moi, et m'affronte du regard. D'une voix de vipère je lui demande:
-Quel est ton nom?
Il laisse échapper un petit rire.
-Je ne te dirais pas mon nom, sale catin, fille du Lucifer, sorcière.
J'avale avec difficulté tout en tâchant de garder ma colère, comment ose-t-il?
-Dis moi ton nom, je répète.
Je ne me laisserais pas faire par un idiot.
-Arthuro.
Satisfaite, je lève mon menton et laisse échapper un petit sourire.
-Arthuro, viens-tu du royaume du soleil?
Il hoche de la tête.
-Oui. Et je voue ma vie à mon futur empereur et non à une catin de votre sorte. Cette alliance sort tous droit des enfers.
-Bois mon verre.
-Non.
Je serre les dents. Ne hurle pas, ne hurle pas.
-Je d'ordonne de boire ce vin.
-Je n'ai pas à recevoir d'ordre de vous.
Jeredis arrive à ce moment-là, les poings serrés.
-Alors moi, je t'ordonne de boire ce vin. En entier.
Arthuro pâlit à vue d'œil mais prend la coupe et y trempe ses lèvres.
-Bois, dit Jeredis d'une voix sèche.
Le domestique me regarde droit dans les yeux et exécute les ordres de son souverain.
D'abord il ne ce passe rien, puis ses yeux, son nez et ses oreilles se mettent à saigner. Le sang coule en abondance, mais le serveur continue à m'affronter du regard. Ma gorge est sèche, mon souffle complètement coupé, voilà le sort qui m'était destiné.
Puis son corps est prit de convulsion violente, il continue à saigner et se met à vomir du sang.
Sa peau prend une teinte noiraude, j'ai la nausée en voyant ce spectacle. Je suis complètement terrifiée, ma tête me lance, mais je ne peux en détacher mon regard.
Les convulsions s'arrêtent, et il meurt tellement brutalement, dans d'atroce souffrance en laissant sortir un gémissement de sa bouche. 
Quelque chose me traverse, et tout un coup je suis paniquée. Est ce que les gens veulent me voir mourir? Suis-je seulement une fourmi qu'on peut écrasé ? Un ennemi à tuer?
Jeredis me prend par la main, et me conduit hors de cette salle, tandis que les autres chuchotent à leur voisin respectif, choqué par ce spectacle.
Mon prétendant ne me lâche pas la main et me conduis dans un couloir étroit qui donne sur la chambre de mon frère.
Arrivé là, il me pose sur le lit en or et je me met à souffler. Ses yeux cherchent les miens, il fouille une lueur de peur dans mon regard, peut-être? Il s'accroupie face à moi, et j'ose enfin lever ma tête. Mes membres tremblent, je n'ai jamais du assister à ça, à la mort de quelqu'un. Jeredis ne semble pas choqué mais plutôt habitué ce qui me procure une vague de frissons.
Ses doigts lèvent délicatement mon menton.
-Tu n'a jamais vue ça, pas vrais?
Je secoue la tête.
-Il faudra s'y habituer, tu seras bientôt souveraine de la première puissance mondiale.
Sa voix est douce, son regard tellement sombre, tellement profond.
Je ferme mes yeux tout en délectant le contacte de sa peau sur la mienne.
Puis lorsque je les ouvres je vais mieux, je suis de nouveau prête à affronter mon destin de reine.
-Tu es courageuse, Hilda.
Il se lève et me laisse non sans me sourire une dernière fois.

Le destin d'une reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant