Chapitre 15

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Nous sommes au palais, installés autour d'une table ronde. J'arbore une longue robe rouge et, posée sur ma tête, la couronne du royaume du soleil, une énorme demi-lune en or.

J'ai le regard rivé sur la carte du monde, plus précisément sur les territoires des sudistes. Et le mien. Ma gorge est nouée en pensant à quel point mon peuple est vulnérable, ils doivent être en colère contre moi, avoir l'impression que je ne fais rien et que je me la coule douce ici, hors ce n'est pas le cas.

Trois semaines avant, je me suis mariée et depuis, nous avons tenues, malgré notre lune de miel, plus de huit réunions sans pour autant trouver de solution.

Frustrée, en colère, je tape du point et regarde l'assemblée d'homme, du regard. Tous ont la peau mâte, sauf mon frère qui viens m'aider, ils ont des yeux curieux. Ils n'ont pas l'air d'avoir l'habitude de faire leur plan de guerre en compagnie d'une femme, Jeredis m'ayant appris que l'ancienne reine aimait surtout se faire belle et profiter de la richesse de sa vie. Je pense à mère, qu'aurait-elle fait à ma place? Quel auraient été ses choix?

Jeredis me caresse le bras avec amour.

-Hilda, calme-toi.

Je me relève et le fusil du regard. Je suis fatiguée, je ne dors point la nuit, mon coeur bat rapidement tous le temps, j'ai peine à être détendue et mon ventre est constamment noué.

-Non Jeredis, je veux récupérer mon royaume.

-Ce n'est pas de cette manière que tu vas réussir à le faire.

Je lui lance mon regard de Hel mais n'ajoute rien.

Je fixe à nouveau cette carte lorsque soudain, une idée illumine ma tête. Ça y'est !

-J'ai trouvé, j'annonce.

Tous le monde tournent leur tête dans ma direction. Je prend une inspiration et explique.

-Je me rendrais seule au royaume des sudistes. Je leur demanderais calmement de me redonner mes terres.

Mon mari éclate de rire et prend une gorgée de vin.

-Ils ne vont jamais acceptés, ma puce.

J'hausse d'un sourcil.

-En échange de la vie sauve de leur fils unique. J'ai appris que le roi et la reine ne pouvait plus avoir d'enfants. Leur fils est l'unique espoir de succession.

-Tu l'as appris de qui?

-J'ai des espions envoyés là-bas, je répond.

Jeredis caresse son menton.

-C'est intéressant, mais je viendrais avec toi.

Je secoue la tête.

-Toi, tu enverras tes troupes sur mes côtes. Je préviendrais mon peuple d'une quelque manière.

-Envoie un espion là-bas, propose quelqu'un.

J'opine.

-Oui, c'est ce que je vais faire. Je vais prévenir le royaume du nord de l'arrivée de tes troupes.

Il lève un doigt.

-Sauf que tu n'as pas forcément mon accord.

J'éclate de rire.

-Tes troupes t'appartiennent autant qu'à moi.

Nous nous défions du regard lorsque soudain, je suis prise de nausée violente. Je plaque ma main contre ma bouche tout en hurlant;

-Frida !

Ma dame de compagnie, surement cachée derrière la porte, accourt un sceau à la main, me le tend et je vomis tout ce que mon estomac contient. Voilà trois jours que je suis prise de nausée matinale infernale.

Le destin d'une reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant