Chapitre 9

190 13 0
                                    

Je me rend dans les jardins et prend place sur un banc tout en tripotant mon collier. J'ouvre enfin l'enveloppe.

Ma chère, très chère Hilda,

La reine, Erinia a sûrement dû t'annoncer les terribles nouvelles concernant notre famille et notre royaume. Je pleure encore la perte de ton père et de tes soeurs, mais plus que tout, me retrouver loin de toi me brise le coeur.

Ma fille, je sais tout au fond de moi, que j'en ai plus pour très longtemps. Sois je meure avec honneur, sois couverte de honte, tuée par nos ennemies.

Alors que je t'écrie cette lettre, ma mort est entrain d'être programmée. Et peut-être que à l'heure ou tu la lis, je suis déjà morte. Si ce n'est pas le cas, prépare-toi à recevoir l'annonce de mon décès.

Je ne peux continuer dans ce monde, et je ne veux pas mourir dans des circonstance plus que terrible. Mon destin m'appartiendra toujours Hilda, et le tiens aussi.

Les sudistes nous ont pris notre royaume, mais ils n'ont pas pris ta couronne. Tu seras l'impératrice du nord d'ici peu, lorsque ma mort sera annoncée. Ne prend pas peur, bat-toi, je sais que tu peux y'arriver. Je serais à tes côtés, toujours. Montre-leur, à tous ce monde, qu'une femme Sogborg n'est jamais perdante. Montre-leur de quoi tu es capable, que tu es la reine du nord.

Je me suis toujours vue en toi, en ta force, en ton sourire, en ta beauté et tu es ma plus grande fierté Hilda. Tu es mon trésor. Tu es entrée dans l'histoire, fait en sorte que cela soit positif. Ne laisse aucun obstacle entre toi et ton objectif, quelqu'il soit. Quoi qu'il t'arrive sur cette terre, n'oublie pas à quel point je t'aime et n'oublie pas la douleur que l'ont t'a affligée.

Tu as le coeur d'une grande et puissante reine.

Ta mère qui t'aime du plus profond de son être, plus fort que la mort plus grand que l'infini et plus.

Je relis plusieurs fois sa lettre, espérant que cela soit une blague, ou qu'il y'aie un message caché. Mais rien, tout est vraie. Pourtant c'est impossible ! Elle m'avait promis de se battre contre les sudistes, coûte que coûte ! Je me lève, les yeux embrumés de larmes qui commencent aussitôt à couler. Je refuse obstinément que mère meurt et ne m'abandonne. Mon souffle se coupe tant sa lettre est douloureuse, tant les mots m'ont achevés. Mère n'est sûrement plus là, à l'heure qu'il est. Puis un hurlement déchirant sort littéralement des poumons et je m'effondre par terre.

-Ou sont passée les dieux? Ou sont les dieux? Je hurle. Où es-tu, maman? Où es-tu? As-tu déjà rejoint les neufs royaumes? M'as-tu déjà abandonnée?

Je ne cesse de pleurer, en souffrant comme jamais aucun humain n'ai pu souffrir.

Après des secondes, des minutes ou des heures, Thorleif me rejoint alors que je suis allongée sur le sol et que je laisse ma main patauger dans la mare à côté de moi tandis que mes larmes roulent toujours, silencieusement. Il me prend dans ses bras, mais je n'ai plus de force, il serre contre lui un cadavre. Je l'entend sangloter.

-Les dieux nous testent, Hilda.

-Tu viens m'annoncer la mort de mère, n'est-ce pas?

-Oui Hilda, mais tu le sais déjà.

Je me blottit contre mon frère et, inconsciemment, je cherche en lui l'odeur de mère. Puis, à bout de force, j'use toute mon énergie et me relève.

-Où es Jeredis? Je demande.

-A la salle des trônes mais il ne vaux mieux pas le déranger avec nos problèmes Hilda. Il devient empereur demain, et je pense qu'il a besoin de passer une bonne journée.

Le destin d'une reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant