Les Enfants d'Agaeris

Chapitre 1.3

Seren était essoufflée, la peau brillante de sueur, tentant du mieux qu'elle le pouvait de résister aux coups de son maître d'armes Duril. Elle se débrouillait bien, faisant preuve de bons réflexes, mais ne pouvait pas faire le poids contre la dextérité et la magie de son maître d'armes. Il feintait, se projetait et parait de telle façon que presque jamais elle ne pût voir son épée. 

Alors qu'elle s'apprêtait à de nouveau recevoir une leçon, elle entendit près d'elle une personne toussoter. Cessant brusquement, Duril planta son arme en terre en s'agenouillant devant le roi, tandis que la jeune fille, surprise, manquait tomber à la renverse, perturbée par ce mouvement imprévu. Elle se tourna vers le bruit, et soupira en voyant son père, esquissant une révérence maladroite.

- Père, que me vaut l'honneur de votre visite imprévue et... plutôt malvenue ? Je suis en plein entraînement, soupira la dauphine en passant un bras sur son front.

Valren, ignorant sa fille, se tourna vers le maître d'armes en hochant la tête à son attention, puis regarda de nouveau l'héritière du trône d'un œil dubitatif.

- C'est en effet ce dont il m'avait semblé... je présume que les bleus disparaîtront d'ici quelques semaines... semaines où, bien entendu, tu ne t'entraîneras plus au combat.

Avant même que l'adolescente, ait pu faire ou dire quoi que ce soit, les yeux écarquillés de stupeur, il continua, un léger sourire aux lèvres :

- Une femme est venue à moi. Elle s'est proposée pour devenir ta tutrice. Tu as rendez-vous à la première heure après le zénith ce qui veut dire... dans moins de quinze minutes. Tu dois être lavée, habillée, et souriante comme doit l'être une souveraine. Tu verras bien ce qu'elle pourra t'apprendre... tu lui devras une obéissance aveugle, est-ce clair ? Je veux que tu te prosternes devant elle, ses désirs seront des ordres. Si l'on m'apprend que tel n'a pas été le cas, tu en répondras devant moi, Seren.

Sur ces paroles, le roi se détourna et se rendit dans l'aile gauche de son palais, à plusieurs centaines de mètres de là. La princesse cligna des yeux, répétant plusieurs fois ce que son père venait de lui apprendre. Elle secoua brusquement la tête, se rendant soudain compte du peu de temps qu'il lui restait. Elle fronça les sourcils dans un signe évident de mécontentement, laissa plantée là son épée, ses bottes d'équitation et son armure de cuir avant de courir précipitamment dans ses appartements privés. 

(nouveau morceau du premier chapitre, directement suivi d'un autre morceau ! :D dites-moi si vous voulez des morceaux plus longs (ou plus court, mais ça deviendrait vraiment... bizarre '-'), si vous voyez des fautes, des choses à modifier etc ou même des idées pour la suite ! )