Chapitre 2.2

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Seren, d'un mouvement brusque, tourna à droite à l'angle d'un massif. Ici, elle se savait cachée de la plupart des regards indiscrets, même s'ils n'étaient pas à l'abri d'un espion de la cour. Au moins, nous serons un peu plus tranquilles, songea-t-elle avec amertume. Elle était la reine, c'était son palais, son royaume. Même chez elle, elle ne pouvait faire ce qu'elle voulait.

Ils étaient dissimulés dans un petit chemin parallèle à une allée. La voute des arbres s'étendaient au-dessus d'eux, comme une couverture émeraude laissant filtrer les chauds rayons du soleil. Personne ne passait par ici, car peu en connaissaient le difficile accès.

Elle se tourna vers l'elfe, plongeant son regard dans ses yeux verts et lui effleurant doucement la joue du dos de la main.

- Ne sois pas jaloux de lui, je t'en prie. Je reste encore l'héritière. Si je ne veux pas de lui, il ne me prendra jamais. J'aime ma tante, profondément, et si je peux lui faire plaisir, ce sera avec joie. Mais jamais je ne ferai passer son bonheur avant le mien.

- Et le bonheur du royaume ? Tu connais les avantages politiques qu'il pourrait y avoir, si tu épousais ton cousin. Une unification du royaume plus solide que jamais... La paix dans toutes les forêts, jusque dans la plaine, si le fils qui naîtra de ce mariage épouse la Prêtresse de cette région...

- Aucun de mes enfants n'épousera une personne qu'il n'aime pas. Et la Prêtresse a déjà presque douze ans, elle est bien trop âgée.

Seren regarda Duril, observant son air triste avec compassion. Se mettant sur la pointe de ses pieds nus, elle l'embrassa tendrement, en guise de maigre réconfort. Il lui rendit son baiser avec la passion que procurent la colère et l'amour. Souriante et légèrement haletante, elle murmura :

- Peut-être qu'au final, tu épouseras cette femme... Si, ensuite, nos enfants se marient, nous serons de la même famille. Qu'en dis-tu ?

Voyant son air surpris, elle éclata de rire. Elle adorait le surprendre, surtout que sa proposition n'était pas si idiote. Il était un noble de haut rang, et cette promesse de mariage pourrait tenir en laisse les autres forêts, voire les autres royaumes, s'ils voyaient la situation de Julem se stabiliser.

- Hum. Ce ne serait pas idiot... mais non. D'une part, parce que ton père ne voudrait jamais s'allier à une maison comme la mienne, qui lui est déjà fidèle, et d'autre part parce que mes enfants méritent mieux que la copie d'un petit noble cruel comme ton cousin.

- Nos vœux ne sont pas prononcés. D'ici là, nous pouvons profiter..., ajouta-t-elle, le fixant de son regard brûlant. Il était beau, fort, riche, intelligent et terriblement attirant, avec son sourire malicieux et sa compassion débordante. Il ferait un excellent mari, cultivé et fort. Elle devrait le protéger, bien sûr, car un homme n'était pas fait pour se battre, mais il n'aurait même pas besoin de travail. Il serait simplement là, pour elle, ou plutôt pour celle qu'il épouserait, veillant à son bonheur et à ce qu'elle porte de solides enfants.

Il la fixa quelques instants, son regard clair devenu sombre, et, sans rien dire, la souleva légèrement pour l'emporter en haut d'un arbre, sa force décuplée par sa magie. Seren détestait qu'il use ainsi de ses pouvoirs, mais il n'y était pour rien, aussi garda-t-elle le silence. Elle passa une main dans les cheveux châtains de son maître d'armes, comme il aimait qu'elle le fasse, et l'embrassa de nouveau, avec lenteur au début, jusqu'à ce qu'ils arrivent, dissimulés derrière les feuilles dorées, au sommet de leur arbre. C'était leur sanctuaire, un endroit qu'ils avaient découvert petits, et qui était au fur et à mesure passé d'un terrain de jeux à une chambre à coucher.

Avec l'adresse et la précipitation de l'habitude et du désir, il délaça lentement le corset de la jeune femme, prenant cette fois-ci garde à ne pas lui déchirer ses vêtements. Il lui découvrit la poitrine, admirant son corps avec la même fascination qu'il éprouvait pour elle, depuis maintenant quelques années.

(nouvelle partie d'ajoutée ! :) il faut que je pense à faire des segments plus longs, mais bon... tant pis, j'espère que ça ne vous dérange pas de trop ! :p)

Les Enfants d'AgaerisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant