- Et qu'est une tutrice sans tête, en ce cas ?
- Votre plus grosse erreur, Majesté, je le crains fort.
La tutrice s'inclina alors, aussi calme que si le roi lui avait demandé le temps qu'il faisait. Elle était gracieuse, impérieuse mais restait toujours aux limites du respect et de la courtoisie. Sublime, pensa-t-il. Le roi était un homme fier, se considérant comme le porte-parole de la Trinité. Mais, étrangement, il n'ajouta rien à cette insulte.
Alors qu'il se préparait à se lever pour sortir comme le souverain qu'il était, avec le respect qui lui était dû, les gigantesques portes s'ouvrirent lentement, dans le grand bruit qu'était le leur. Surpris, il s'arrêta, écoutant son chambellan annoncer l'arrivant.
- Votre Majesté, la Grand-Mage Aryel, Prophétesse des Forêts du Nord, ainsi que son fils le Prince Azazel, Mage du Feu et Héritier des Forêts de Glace, du Nord et de Perles, respectivement...
La belle-sœur du roi fit taire le chambellan d'un regard agacé. Ici, tout le monde savait qui elle était. Et pourquoi elle avait fait un déplacement si long. Elle regarda le trône, les yeux brillants d'une envie difficilement retenue.
- Bien le bonjour à vous, Frère de Lien, dit-elle en courbant à peine la tête. Ainsi qu'à vous, ma Reine... quel plaisir de voir que vous avez, en grandissant, pris les sublimes courbes de notre famille. Ainsi, je n'exposerai pas les raisons de ma venue, puisque, je présume, chacun a été mis au courant il y a déjà plusieurs semaines ?
Aryel retint un sourire en voyant l'air de la future Reine se refermer légèrement. Bien sûr, le roi n'avait pas pris la peine de l'informer. Dans cette simple déclaration, la Grand-Mage savait qu'elle avait insulté le souverain, attiré la sympathie de la jeune fille tout en l'énervant contre son père. Pauvre adolescente rebelle... Ce n'est pas pour ton esprit que mon fils prendra ta main, mais bien pour ton corps et ton sang...
- Effectivement, tel en fut le cas. En revanche, personne ne m'avait semble-t-il, informé de votre impolitesse. Dois-je vous rappeler, Aryel, que vous êtes ici en ma salle, qui s trouve dans mon palais, dans ma cité, dans mon royaume ? Et ce, peu importe votre rang. Je vous demanderai donc de quitter ce lieu et de n'y revenir que sous ma demande, et uniquement celle-ci.
Le souverain avait parlé suffisamment fort pour attirer l'attention de tous et toisait la grand-mage du haut des marches, ses cheveux s'agitant quelque peu sous un vent invisible et semblant irradier une lumière divine et dorée. Si son droit au trône était parfois contesté, personne ne remettait en cause ses talents de mage.
A ces mots, la sœur de feu la reine inclina la tête à l'attention de sa nièce, sans un regard pour le roi, murmurant simplement : « Roi vivant, roi traître... pour combien de temps encore ? » avant de se détourner et de sortir de la salle à grands pas, magistrale et indéniablement puissante. Elle n'en avait pas fini, et voir simplement cet homme assis sur un trône qui ne lui appartenait pas la rendait malade. Elle gouvernerait, au travers de son fils et de sa future femme, ou ce serait la guerre... et elle savait d'avance l'importance qu'aurait l'avis du peuple, et vers qui il se tournerait.
(trèèèès petit chapitre et je m'en excuse, j'ai eu comme qui dirait une "panne" d'envie de continuer durant... plusieurs mois. J'essaie de m'y remettre, et publie ce court chapitre en attendant, en espérant qu'il vous plaira tout de même. enjoy ! :))
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Les Enfants d'Agaeris
FantasyA une autre époque, dans un autre monde, les Déesses gouvernent sur la Toute Chose. Mais alors qu'un drame survient, de sombres secrets menacent la prospérité des royaumes. Plus qu'une guerre, c'est une lutte pour la survie de l'humanité toute entiè...