Alors qu'elle s'apprêtait à lui retirer sa ceinture, une voix se fit entendre loin au-dessous d'eux.
- Majesté, le roi vous demande de toute urgence !
Non. Non non non et non..., pensa-t-elle, dépitée. Elle regarda Duril, puis son torse nu, avant de baisser les yeux vers sa suivante Neletis. Elle n'avait pas crié, seulement fait porter sa voix grâce au léger vent jusqu'aux amants, afin de ne pas déranger les autres nobles et promeneurs, ou d'attirer l'attention sur eux. Elle restait très calme, attendant patiemment tandis que Seren remettait son lacet de cuir avec précipitation, faisant fi des caresses de son compagnon.
- Arrête, je dois descendre...
- Reste avec moi, juste pour cette fois... ça ne prendra pas longtemps, je te le jure. Tu ne peux pas t'offrir, et partir comme ça...
- J'ai des obligations. Ce sera pour une autre fois ? Fais-moi descendre, Duril.
Il grommela, s'exécutant pourtant, conscient de la position délicate dans laquelle se trouvait la reine. Lui-même n'aurait jamais pu faire preuve d'autant de volonté.
Les femmes sont là pour ça... Nous protéger, porter des enfants, les éduquer. Je ne peux pas lui en vouloir de faire passer le royaume avant moi. Je n'en ai pas le droit. Mais si seulement elle me laissait faire mon travail... la rendre heureuse, lui procurer le désir et l'attention dont elle a besoin. Elle ne peut pas tout gérer seule...
Sur ces pensées, l'elfe-mage la fit descendre d'un bond, atterrissant avec élégance dans le parterre de fleurs malgré son fardeau. La posant doucement à terre, il lui embrassa l'oreille. Il n'avait pas lâché sa taille, se moquant éperdument du regard gêné et légèrement accusateur que lui portait la servante.
Seren était toujours impressionnée par la magie. N'en possédant pas elle-même, elle était fascinée par l'étrange frisson de pouvoir qui la parcourait lorsqu'elle touchait quelqu'un la maniant. Et Duril était excellent en la matière. Il était jeune pour un maître d'armes, mais vraiment doué. Elle ne serait jamais comme lui. Et, si elle n'était pas mage, comment aurait-elle pu avoir le droit de prétendre au trône ? Seul son sang l'y autorisait. Et seul le sang de Duril les empêchait de s'épouser.
Lorsqu'il l'embrassa sur la tempe, elle ferma un instant les yeux, avant de se reprendre. Elle allait être en retard. Et elle ne pouvait se le permettre. Avec l'arrivée de sa tutrice, ses pauses s'étaient faites de plus en plus rares, ses nuits de plus en plus courtes.
Elle voyait moins son père, s'entraînait moins au maniement des armes. A la place, elle étudiait les stratégies militaires, la politique de son royaume et les coutumes et liens avec les autres grandes cités. Elle se détachait peu à peu de l'emprise qu'avait le roi sur elle, au fur et à mesure des semaines, même si elle savait que cela prendrait du temps. Trop de temps, même, pensa-t-elle tout en marchant, escortée d'un Duril renfrogné et pensif et d'une Neletis alerte et discrète.
Au moins, eux sont-ils avec moi, pour l'instant...
(voilà un chapitre très court mais de "transition" avec la suite, je n'avais pas vraiment d'idée pour continuer et je ne voulais pas publier avec de trop grandes intervalles, alors... voilà ! :) n'oubliez pas de commenter ou de voter si ça vous a plu, kiss !)
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Les Enfants d'Agaeris
FantasyA une autre époque, dans un autre monde, les Déesses gouvernent sur la Toute Chose. Mais alors qu'un drame survient, de sombres secrets menacent la prospérité des royaumes. Plus qu'une guerre, c'est une lutte pour la survie de l'humanité toute entiè...