Juliens

La deuxième

9 avril 2014

Il était huit heure du matin lorsque je l'ai allumée. J'étais assise dans les marches, devant ma maison, avec ma seule amie entre les lèvres. Le sol était encore humide des averses de la veille et le soleil n'était toujours pas levé. Si tu avais été là, tu serais venu t'assoir à ma droite et tu m'aurais arraché cette cigarette de la bouche. Tu m'aurais aussi dit que c'était mauvais pour ma santé et que chaque cigarette que je prenais m'enlevait un jour à vivre. Dans ma tête, c'était un décompte. Il me restait huit cigarettes. Donc, huit jours à vivre. Après, ça n'en vaudrait plus la peine.

Je me suis levée, j'ai mis mon sac sur un mes épaules et j'ai marché jusqu'à la plage. J'adorais cet endroit. Il y avait un gros cap de roches et je pouvais y rester des heures. C'était haut. J'avais une vue resplendissante sur tous les environs. Là-bas, les seuls bruits que j'entendais, étaient ceux des vagues qui s'échouaient sur le rivage et le chant des mouettes qui se réveillaient. Personne n'était là pour me dire quoi faire ou ne pas faire. Dès que mes pieds ont touché le sable, je me suis empressé de retirer mes chaussures et d'aller vers mon rocher. Je me suis assise sur le bord, les jambes dans le vide et j'ai fermé les yeux, tout en prenant une grande inspiration.

Tu me manquais tellement, mais je ne savais pas comment te le dire. Parce que maintenant, tu ne croyais plus ce que je racontais. Aller te parler ne suffierait pas. Si tu savais à quel point j'aimerais que tout redevienne comme avant.

J'avais entendu des bruits qui ne faisaient pas parti de ceux qui étaient habituels, ici. C'était des rires et des pas. Ils provenaient de toi et de ta jolie blonde qui riait, courrant jusqu'à l'océan.

-Maddie-