Juliens

La huitième

14 avril 2014

Nous sommes le quatorze. L'école nous amène au théâtre. Je me suis assise seule dans le banc de l'autobus et tu étais juste derrière moi. L'avais-tu remarqué ou tu étais trop occupé à rigoler avec la blonde ? Tout cela pour dire que tu voulais rester mon ami... Je me suis mise à genoux sur le banc et j'ai ouvert la fenêtre. Mes cheveux virevoltaient dans tous les sens et les voix de tous ces étudiants énervés semblaient s'éloigner. C'était ce qu'il se passait lorsque je me perdais dans mes pensées.

Julien aux lunettes n'existait pas.

Il provenait de mes pensées. Je l'avais imaginé. C'était ppur ça qu'il était sec sous la plus et que je ne le voyais pas par moment. J'étais tellement seule et désespérée que mon imagination m'a inventé un ami. C'est pathétique, non ?

«Asseyez-vous, s'il vous plaît, mademoiselle», m'avait dit une surveillante de l'autobus.

À seize heure, ce jour là, je fumais presque la dernière cigarette de mon petit paquet, juchée sur le haut de mon rocher. Le théâtre avait été nul. Trouves-tu ? Moi, si. Les acteurs avaient l'air épuisés de toujours répéter les même chose et leur jeu était à peine crédible.

J'ai baissé la tête vers l'eau, en bas de mon cap de roche. Les vagues se frappaient violement contre lui, les unes après les autres. À la dizième cigarette, j'allais sauter.

-Maddie-