18. Pique-nique

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"Tu peux planifier un pique-nique parfait, mais tu ne peux pas prévoir la température"

~ Lundi~

— Mathias, tu n'as rien oublié?

Je fis un rapide inventaire de tout ce qu'il me fallait, m'assurant qu'il ne manquait rien.

— Je crois que j'ai tout, assurais-je à ma mère.

Elle me sourit et je pus lire dans ses yeux de la fierté. Pourtant, je comptais juste passer la journée avec Daisy, pas de quoi faire de moi un héros.

Je suivis ma mère jusque dans la voiture où mon père se trouvait déjà, et pris place à l'arrière.

— N'oublie pas, Mat, il ne faut absolument pas...

— Qu'elle attrape froid, complétais-je d'un ton blasé, lentement agacé, tu me l'as dit milles fois papa!

Il rigola, me donna une tape sur l'épaule et me laissa enfin partir. Quand j'entrais dans l'hôpital, je remarquai pour la première fois à quel point l'endroit était maussade, sans vie. Le blanc régnait en maître sur le décor, rajoutant à l'impression de lourdeur que l'endroit dégageait. Arrivé au fond, il y avait deux chemins possibles, d'un côté, un corridor qui semblait sans fin, de l'autre, la même chose, mais les murs étaient verts et colorés, remplis de dessins. Et en plein milieu, l'ascenseur, le pire ennemi d'un claustrophobe. Mon pire ennemi.

Comme chaque samedi, j'empruntai le deuxième chemin, pénétrant ainsi la section colorée des enfants. Sauf que cette fois, on était lundi.

— Mathiias!!

La petite furie rousse courut vers moi dès qu'elle me vit, semblant plus excitée que d'habitude.

— Regarde, je suis déjà prête, s'exclama Daisy en me montrant sa tuque et ses mitaines.

Son accoutrement laissait plus penser à l'escalade du mont Everest qu'à une sortie à l'extérieur et pourtant, le printemps était loin d'être terminé. Puis, je me rappelais les paroles de mon père.

Sois très prudent, Matt. Avec sa maladie, un rhume insignifiant pourrait causer sa mort.

Je ne voulais pas porter le poids d'une mort sur mes épaules.

— C'est parfait Daisy!

Puis, mettant ma tête à la même hauteur que la sienne, je fis mine d'être triste.

— J'ai deux billets pour aller voir le film de cendrillon, mais je ne sais pas avec qui y aller...

Tout de suite, elle réagit comme je m'y étais attendue.

— Moi! Moi! Moiii!!

Elle levait la main en sautant et je ne pus que rire devant la scène. Elle était adorable.

— Avec du popcorn?

— Avec du popcorn! Repris-je en voyant ses yeux et son sourire s'agrandirent.

Après le film, qui d'ailleurs, lui plut énormément, «surtout quand la robe à la gentille princesse brille comme la poussière de fée», nous allâmes au parc. Je laissai à Daisy le loisir de choisir l'emplacement de la nappe à pique-nique, et tandis que je sortais les affaires du sac, elle courut vers les jeux du parc.

|Daisy|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant