12. Acte de naissance

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L'identité n'est pas donné une fois pour toute, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence

~Samedi~

— Mathias, tu te débrouilles pour déjeuner. Ta mère est déjà sortie, elle reviendra sûrement à temps pour te déposer à ton stage, moi j'y vais, à plus, débita mon père avant de sortir, claquant la porte derrière lui.

Je n'avais pas assez d'énergie ainsi ne répondis-je que par un marmonnement incompréhensible. J'étais encore à moitié endormi et pour moi, tout ce qu'il venait de me dire sonnait comme de l'allemand dit par un Anglais qui avait vécu en Chine.

— Bordel!! M'écriais-je quand du lait tomba sur mes vêtements parce que, épuisé que j'étais, je remplissais mon verre les yeux presque fermés.

Je me fis des tartines au Nutella, bien sûr, parce qu'il n'y avait rien de mieux pour commencer sa journée et me mis à manger comme un robot, répétant ce geste quotidien sans aucune émotion. Dans ma tête, j'étais encore dans mon lit bien douillet et je ne faisais pas attention à mes actions, je n'avais même pas conscience que je mangeais. La nourriture semblait insipide et je sentais que je risquais de m'endormir sur mon assiette.

DRIIIIING

— Entrez, c'est ouvert!!Criais-je, n'ayant ni la force ni l'envie de me déplacer pour voir qui sonnait.

Au pire, si je me faisais tuer par un criminel,je mourrais le ventre plein, ainsi je n'aurais pas faim en allant au paradis. Le sens des priorités,

— Hey, Mathiaas, ça va?? S'exclama une voix, sûrement celle de Jess si je ne me trompais pas.

En effet, Jess vint s'assoir à côté de moi en souriant.

— Wow, calme toi, t'es trop de bonne humeur alors qu'il n'est que 10 heures du matin.

— On dirait que quelqu'un a dormi tard, s'esclaffa-t-elle

— Vois pas de quoi tu parles, soufflais-je en prenant une bouchée de ma tartine. HEYY MAIS!!!

— Désolée, pas eu le temps de déjeuner, expliqua-t-elle en s'emparant de l'une de mes tartines. En plus elles sont au nutella!

Le vol de tartines au Nutella devrait être interdit par la loi. Bientôt, son enjouement eut raison de moi, et je délaissai peu à peu mon humeur grincheuse.

— Bon, alors de quoi tu voulais parler?

Elle me tendit mon cahier d'histoire avec un énorme sourire, et je fronçai les sourcils, légèrement énervé.

— Et fallait vraiment que tu passes me voir aussi tôt? Ça pouvait pas attendre à lundi?

— Ça oui mais pas ça, précisa-t-elle en me montrant une photo sur son cellulaire.

- Et c'est quoi, ça?

— Bah, lis!

Visiblement, ma mauvaise humeur commençait à l'impatienter. Je fis comme elle dit en soupirant parce qu'elle gâchait mon calme matinal, mais je savais que je n'avais aucune raison de me plaindre puisque c'est moi qui avait accepté qu'elle vienne aussi tôt. La photo qu'elle me montrait représentait un certificat de naissance. Le sien.

|Daisy|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant