25. Début de la fin

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Il y aura quelques changements de temps (futur et passé)
***
"Le malheur de l'avoir perdue ne doit faire oublier le bonheur de l'avoir connue"

Daisy me tenait fermement la main, comme si elle avait peur de me perdre aussi. Elle avait l'air vieillie de plusieurs années dans sa robe noire comme l'ambiance qui régnait dans la place. Ses cheveux étaient coiffés «comme ceux des grandes dames», chose qu'elle avait demandé et que Jess s'était fait un plaisir faire.

Devant, sur l'estrade, un homme vêtu entièrement de noir récitait un texte empreint d'autant de tristesse que son visage. Il devait avoir dans la cinquantaine, mais des rides parsemant son visage ici et là lui donnait un air plus vieux.

— Ton départ est le début d'une nouvelle vie dans un autre monde... Nous...

J'entendis quelques reniflements, et n'eut pas à me retourner pour savoir de qu'il s'agissait.
Steph.
Fermant les yeux, je revis cette scène cauchemardesque qui semblait me hanter jour et nuit.

— C'est bon, j'ai déposé Daisy et... Mais qu'est-ce que...

Steph s'arrêta en voyant nos mines déconfites et les larmes de Jess, confus. Puis, il la vit. Ce fut comme un choc, et il courut vers elle, ne pouvant croire que c'était vraiment en train d'arriver.

— S'il vous plaît, dites-moi qu'elle dort, plaida-t-il au docteur, s'il vous plaît.

Il cherchait un pouls qui n'était plus là, taraient un corps froid. Il savait la vérité, Mais l'entendre de la voix grave du docteur finit de l'achever. Elle ne dormait pas.

Il se mît à pleurer, lui qui pleurait aussi rarement que Gwen, et secoua le corps froid avec vivacité, comme pour tenter de le ranimer. Puis, impuissant, il déposa un baiser sur ses lèvres bleutés, avant de murmurer pour lui-même qu'elles étaient froides et de retomber en sanglots devant nous, spectateurs d'une scène qui pinçait le coeur. Si seulement un baiser était aussi magique que dans les contes de fées.

Pourquoi il dit qu'elle va aller à un autre monde? me demanda Daisy en me fixant de ses grands yeux innocents.

Elle n'avait pas compris la moitié du discours funèbre de son père, mais cette phrase avait attiré son attention.
Personne n'avait eu la force de lui annoncer la triste nouvelle. On lui avait simplement dit qu'une fête serait organisée pour Evelyn, et elle nous avait suivie sans trop de questions, simplement heureuse d'être coiffée et vêtue à la manière d'une princesse.

Je la regardai, interdit, ne sachant pas quoi lui répondre sans risquer de briser son coeur. Puis, je sentis quelqu'un à ma droite me tapoter l'épaule. Jess. Elle me chuchota quelque chose à l'oreille, et je la remerciai d'un sourire. Sa mémoire serait encore une fois grandement utile.

— Tu te souviens qu'Eve t'as dit que ta mère était une princesse dans le ciel?

Daisy hochai la tête, les yeux toujours grands ouverts.

— Hé bien, hésitais-je, Ève va la rejoindre pour devenir aussi une princesse du ciel.

Elle pencha légèrement sa tête sur le côté, des étoiles dans les yeux. Elle me croyait. Le côté imaginé et naïf des enfants me laissait complètement sans mot, mais au moins ça me sortait de l'embarras.

|Daisy|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant