L'homme sur ma route

Chapitre 23

Je suis revenue il y a cinq minutes, et Hugo a déjà le nez dans la bouteille de Vodka.

– Tu sais, au fond, mon père à raison : je suis ignoble et inutile, déclare t-il, la voix triste.

– Qu'est-ce que tu me dis là ? Tu sais très bien que tout ça est faux voyons !

–Mais non ! Depuis que ça s'est passé, je ne peux plus me regarder dans un miroir.

L'alcool et Hugo ne font apparemment pas bon ménage !

– De quoi tu parles ?

– Mais de ça ! s'écrie t-il. Je... je suis un monstre Alex.

Hugo éclate en sanglots, mais je ne vois toujours pas de quoi il parle.

– Raconte-moi Hugo.

Je le vois hésiter, mais il finit par craquer.

– C'était une semaine avant mes examens finaux, et je m'étais encore engueulé avec mon père, encore pire que ce soir. Je n'en pouvais plus et étais pire que stressé. Mon meilleur pote – enfin, ex-meilleur pote – Matéo a voulu bien faire et me changer les idées en m'emmenant à une fête- un anniversaire il me semble. Je ne connaissais personne et je n'avais pas du tout envie d'y aller.

Il boit une très grosse gorgée de Vodka pour se donner du courage avant de reprendre.

– On y était depuis une heure et j'étais toujours aussi mal, et... et... Putain. Il m'a drogué ! Et tout le monde sait que l'ecstasy et l'alcool sont mauvais, très mauvais.

Je ne comprends pas trop où il veut en venir. Ce n'est ni le premier, ni le dernier à avoir déjà fait ça. Alors pourquoi pense t-il qu'il est un monstre ? Je l'encourage à continuer son récit.

– J'étais super mal, je planais totalement et c'est comme si je n'avais plus aucun contrôle sur moi-même. Je voulais aller me coucher et je cherchais une chambre.

Trois autres grosses gorgées. Je commence à réellement me faire du souci.

– J'étais dans un couloir, et je suis tombé sur une fille qui sortait d'une pièce inconnue –peut-être des toilettes. Sa tête était dans l'ombre et je ne voyais que ses deux belles et longues jambes. Je te jure que j'étais vraiment très mal en point et que je ne savais pas ce que je faisais ! Merde, merde...

Hugo attrape sa tête avec ses mains et commence à se basculer d'avant en arrière comme s'il était fou.

– Respire Hugo, calme toi et prend ton temps.

Même si je suis très pressée de savoir la suite, j'attends que mon ami aille mieux. A vrai dire, je crois savoir de quoi il parle, et je commence à avoir très peur d'avoir raison. 

Cinq minutes plus tard, Hugo respire calmement à nouveau et entreprend de me dire la suite.

– Je disais donc que je ne voyais que ses jambes et sa robe moulante bordeaux.

Non...

– Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je l'ai attrapée et bloquée, face contre le mur.

Non, ça ne peut pas être ça.

– Je ne voulais pas voir son visage, ça aurait rendu les choses concrètes.

– Qu'est-ce que tu lui as fait Hugo ? demandé-je de plus en plus apeurée.

– Je ne maîtrisais plus rien, et j'ai commencé à la toucher.

– Est-ce qu'elle était... consentante ?

– Je...

Hugo se met à hurler et a accuser Matéo. J'en déduis que la réponse est non.

– Tout ça c'est la faute de Matéo ! S'il ne m'avait pas drogué, je ne l'aurais pas touchée comme je l'ai fait ! Je suis un monstre !

J'ai du mal à respirer. Faites que je me trompe, faites que je me trompe ! Je replie mes jambes et colle mes genoux contre ma poitrine. C'est à mon tour de me balancer en avant et en arrière. De vieux souvenirs remontent et je commence à suffoquer, tandis que mes yeux se remplissent de larmes. Je pose la question tant redoutée.

– Combien de temps ? questionné-je.

– Quoi ?

– C'était il y a combien de temps Hugo ?

– Je ne sais pas. Deux ou peut-être trois ans. Trois, je crois.

Mes poumons se vident définitivement et je me fige.

Mon meilleur ami a abusé de moi il y a trois ans. 

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Et voilà un passage qui risque de changer beaucoup de choses. J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'avoir tourner l'histoire dans ce sens. 

Sinon, que pensez vous de cette révélation ? 

Pleins de bisous, 

{Pauline}

Ps: je vous encourage à écouter cette chanson de Lady Gaga, elle est magnifique, et ses paroles sont tellement vraies et émouvantes qu'elles donnent rapidement la larme à l'oeil...

PPS: Je tiens à dire que ce retournement de situation vient de @WonderfulSmile, et que je le remercie beaucoup. Tu m'as émis cette idée, et je l'écris avec mes mots, en espérant que ma façon d'avoir écris ce passage te plaît! Kiss :)