Chapitre 8

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Les jours me semblent passer aux ralentis. J'ai l'impression qu'une partie de moi est morte avec Lucas et que le reste s'effrite lentement. Je pense souvent à James. Chaque jour en fait. J'imagine toujours les pires scénarios. J'imagine qu'il a trouvé une autre fille. Qu'il m'a oublié, qu'il ne reviendra jamais. C'est sans doute ce qui va arriver de toute façon... Moi, je n'ai plus d'énergie. La vie, après toutes ces années, m'a grugé jusqu'à la dernière goutte de force pour ne laisser derrière qu'une carcasse vide, solitaire et triste. Certaines blessures guérissent peut-être avec le temps mais d'autres ne guériront tout simplement jamais. Les miennes, même avec le temps, reste ouvertes et béantes. Pire encore, chaque fois qu'elles ont une petite chance de guérison, la vie se débrouille pour les empirer. Les blessures intérieures sont toujours les plus douloureuses. Une blessure physique, ça disparait vite, les blessures de l'âme sont bien plus profondes et douloureuses. J'essaie de continuer de croire en l'espoir d'amour que James à ouvert en moi. Une journée, à l'école, un mois environ après le décès de Lulu, je l'ai aperçu avec une autre fille. Mais bon, il a bien le droit d'être ami avec des filles. J'ai donc prit sur moi et j'ai continué à croire. Mais les jours passaient et il ne revenait pas. Il m'avait donné de l'espoir. Maintenant je sais que l'espoir tue. Elle te donne l'impression de pouvoir être heureuse pour tout te retirer ensuite. L'espoir est le pire des sentiments. Pourtant on s'y accroche toujours et encore. On apprend jamais rien finalement. Depuis la mort de Lucas, plus personne n'osait rire de moi. J'avais essayé de me suicider et c'était passer après une semaine, mon frère meurt et on comprend qu'il faut me laisser respirer. Le message n'était peut-être pas assez clair quand j'ai prit ces maudite pilules. Souvent le soir, je me retrouve avec une de mes vieilles bouteilles de pilules que j'ai réussit à cacher avant qu'on me retire tout après ma tentative. Je pense les prendre mais je ne le fais pas. Je ne vois plus James à l'école. C'est comme s'il avait disparu. Je sais que c'est ce que je lui avais demandé mais je voulais plutôt qu'il se batte pour moi. D'accord, j'ai débordé quand il est venu me voir aux funérailles mais j'étais à bout et j'avais beaucoup trop de sentiments refoulés à l'intérieur de moi. Et puis, ce n'était pas non plus un coup de géni de sa part de vouloir régler des compte une telle journée. Je me suis dit après ce jour là, il a essayé quelque chose de plus censé, il va comprendre. Non. Il ne revient pas. Les journées défilent et aucun signe de lui. C'est vraiment fini on dirait. L'amour n'existe vraiment pas finalement. Je dois arrêter d'imaginer qu'il va me revenir. J'ai fini par recevoir le coup final plus tard, lorsque je l'ai vue embrasser une autre fille dans un couloir. C'est là que je suis tombé pour de bon. Avec la perte de mon frère, j'avais du même coup perdu mes parents qui n'étaient maintenant que l'ombre d'eux-mêmes. Tout ce qui m'était resté était le mince espoir que James m'aime et me revienne. Maintenant je viens de perdre la dernière chose qui me rattachait à ce monde. À cette vie. Ce jour là, après l'avoir vue embrasser cette file, je suis allé le voir. Je lui ai souhaité tout le bonheur du monde avec cette autre fille et je suis partie. J'aurais du avertir cette fille de ne pas se faire d'idée. Mais bon, je ne serai juste pas la seule à souffrir. Je m'en veux aussi. J'aurais du faire les choses autrement. J'aurais vraiment du. Mais c'est trop tard. Un soir, je l'ai appelé. Je savais qu'il ne répondrait pas puisqu'il était sorti avec elle.je voulais sa boite vocale en fait. Et je l'ai eu. Je lui ai seulement laissé un je t'aime noyer de sanglots et j'ai raccroché. Les jours suivant, il a essayé mais je ne pouvais plus lui répondre. J'étais terrifié à l'idée des faux espoirs que je savais qu'il me donnerait. Alors un autre soir pendant lequel je savais que j'aurais encore sa messagerie je lui ai laissé mon dernier message.
Moi : n'essais plus de m'appeler. Mes derniers mots pour toi sont que je t'aime et je veux qu'ils restent sans réponse et qu'il pèse sur toi en silence.
C'est méchant et terriblement égoïste je sais mais c'est une mince compensation pour l'épreuve qu'il m'a fait traverser. Pour tous ces espoirs déçus. J'en suis à la fin. Je n'en peux vraiment plus. Je n'ai plus rien. Mes blessures sont trop grandes pour pouvoir se réparer. Mes nuits ne sont que cauchemars et mes jour sont encore pires. Cette fois je ne prendrai pas seulement les pilules. Je ne veux pas répéter la dernière fois. Cette fois je vais rendre ça vraiment définitif. Une fois les comprimés avalés. J'ai prit le couteau que je m'étais spécialement mit de côté depuis près d'une semaine. Je l'ai appuyé bien fort sur ma peau, à la hauteur du poignet, là ou passe cette fameuse veine de vie, et j'ai tranché. J'ai ensuite prit le peux de force qu'il me restait pour le faire sur l'autre poignet, pour plus de sureté. Cette fois-ci, je n'ai pas manqué ma chance...

Rebelle(Modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant