Chapitre 3

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Alors, que je croyais que les choses s'amélioraient enfin pour moi, je m'aperçu que maintenant, ce n'était plus seulement les élèves qui étaient méchants avec moi, mais aussi les enseignants. On dirait que mon attitude, qu'ils avaient toléré jusqu'à maintenant sous prétexte que j'étais nouvelle et que j'avais un triste passé, avait fini par leur tomber sur les nerfs. J'avais des bonnes notes pourtant. Aucun de mes travaux n'était en retard. Je voulais vraiment réussir puisque j'avais pour but de pouvoir me sortir de là. Pourtant ils n'arrivaient plus à me sentir. J'ai même pleuré en pleine classe une journée. Je n'avais jamais fait une telle chose. Personne la remarquer. Alors j'ai pleuré encore plus. J'ai décidé que ce serait ma dernière journée d'école. J'étais bien déterminé à en finir avec tout ça. Je n'en pouvais plus de vivre ainsi. Alors, pendant une semaine, je me suis permis un petit congé, bien enfermé à l'abri dans ma chambre. Ma nouvelle mère en a beaucoup été touchée. Elle ne m'a pas obligé à parler mais elle m'a appuyé. Discrètement, du mieux qu'elle le pouvait. Quelle tristesse qu'elle soit tombée sur moi comme enfant plutôt que sur une gentille fillette qui l'aurait accompagné magasiner et aurait fait la cuisine avec elle. Le petit Lucas cogne souvent à ma porte. Il est gentil. Il m'apporte des bonbons en croyant que ça va m'aider parce que lui ça l'aide quand il est triste.
Je n'ai pas encore revu James. J'en suis triste. C'était le seul gars qui m'ait parlé depuis longtemps. Cette semaine, j'ai donc passé mes journées à pleurer, à écouter de la musique et à recevoir des messages de James qui avait semble-t-il, fait des pieds et des mains pour obtenir mon numéro.
Mon nouveau père ne ma pas laisser en congé bien longtemps. Une journée, au hasard, il a décidé qu'il était temps que je retourne en classe. Si je voulais avoir une chance dans la vie, disait-il, je devais passer l'épreuve chiante du lycée. C'est donc ce que j'ai du faire. Aujourd'hui je retourne donc à l'école. On dirait qu'on a commencé à m'oublier. Tant mieux! C'est là que je tombe sur lui. Sur James. Il ne m'a pas oublié lui. Un grand sourire au visage, il m'envoie un signe de la main. J'ai oublié de vous mentionner qu'il m'avait invité au ciné. Par message texte. Il m'avait dit que j'étais belle, qu'il m'aimait bien, qu'il n'avait jamais ressenti ça pour une fille, qu'il en avait déjà aimé mais pas autant que ça. Jamais je n'avais été aussi contente que quelqu'un trouve mon numéro! Évidement, cloitré dans mon doux cocon, j'avais donné un prétexte pour ne pas y aller, j'étais malade. Mes parents croyait que c'était la mono. Oui j'ai le don d'être idiote parfois. Une telle offre ne se représentera surement jamais.

Quand il m'a vu, il est tout de suite venu me voir pour savoir pourquoi je n'étais pas à l'école:

Moi: J'étais malade. Pourquoi tu veux savoir!?
James: Ah, oui! Mono, hein? Parce que je te cherchais et que je ne te trouvais nulle part...
Moi: Ah! D'accord... et, ouais, mono!
Les joues rouges comme des tomates, je me suis dépêché d'aller à mon cour. Pourquoi est-ce que je perds tous mes moyens chaque fois qu'il me parle? Ce n'est pas croyable quand-même! Mon cours va bientôt commencer alors je me dépêche et entre dans la classe. C'est là que Clara m'approche et vient me dire que je n'ai aucune chance avec James. C'est quoi son problème, vraiment?

Moi: Pourquoi tu dis ça?
Elle rit. Ça semble l'amuser que je demande. Clairement, elle me trouve idiote. Ça m'énerve encore plus parce qu'elle ne me connait même pas.
Clara: Parce qu'il ne t'aime pas. Pourquoi il aimerait une fille comme toi d'ailleurs? Tu es tellement lamentable!

Je ne l'avais pas cru au début. J'étais juste très insultée. C'était une autre de ses façons de me faire sentir minable surement. C'était bien son genre. Je n'y cru pas jusqu'à ce que je le vois, avec Clara main dans la main... j'eu l'impression qu'on m'enfonçait un poignard en plein cœur. J'aurais du rester en congé plus longtemps. Ce que j'ai pu être conne. J'ai vraiment cru qu'il m'aimait, j'ai vraiment cru que quelqu'un pouvait s'intéresser à moi. J'ai vraiment cru à ses belles paroles, j'ai cru à tous ses compliments... Je suis conne... trop conne. J'aurais du savoir. Personne ne m'a jamais aimé de toute façon. Je suis rentré chez moi plus rapidement que jamais, oubliant mes autres cours de la journée, j'ai couru dans ma chambre sans rien dire à personne, j'ai verrouillé ma porte et j'ai sorti des pilules que j'avais gardé depuis la 5 année. On me les avait données pour une dépression assez forte et il m'en était resté quelques une. Les tenant dans mes mains, je me suis dit, je veux partir, je ne suis plus capable de vivre avec tout ça sur la conscience. Prenant une grande inspiration, je me rempli un verre d'eau bien froide et pris les pilules, toutes d'un coup, manquant m'étouffer. J'espère que ce sera suffisant. Je n'aurai pas d'autre chance si je me manque. Puis je parti. Je parti dans un monde sans douleur, sans peine, ou on me donnait de l'amour, sans mal, sans intimidation, sans les professeurs, rien de tout ce que l'autre monde m'avait toujours donné. Dans ce monde, j'avais une famille qui m'aimait. Ma mère n'était pas droguée, mon père n'était pas mort. Il n'y avait pas de Carlos, aucune de toutes ces maudites familles d'accueil. Rien de tout ça! J'avais enfin la paix! J'avais enfin une vraie vie!

Rebelle(Modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant