Je vois encore la psychologue. Ça ne donne pas grand-chose mais je n'ai pas le choix. Mon espoir de deuxième chance s'est envolé bien vite. Je souffre beaucoup, j'ai souvent envi de partir de ce monde, trop souvent même. Comment je suis supposée combattre ça? James était le seul à qui je pouvais en parler. À qui je disais que je voulais partir. Il me disais que si je partait je lui manquerais, que je devais continuer, qu'il m'aimait et ne voulait pas me perdre et bla, bla,bla... pourtant, maintenant que je suis partie de sa vie, il ne semble pas plus mal. L'amour fait vraiment mal. Il nous fait tous souffrir à un moment ou un autre. Quand je regarde autour de moi je trouve tous les gars turbulents et stupides. Comment suis-je censé vivre quand même le sentiment le plus beau au monde ne fait que me rendre chaque jour plus pénible. Tous les films avec de belle grande histoire d'amour et le fameux ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps, c'est de la merde! Disney? Du beau n'importe quoi! Ils nous font croire à tout ce bonheur, mais sérieux combien de personne peuvent dire qu'ils vivent ce genre de chose ou même qu'ils ont pu voir un tel bonheur dans la vrai vie. Pour combien d'enfant leurs parents sont encore ensemble? C'est de plus en plus rare, ils sont presque tous séparés. L'homme parfait n'est qu'une invention de la société pour faire croire que le malheur à une fin. Je me pose souvent cette question : comment les autres filles font pour vivre avec ça? Je veux dire, comment font-elles pour être en couple et tout donner à quelqu'un en sachant que ça va finir en séparation? Depuis le jour ou j'ai dit à James que c'était fini entre nous, j'écoute n'écoute toujours que les même trois chanson en boucle. Leur paroles emblent avoir été écrites pour ma vie. Tous les soirs je pense à lui. Je pleure. Je ne suis plus la même. Tout a changé chez moi et je peu pas revenir comme un avant, c'est trop tard pour ça. Mon petit frère est gravement malade, les docteurs ne savent pas ce qu'il a, ma mère ne sourit plus autant, mon père disparait encore plus, je n'ai plus James, à l'école ça commence à aller mal. Mon histoire de suicide passe maintenant pour du manque d'attention et on me juge encore plus qu'avant. Je voudrais tellement revenir au moment ou il n'y avait aucun gars, ou je ne tenais pas à ma famille d'accueil. Ou personne ne m'aimait et ou je n'aimais personne. Au lieu de ça, je visite l'hôpital tous les jours après l'école, parfois même pendant les cours. Il est le seul a encore sourire. Ce petit homme garde le moral, les autres font semblant. Mais on sait tous ce qui s'en vient. Moi je sais ce qui s'en vient. À chaque retour de l'hôpital, d'où je reviens toujours seule puisque les parents de qui pas la chambre une seule seconde, je pleure. Je dors parfois dans sa chambre, j'ai l'impression d'entendre sa voix, son petit rire. Je pleure encore plus. Les jours passent et ma carapace se reconstruit. Je n'ai pas le choix puisque je sais que je vais encore souffrir. Que je vais toujours souffrir.
Arrive alors ce fameux soir! Mes parents étaient à l'hôpital, au chevet de Lucas, depuis toute une semaine. Son état s'était beaucoup aggravé et les docteurs avaient diagnostiqué une leucémie fulgurante. Aucun traitement ne donnait de résultat. Ce soir là, j'ai reçu un appel. La voix triste mais calme de mon père est au bout du fil:
Lui : Rebelle? En l'entendant, j'ai un mauvais pressentiment. Rien de bon ne s'annonce.
Moi : C'est moi, que ce passe-t-il? Je suis inquiète. Je sais que quelque chose ne va pas.
Lui: Je suis désolé Rebelle, ils n'ont rien pu faire! Il pleure! Pourquoi il pleure? Qu'est-ce qu'il veut dire par ils n'ont rien pu faire? Je panique.
Moi : qu'est-ce que tu raconte?
Lui : Lucas est mort Rebecca. Il éclate en sanglot. Moi je raccroche sans rien dire de plus.Il n'avait pas besoin de m'entendre pleurer. Il en avait déjà bien assez sur les épaules. Maman devait être inconsolable. J'étais en quelque sorte heureuse de ne pas la voir. J'aurais flanché. Je m'enferme dans sa chambre, sa peluche favorite dans les bras, roulé en boule dans son lit et je pleure en silence. Une puissante douleur me transperce la poitrine. Je pourrais m'arracher le cœur sur le champ. Je m'endors en pleurant, la peluche toujours serrée contre moi.
Le lendemain, ils sont obligés de commencer à préparer les funérailles. On ne leur laisse même pas le temps d'être triste. Le service serait cette fin de semaine. Dans trois jours! Maman m'emmena choisir des vêtements appropriés. Son sourire et sa joie avait disparue. Elle ne dormait presque plus, de gros cerne noirs s'étaient nichés sous ses yeux. Je revins du centre commercial avec une robe noire à dentelle, une jupe noire avec le veston assorti et des chaussures noirs à talons compensés parce qu'au grand désespoir de ma mère, je suis incapable de marcher avec des talons ordinaire. On soupe en silence. On n'entend que le claquement des ustensiles dans les assiettes. Papa a commandé du chinois à emporter. Maman ne cuisine plus. Le souper terminé, je vais me coucher. La fin de semaine sera longue. Samedi, le salon, dimanche, l'église. Et plein de gens en pleurs.

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Rebelle(Modification)
Teen FictionVous voyez, ce n'est pas seulement la cigarette, le cancer, les accidents de voiture qui peuvent tuer, l'amour est un couteau tout aussi bien effiler qui peut tout aussi bien tuer que le reste. Le verbe aimer se conjugue uniquement au présent, car...