Ange s'éveilla et une horrible migraine la terrassa immédiatement. Elle saisit son oreiller, l'enfonça sur sa tête pour faire cesser la douleur. Cela ne marcha -bien sûr- pas du tout.
- Merde, gémit-elle.
Elle s'enroula dans la couette comme dans un cocon. C'est un «rendez moi la couverture! J'ai froid!» qui la sortit soudainement de son apitoiement.
Ange ouvrit grand les yeux, enleva brusquement l'oreiller de son visage, et se redressa comme si elle avait été piquée.
- Pardon?
Elle se rendit soudain compte qu'elle n'était pas chez elle.
Son regard se porta sur le jeune homme qui se tortillait à côté d'elle.
- T'es qui? Un violeur? Hurla-t-elle. Son propre cri lui fit mal a la tête et elle le regretta aussitôt.
Le jeune homme se redressa lui aussi.
- Un violeur? Vous plaisantez! hurla-t-il. Je ne vous connaissais pas, et vous étiez saoule et perdue.  Après que vous m'ayez presque vomi dessus, je vous ai porté dans le métro, et je vous ai amené dans mon propre appartement. Je vous ai soignée, lavée, habillée, nourrie, j'ai pris soin de vous, je vous ai donné un endroit ou dormir. Je vous avait proposé le canapé mais vous en êtes tombé, alors je vous ai même accueillie dans mon propre lit. J'ai supporté toute la nuit vos mouvements tous plus violents les uns que les autres, vous coups de pieds, de poings et même de tête, vos cris, vos pleurs, vos ronflements, je vous ai même réveillé alors que vous faisiez un cauchemar. Vous m'avez demandé tour à tour de l'alcool, de l'eau et de la tisane, vous m'avez même réclamé des biscuits fourrés a la confiture de figue. J'ai fait tout ça pour vous et bien plus encore et c'est ainsi que vous me remerciez?
Ange rougit fortement. Elle sortit du lit en regardant le sol et en se triturant les doigts.
- Je l'ignorais, murmura-t-elle. Je suis désolée. Je ne me souviens pas de grand choses de la soirée d'hier. Je suis vraiment désolée.
Ange avait envie de s'incliner profondément, mais elle se retint. Elle regarda tout autour d'elle, sans savoir trop où se mettre.
La chambre ou elle se trouvait faisait environ la taille de son propre appartement. Les meubles étaient modernes et designs. La pièce était éclairée par la douce et chaude lumière du soleil. L'horloge murale indiquait onze heure.
Le serveur sortit du lit en se frottant les yeux. En bas de jogging et en marcel trop grand, il paraissait encore plus maigre que la veille. Il était en revanche beaucoup moins impressionnant.
- Bon, dit le garçon en baillant. Vous désirez vous racheter?
Ange acquiesça timidement.
- Vous allez commencer par enfiler les vêtements féminins que vous trouverez quelque part dans cette armoire. Ne mettez pas les vôtres, par pitié, leur odeur n'est toujours pas supportable, même après deux lavages. Ensuite, vous vous maquillerez, vous préparerez notre petit déjeuner, vous rassemblerez vos affaires, et je vous donnerai les consignes à suivre.
Herbert se gratta la joue, s'approcha d'Ange et se pencha vers elle. Son nez visage n'était plus qu'à quelques centimètres de son cou. Il fronça soudain le nez.
- Changement de plan, allez d'abord prendre une douche, dit le garçon en se redressant. En sortant de la chambre, prenez le couloir, c'est la troisième porte à gauche. Je suis dans l'autre salle de bain.
Sur ses mots, le jeune homme ouvrit une porte camouflée par des posters de paysages d'hiver, et disparu à l'intérieur de la pièce.
Ange s'avança prudemment vers le couloir. Elle avait l'impression qu'elle allait marcher sur une mine a tout moment. Elle se sentait toute petite et timide, elle qui ne l'était pas du tout d'ordinaire. Le charisme de cet homme dont elle ne connaissait même pas le prénom semblait avoir engloutit toute sa repartie et son habituel courage.
- Sois forte. Fighting! se murmura la jeune fille a elle même pour essayer de faire disparaître la frayeur qui engourdissait petit à petit ses membres. Ange trouva enfin la salle de bain. C'était une pièce vaste et moderne, a l'image de la chambre et de, sans doute, le reste de l'appartement.
Ange se débarrassa de ses vêtements qu'elle laissa en tas sur le sol, se glissa dans l'immense douche et laissa l'eau dégouliner sur son corps.
- Emporte avec toi mes pensées désagréables, chuchota-t-elle en fixant la paume de la douche.
Sa prière ne fut pas entendue. L'homme. Le parapluie. Le sang. Tout lui revint en mémoire.
Ange eut soudain envie de se recroqueviller sur le sol et de ne plus jamais se pointer a l'air libre.
- Alors, vous sortez? Cela fait vingt minutes que vous êtes la!
Les paroles agressives du serveur tirèrent  Ange de sa rêverie.
- Vingt minutes? J'arrive!
La jeune fille se savonna en vitesse, sortit de la douche, se sécha, s'enroula dans une serviette et attrapa les vêtements que son hôte lui tendait. La petite robe rouge qu'elle découvrit lui fit froncer les sourcils.
- Je dois mettre ça?
- Oui, enfilez la vite!
Ange s'habilla en grommelant. Il y a fort longtemps, elle s'était promise de ne plus mettre de robe.
La jeune fille sortit finalement de la salle de bain. Herbert l'attendait, les bras croisés. Ils avait vêtu un jean et une chemise blanche, repassée à la perfection.
«Classe et sobre, pensa Ange. Pourquoi cela le rend-t-il austère?»
- Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui donne gratuitement, constata-t-elle un peu amèrement. Que dois-je faire pour éponger ma dette?
Le serveur observa Ange un instant puis esquissa un rapide sourire ironique.
- Vous allez me rendre un service. Ne vous inquiétez pas, rien qui ne soit pas a votre portée.
Le garçon laissa le suspense s'installer.
- Vous aller jouer ma petite amie.
Ange soupira.
- Vous vous croyez dans une mauvaise série américaine, ou quoi?
- Je vais vous expliquer. Allez vous assoir dans la cuisine. Si vous pouviez préparer du café en passant...
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(NDA: Désolée, ce chapitre c'est beaucoup de blabla... Je me rattraperai au prochain!
J'ai fait peine 1000 mots.... La pauvreté de mon texte ._.)

Le syndrome du parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant