« Alicia ! T'es prête ? cria mon amant en bas des escaliers tandis que je me regardais une dernière fois dans la glace de la salle de bain.
– Oui, j'arrive ! »
Vêtue de ma robe noire, je me précipitai en bas. Max avait organisé un gala de charité et nous y étions invités tout comme Elena et son mari. Eux, contrairement à nous, étaient partis assez tôt pour s'y rendre. Tout le personnel de l'entreprise ainsi que quelques membres de leur famille étaient conviés aussi. Max espérait récolter assez d'argent pour ouvrir un coin détente plus grand dans son immeuble en verre puis il verserait le reste à des associations recueillant les orphelins.
Je me dépêchai de mettre mes talons hauts, et rejoignis Alex déjà au volant de la voiture. Je m'installai dans l'habitacle tandis qu'il rouspétait encore sur le temps qu'il avait dû attendre et sur le retard que nous avions pris. Je soupirai tout en le laisser parler.
Durant ces quatre années passées ensemble, il s'était ouvert de plus en plus. Je ne savais pas s'il était aussi bavard avant, mais ce n'était pas pour déplaire à son frère qui était ravi de la voir plus en forme. Max répétait que c'était grâce à moi, mais je pensais que c'était plutôt le fait qu'il ait repris contact avec son frère après l'accident de leur parent qui les avait séparés.
« Tu es belle, » dit Alex, me surprenant.
Je le fixai, étonnée, avant de rougir et de laisser échapper un remerciement.
« Tu n'es pas mal non plus. C'est la première fois que je te vois aussi bien coiffé et en costume, » le taquinai-je.
Il lâcha un grognement alors que j'éclatai de rire. Il sourit ensuite ce qui le rendit encore plus beau. Je ne pus m'empêcher de ressentir ce petit papillon au ventre en regardant son profil. J'étais chanceuse. Très chanceuse de l'avoir rencontré, de l'aimer comme au premier jour.
Il me regarda discrètement en haussant un sourcil, mais je secouai la tête avec un sourire aux lèvres. Nous étions bientôt arrivés. Je reconnaissais la ville. Les bâtiments, les magasins, le restaurant où David était assis avec sa maîtresse et enfin l'immeuble de verre de l'entreprise.
Nous entrâmes à l'intérieur et fûmes rapidement conduits vers la salle de réception. Beaucoup de monde avait déjà occupé les chaises. Nous nous faufilâmes vers une table que Max nous avait réservée. Celui-ci nous fit un signe de la main en nous voyant, mais il resta à discuter avec ses associés. Ne sachant que faire, je commençai à grignoter quelques apéritifs présents sur la nappe blanche joliment décorée.
Un homme d'une quarantaine d'années vint nous saluer, puis embarqua Alex avec lui. Il était apparemment une vieille connaissance de son père. Mon amant m'abandonna avec un sourire contrit. Je le laissai en présence d'anciennes rencontres qui lui manquaient sûrement.
Soudain, une petite fille qui savait à peine marcher se dandina comme elle put vers moi. Étonnée qu'elle soit seule, je la laissai se rapprocher doucement en suivant chaque pas qu'elle tentait. Un sourire émerveillé étira mes lèvres. Elle était mignonne avec sa petite robe et ses couettes sur la tête. Amusée, elle s'approcha encore un peu, et je la rattrapai avant qu'elle ne bascule en avant. Je la pris dans mes bras et cherchai du regard sa mère. La petite commença à jouer avec mon collier fin.
« Oh, je suis vraiment désolée. Elle... »
La jeune mère s'arrêta de parler quand nos regards se croisèrent. Elle. C'était elle. La maîtresse de David. Celle qui me l'avait prise. Celle qui avait baisé avec lui dans ma propre maison.
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Comme un pantin
RomantizmTrompée. Trahie. Seule. Terriblement seule. Je l'aimais, et pourtant, il avait réussi à me taillader le cœur sans aucun remord. A cause de lui, j'avais tout perdu.