Chapitre I - Le début de ma peur

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  « Écrire c'est empoigner sa souffrance, la regarder en face et la clouer sur la croix

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  « Écrire c'est empoigner sa souffrance, la regarder en face et la clouer sur la croix. Et après, on s'en fout d'être guéri ou pas, on a pris sa revanche. » - Katherine Pancol  

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En réalité, j'étais enfant quand tout a commencé et, je n'ai que des bribes de souvenirs incertains, et que j'ai, peut-être modifié avec le temps, mais il me tenait de raconter quelques passages que j'ai pu vivre, ressentir et qui ont changé ma façon de voir un "homme."

J'étais une gamine banale, joyeuse, mais sans plus. Je ne me souviens pas si je souriais beaucoup, si je riais beaucoup, si j'étais une enfant relativement simplette, ou complètement introvertie. Je ne sais pas et je ne veux pas vraiment me souvenir de ma vie d'avant quand mon père était encore vivant. 

Tout ce que je me souviens de cette époque, c'est le fait que je n'avais pas d'ami(e)s ou très peu.. C'était l'une des périodes que j'ai le plus mal vécues. J'étais dans une petite école primaire, celle de mon village. J'ai fait une partie de la maternelle, et toute ma primaire en ce lieu qui aujourd'hui me rappelle quelques mauvais souvenirs. 

J'étais quasiment tous les ans la seule fille de mon groupe de classes. Je côtoyais souvent des filles plus jeunes que moi, mais jamais plus vieilles, mais la plupart du temps mes amis étaient des garçons, pas forcément très cléments avec moi. Je n'étais guère accepté par mes camarades.

Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, c'était incompréhensible pour une petite fille de comprendre ça, je n'étais juste pas aimée, et je m'en contentais. J'étais discrète, sourde, et j'ignorais les garçons, les filles, qui m'ennuyait, me traitaient de moche, d'idiote.

Je n'étais pas bagarreuse, pas très colérique non plus. Plutôt pleurnicheuse, fragile, qui vivait dans l'obscurité, dans l'ombre des autres. On m'a souvent embêté, on m'a souvent fait mal, très mal parfois... Autant par les mots, que par les gestes, les douleurs physiques.

Oui, on m'a frappé à l'école. Je ne sais pas non plus pourquoi, je me pose toujours la même question depuis longtemps : « Qu'est-ce que j'ai fait à ces personnes pour qu'elles me fassent autant de mal ? »

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Je me rappelle encore trop bien de cette souffrance que je pouvais subir. Il y a quelques souvenirs cependant qui me laissent perplexe. Un jour je suis revenue de l'école primaire avec le bras remplis de bleues, des bleues partout sur le bras, et je me souviens de ma mère en colère, montrant mon bras infesté de tous ses bleues, demandant encore à ma maîtresse de l'époque de se justifier. Je ne me souviens plus de mon agresseur, mais je me souviens de la douleur.

Une autre fois, j'ai reçu un caillou violemment à l'arrière du genou, ce n'était pas un enfant qui l'avait envoyé dans ma jambe, pas directement en tout cas, mais un lance-pierre qui me laisse une trace indélébile, encore aujourd'hui j'ai une petite auréole blanchâtre à l'arrière de la jambe, on distingue la forme du petit caillou.

On m'a souvent insultée, je me souviens étrangement de toutes les insultes formuler à mon égard, j'ai peut-être une bonne mémoire après tout : « Moche, psychopathe, anorexique, laide, Peggy la cochonne, fantôme, inutile, meurs, retourne chez toi, tu ne mérites pas de vivre. » Vous pensez sincèrement qu'une enfant de 7 ans, 8 ans, même 9 ans peut comprendre tout ça ? 

Tout ce dont je me souviens, et ce qui m'a sauvée de toute cette mauvaise phase de ma vie, c'est quand ma maîtresse et ma mère m'ont dit :  « Ignore-les » 

Et croyez-le ou non, mais j'ai fait ça pendant toute ma scolarité, j'ai ignoré les gens, j'ai ignoré leurs paroles, leurs défections d'insultes, leurs paroles violentes et idiotes. Et encore aujourd'hui, j'ignore les gens. C'est devenu normal, d'ignorer les gens pour moi.  

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 Mais je me souviens que je n'ai pas pu ignorer la dernière fois où je me suis fait insulté, j'étais en CM2 et je me souviens des insultes, à longueur de journée, et j'ai fini par dire « Stop ! » à l'ignorance, et je me suis mise en colère pour la première fois. Ce jour-là, j'ai pris la tête de mon agresseur et je l'ai rentrée dans le coin d'un mur avec force, et j'ai tiré et arraché la chevelure de mon second agresseur, qui m'en a également enlevé une poignée.

Ce jour-là, je me suis révoltée pour la première fois, et à partir de là, j'ai enfin pu me construire réellement, et je me suis battue, je me suis battue pour vivre, sans avoir peur.  

Malgré tout, je me suis plusieurs fois demandé si tout ça, n'étais pas simplement parce que j'étais différente ? Parce que, je n'étais pas habillée assez finement, comme les autres petites filles de mon âge ? Je ne sais pas, et je ne pourrai sûrement jamais répondre à ces questions. Mais cette passade de ma vie me marque toujours. 

Quand je revois ses brutes, dans le bus, dans la rue, j'ai un frisson, j'ai un regard noir, méchant, désapprobateur, je me sens à la fois terriblement mal, et terriblement soulager de ne plus avoir à côtoyer ses personnes et à vivre ce cauchemar.

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C'est peut-être pour ça qu'environ 10 ans après, je retournais dans cette même école pour y faire un stage, c'était peut-être parce que j'avais vécu là-bas quelques horreurs, mais aussi certains moments de joie qui m'ont souvent libérée de mon quotidien, bien trop souvent peut-être.

Le fait d'y revenir m'a aidée à tourner la page, à revivre, à ressentir un peu de joie, et à passer l'éponge sur mon enfance. Parce que malgré tout, tout ceci, m'a aidée à me forger un caractère qui ma nombre de fois aidée dans ma vie et qui m'aidera certainement encore longtemps.

Seulement, la douleur que j'ai pu ressentir, la colère, l'impuissance je la ressens toujours au fond de mon cœur, et c'est ainsi que j'ai développé une phobie, l'androphobie, la misandrie plus exactement.

Cette phobie, c'est la peur de l'homme, du sexe masculin, oui j'ai peur des garçons. Mais, c'est aussi la misandrie, la haine de l'homme, la haine du sexe masculin. Je ne suis pas spécialement féministe, et cette phobie, n'est pas quelque chose que j'ai souhaité de mon plein gré, ce n'est pas non plus une chose que j'évoque facilement. Pour moi, c'est un véritable calvaire. Je n'en parle pas, parce que je veux rester une personne, tout à fait normal.

Mais, vous savez, la seule vu de l'homme en soi me met en colère, les hommes me rappellent des souvenirs, mauvais. Et à chaque fois, que je me rapproche d'un homme, par amitié, par amour, c'est toujours la même chose, je forge un mur entre nous, et je l'agresse moralement, je me venge de tout le mal que j'ai subi. Et souvent, la personne en question, ne m'a jamais fait de mal, ne m'a jamais blessé, frapper, trahie, pourtant, je réagis, comme si j'étais poussé, étranglé par la peur.

C'est instinctif... Et je finis par le détruire. Loin de moi l'idée de tuer ou je ne sais quoi, je ne suis pas une psychopathe dérangée. C'est simplement une façon de me libérer de l'emprise que j'ai pu subir à cause d'eux, j'ai juste besoin de violenter l'hommes tel qu'il soit, moralement, de leur briser le cœur.

Je suis en colère... Constamment et c'est difficile de vivre avec ça, c'est une véritable torture de blesser mes amis malencontreusement parce que je suis en colère, parce que ma vie a été détruite à cause de certains d'entre eux. 

...

De ma jeune vieWhere stories live. Discover now