Chapitre IV - Internet

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  « Même lorsque l'on croit que l'on n'attend plus rien

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  « Même lorsque l'on croit que l'on n'attend plus rien... 
Nous attendons toujours... Quelque chose, ou quelqu'un. » - Charles Aznavour  

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Mes débuts sur internet n'ont pas été forcément glorieux. Je n'avais que 10 ans quand j'ai découvert mon premier jeu communautaire "Panfu.fr", je me souviens encore très bien de mes premiers moments sur ce petit jeu, les souvenirs merveilleux que j'y ai passés restent indélébiles. Je pense encore sincèrement que mon intégration à internet m'a en quelque sorte sauvé, de la dépression, des cauchemars, des traumatismes qui m'ont poursuivi toute ma vie, et encore aujourd'hui. 

En même temps que je débutais Panfu, peu après le divorce de mes parents, j'ai commencé à faire un cauchemar, un cauchemar répétitif et incessant, en plus d'angoisses très dérangeante et très traumatisante.

Durant mon cauchemar, je rêvais que je courrais, toujours, je courrais dans ma maison, et je m'enfermais dans la chambre de ma soeur, je cauchemardai et à la fin du cauchemar, je voyais mon père me tiré dessus avec un fusil de chasse, j'ai encore tous les détails en tête, et la douleur dans la poitrine quand on vous tire dessus, une douleur puissante et asphyxiante. Et chaque soir pendant plusieurs semaines j'ai refait ce cauchemar. Puis j'ai débuté des angoisses, peur de perdre son oeil, et forcément constamment le tripoter, et peur d'avoir le cœur qui s'arrête, qui cesse de battre soudainement, sans raison. Et j'ai toujours ce stupide toc de mettre la main sur ma poitrine aujourd'hui, pour sentir que tout va bien. 

J'ai dû consulter une pédopsychiatre quelques semaines, pour réussir à dépasser ce cauchemar, ce n'était pas une étape simple, parler des choses qui vous traumatisent quand vous n'avez que 9/10 ans, des choses qui vous font beaucoup de mal c'est un pas difficile à franchir. 

Après cet épisode de ma vie j'ai passé 2 ans sur Panfu.fr, et avec ce groupe d'amis "virtuel" que je mettais constituer, j'avais commencé à parler, à écrire, à m'exprimer, même si ce n'était encore que des paroles d'enfant, je me sentais beaucoup plus ouverte à la discussion. Puis, je suis arrivée à la conclusion que ce jeu n'était plus de mon âge. J'avais presque 12 ans, et je découvrais un nouveau jeu communautaire : Blablaland.com. 

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A partir du moment où je suis arrivée sur Blablaland j'ai eu la joie de découvrir les idiots, les gens bien, les méchants, les agressifs, les hackeurs, les joueurs, les amoureux. J'ai également redécouvert l'écriture là-bas, en faisant du Rôle Play. C'est à partir de ce moment-là que je me suis vraiment remise à écrire énormément, à découvrir mes capacités, mes pensées, et que cette passion me faisait beaucoup de bien. 

J'ai pu découvrir l'amitié, je veux dire par là, que j'ai rencontré une personne sincère, et qui m'a aidé dans mes projets, mes problèmes, et m'a en quelque sorte libérée de mon orgueil que j'eusse longuement entretenu après toutes les déceptions, les larmes, l'angoisse.

J'ai passé 4 longues années sur ce site, et j'ai évolué de différentes manières. Je ne sais pas si vous avez aussi vécu ça une fois dans votre vie, mais, j'ai vécue 4 années fantastiques, et je ne regrette aucun jour depuis lors. Grâce au Rôle Play, j'ai appris à écrire mes pensées, mes envies, mon bonheur, ma tristesse, et toutes ces choses, ses amis que j'ai rencontrés, qui sont toujours mes amies pour la plupart, malgré la distance, font mon bonheur. 

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Malheureusement, il restait une tache noire sur le mur, malgré le bonheur de vivre, de connaître ces personnes, il restait le malheur de mon père qui entachait ma jeunesse. Durant une visite chez lui, seule, nous sommes allées nous promener autour du lac, j'avais nourri et courus après les canards, et j'étais pleinement satisfaite de cette journée-là. 

Mais en revenant de notre promenade habituelle, mon père a fait une terrible chute, il s'est évanoui sur le trottoir, il était environ 15h, et j'avais à peine 12 ans. J'ai longuement criée sur le bord du trottoir pour interpeller les personnes autour, j'ai supplié les gens de m'aider, d'aider mon père, je me souviens de mes cris, de mes pleurs : « Aidez-moi ! Mon papa est tombé ! Aidez-moi s'il vous plaît ! » Des cris qui vous arrachent l'âme, mais personne n'a rien fait. Personne. 

Ils ont jonché mon père du regard, et moi par la suite, s'en bouger un pouce. Et moi je secouais et suppliais mon père de se relever ce jour-là, je me sentais seule. Mon père avait fini par se relever après de longue et interminable minute de solitude. Il s'était ouvert l'arcade à sang. J'ai le souvenir net de sa blessure encore aujourd'hui, il me hante, le regard des gens me hante, leur impuissance me met encore en colère. 

Après ça, je ne suis plus jamais venue seule chez mon père, j'ai été toujours, toujours accompagné de ma grande soeur. Je ne voulais plus revivre ça, et ma famille non plus, alors à partir de cet été-là, j'ai vu mon père plus rarement, selon les disponibilités de ma grande soeur, et des miennes. 

De ma jeune vieWhere stories live. Discover now