Chapitre 2 : "Le règne de la peur est mort."

209 19 1
                                    

Lao-tseu a écrit : "Souciez-vous de ce que les gens pensent de vous et vous serez toujours leur prisonnier."



- Eh vous deux ! Qu'est-ce que vous foutiez ? nous interpella l'un des moniteurs, semblant énervé.



Si Emeraude avait pu littéralement se cacher derrière moi, nul doute qu'elle l'aurait fait.

Nerveusement, j'ai passé ma main dans mes cheveux en m'approchant de lui. Je n'ai jamais été très à l'aise quand on me grondait, encore moins en sachant que j'ai toujours eu l'habitude d'être dans les bonnes grâces de l'autorité. C'était comme toutes ces fois où ma mère me criait de venir, et que je repassais dans ma tête tout ce que j'avais fait dans l'espoir de trouver une raison plausible à son énervement.

Mais je n'avais rien fait de mal, pas vrai ? On avait eu l'accord de Michael pour sortir, et d'après le règlement - que j'avais relu des milliers de fois pour être sûre de moi - j'avais parfaitement le droit de fumer tant que je ne dérangeais personne.



- On était dehors, ai-je répondu une fois à sa hauteur, en bégayant légèrement. Je... Je suis allée fumer.



Il secoua la tête de droite à gauche avant de replonger ses yeux dans les miens. Ils me semblaient noir, ne dégageant que de la haine. Ses longs cheveux bouclés encadraient son visage de telle manière qu'ils en cachaient une partie, ce qui ne le rendait que plus effrayant.

Je voulais moi-même me cacher quelque part.



- On ne t'a jamais dit que fumer, c'était mal ? dit-il avec un ton encore plus froid.



Si Michael m'avait sorti précédemment cette réplique, je me serais sans doute tentée à une répartie douteuse dans le but de faire rire mon audience, mais quelque chose me disait qu'il ne fallait même pas y penser avec ce moniteur là. J'avais bien fait de me diriger vers celui avec les cheveux bleus en arrivant, sinon Emeraude m'aurait fait tenir ma promesse avant même que l'été n'est commencé.

Je sentais au niveau de mon estomac une boule qui ne signifiait rien de bon.



- Allez rejoindre les autres, et tâchez de ne pas vous éloigner, nous ordonna-t-il.



On s'exécuta rapidement, ne se faisant pas prier. Je n'osais même pas me retourner pour voir si ils nous observaient, n'ayant pas particulièrement envie de recroiser son regard assassin. Je crois que j'éviterais d'être moi-même en sa présence pour les deux prochains mois, on ne sait jamais.



- Est-ce que c'est moi, où je viens de me faire taper sur les doigts ? ai-je glissé à Emeraude une fois certaine d'être assez loin de lui pour qu'il ne nous entende pas.



Elle hocha la tête. Elle n'osait même pas parler. Je voyais la détresse dans son regard, et mon instinct protecteur repris le dessus. Je n'avais pas le droit d'être celle qui avait peur. Je devais prendre sur moi, pour elle.

The Stars CampsWhere stories live. Discover now