Chapitre 7 : " Pardonne mes manières."

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William Shakespeare a écrit : " Ce qui n'est pas expimé reste dans le coeur et peut le faire éclater."






L'eau ruisselait sur ma peau, mais la chaleur ne faisait que m'effleurer. Je savais que la température de ma douche était beaucoup trop élevée, et la vapeur qui s'échappait de ma cabine pour flouter l'énorme miroir de ma salle de bain ne faisait que me le confirmer. Pourtant, je continuai à frissonner, comme glacée de l'intérieur. Quelques brefs regard sur mes bras me montraient la rougeur qui s'était installée sur le blanc habituel que j'arborais fièrement, même après des mois passés sous un soleil étouffant. Mes jambes commençaient à fléchir et la seule chose que j'avais en tête était : depuis combien de temps suis-je là ?

Emeraude frappa à la porte, me demandant si tout allait bien, et je n'avais pas la force de lui mentir. J'étais rongée par la colère et la frustration. La manière dont Ashton m'avait gronder, quelques heures plus tôt, m'avait littéralement plongé dans une espèce de stase d'où je ne pouvais m'échapper.

J'aurais voulu l'insulter quelques heures avec comme seule réceptrice de ces atrocités ma meilleure amie, qui m'aurait été en trouvant des mots plus grossier encore pour le qualifier. Mais je n'arrivais pas à exprimer ce que je ressentais. Je ne trouvais pas de raison pour expliquer ses agissements, et si je ne comprenais pas pourquoi, je n'avais pas le droit de me permettre d'émettre un jugement.

Si bien que je restai là, attendant une réaction de ma part, aussi infime soit-elle. Et peut-être, je l'espérais, l'eau chaude me ramenerait à la réalité en me faisant sortir de ce cauchemar où je ne voyais que son visage, n'entendais que ses mots assassins, et ne ressentais que la culpabilité.

J'étais coupable d'être moi-même aux yeux d'Ashton, et cette pensée me hantait.




- Noah ? Je m'inquiète.




Elle n'avait pas à le faire. J'étais celle censée la protéger du monde, et elle méritait mieux que des inquiétudes à mon sujet. Ses mots me firent l'effet d'une décharge électrique, me rappelant soudain pourquoi je n'avais pas le droit de me laisser aller, pourquoi je n'avais pas le droit d'accorder de l'importance à ce stupide moniteur aux cheveux bouclés... Ma meilleure amie avait besoin de moi !





- Je sors, ai-je lancé avant de soupirer en éteignant l'eau.





Je passa ma main sur le miroir pour tenter d'apercevoir mon reflet. Mon maquillage à couler sur mon visage, me donnant un air vampirique qui s'accorde avec le bordeaux de mes longs cheveux. Je pris une grande respiration et saisit une serviette pour enrouler ma chevelure au dessus de ma tête, et quelques cotons pour retrouver un peu de naturel. Il avait beau faire une chaleur étouffante en Californie, j'étais frigorifiée !

Je saisis un sweat et un jean et entreprit de rejoindre ma meilleure amie, installée sur son lit.


The Stars CampsWhere stories live. Discover now