Sens

Chapitre 2

Point de vue de Nathan :

Un bruit sourd et désagréable me tire du sommeil profond que j'avais entrepris la nuit dernière en rentrant de l'entrainement de basket. Je prie qu'il puisse s'arrêter sans que je n'ai à bouger de ma couette chaude et accueillante. Evidement il faut que je me lève, ce que je fais, et appuie durement sur l'objet coupable de mon réveil. C'est alors que les courbatures décident d'arriver, ce qui me fait engendrer un petit gémissement, très viril évidement. Je descends et regarde l'heure 7 heures 08. Je suis en avance, trop en avance à mon goût. Je jette un œil sur la table imposante du salon aux couleurs blanche et or. De vrais petits riches mes parents. Seul le petit papier jaune surplombant la table vient gâcher ce décor presque parfait cachant la réalité.

« Nous partons en voyage d'affaire pour une semaine voire deux. Tu trouveras 200 € dans le tiroir de gauche de la cuisine. Si ce n'est pas assez, il y a encore 200 € dans la cave, la salle de droite, sous le tapis.

Cécile et Edouard »

Point trop d'amour. Voilà ce que mes géniteurs me disent tous les jours. Je ne dois pas leur donner de surnoms, ils disent que c'est pour les faibles, pour ceux qui n'ont rien su construire et ont besoin de se réconforter. Je trouve ça débile, quand il sera trop tard, ils vont regretter de ne jamais m'avoir dit « je t'aime » ou « je suis fier de toi ». En vérité je leur en veux de se montrer aussi froid envers moi. Je suis plutôt bon élève, travailleur et ai toujours des bons retours mais jamais ils ne m'ont félicité pour le travail que je fournis.

Mais bon je ne vais pas me plaindre, j'ai une maison très grande, souvent vide, toujours à manger et à boire quand il faut et ce que je veux. J'ai des amis très fiable, un peu fous même et j'ai même une fille en vue voyez-vous. Non, vraiment je n'ai pas à me plaindre, mais n'avez-vous pas remarqué que l'humain s'ennuie s'il ne critique pas ? Alors je m'adonne à cette occupation.

Mais pourquoi elle est partie avec lui ? Elle, psychologue de grande renommée partir en voyage d'affaire avec un patron d'une entreprise de spécialisation en analyse de la bourse internationale ? Ils veulent surtout faire un voyage sans avoir leur gamin de 16 ans dans les pieds, qui n'est pas un réussite en passant. Petit, maigre et sans muscles, brun ou noir corbeau pour les cheveux on ne sait pas vraiment, les yeux verts sans surprise. Je ne sais pas vraiment que dire de plus sur moi, à part que je ne suis pas du tout optimiste. Mon caractère n'est pas non plus extraordinaire, un pessimiste à la limite de la dépression d'après Cécile, généreux apparemment, gentil, mais cœur de pierre. Pourquoi ? Je ne suis jamais tomber amoureux, jamais ne serais ce qu'un faible pour une fille. Je ne me suis jamais attaché à quelqu'un. Enfin si une fois. Mon chien. La fille de tout à l'heure ? Juste belle, et je l'aime bien, enfin elle n'est pas trop bête et assez sympa. En plus elle a l'air réceptive à moi alors pourquoi se priver ?

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19 heures 41.

Mon téléphone vibre. Je jette un coup d'œil et vois un message de Benjamin, mon meilleur ami qui est interne-externe au lycée.

« Soirée chez Dorian ce soir 22 heures. Je sais que tes parents sont en vacances, alors amène toi. »

Comment il sait ? De toute façon il est toujours au courant de tout et, il faut le dire des fois ça me fait peur. Je m'apprêtais à répondre que je ne me sens pas bien pour éviter cette catastrophe sociale (d'après mes parents) quand je reçois un autre message de Benjamin.

« Arrête d'écrire un message pour me dire que tu ne viendras pas. Il y aura Lucie, je sais que tu l'apprécie, enfin c'est mieux que les autres quoi. Si je ne te n'ai pas convaincu, je rajoute juste que t'as rien à ramener, Dorian à tout prévu. Là je suis sûr que tu vas venir. »

Il a raison celui-là en plus. Je l'aime bien quand même lui. Oh ce n'est pas bon ça, je commence à m'attacher à quelqu'un qui va me lâcher. La nature humaine. Il faut que je le fasse avant. Dure loi de la vie. En plus il me connaît bien, ça va être plus dur que d'habitude.

« C'est bon je viens je te rejoins dans 10 minutes dans ta chambre à l'internat. A toute » lui répondis-je.

Je me lave, m'habille vite et me retrouve à 19 heures 50 devant le lycée. Je vois une silhouette suivie de deux autres. La première est une femme, plus elle s'approche plus je me dis que je la connais. Ces longs cheveux bruns et ce visage avec les traits marqués, elle est assez grande pour une fille. Sa bouche m'hypnotise un instant, ces lèvres rougies parfaitement ... J'allume une cigarette pour pouvoir reconnaître cette fille, elle est au lycée c'est sûr. Elle s'approche assez pour que je puisse voir ces yeux. Maëlys. Cette fille est Maëlys, elle est avec moi en anglais. La seule chose que j'avais regardé chez elle et qui m'avait marqué étaient ces yeux. Ils sont de toutes les couleurs : marron au milieu, jaune quand on s'éloigne puis devient vert quand on se rapproche du bord. Enfin aux limites de ces yeux la couleur bleue apparaît. Qu'est-ce qu'elle fait là elle ? Et qu'est-ce qu'elle fait avec un garçon aussi vieux et une... ça doit être son père et sa sœur. J'attends qu'ils soient passés et entre à mon tour dans l'antre du dragon. C'est parti pour une bonne soirée.