Chapitre 8

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Point de vue de Nathan :

18 heures 27. Je me mets en route pour le commissariat. J'ai mal à tous mes membres. Je n'ai jamais fait le ménage aussi vite. J'ai retourné toute la maison afin de retrouver tous les petits paquets précieux. Il a fallu que je prévienne mes acheteurs et mon vendeur. Je ne suis qu'un revendeur. Je ne fais que reprendre la suite de mon ainé. Il m'a ouvert les yeux.

***

J'étais en troisième et lui en seconde, sa deuxième seconde. J'allais le chercher devant le lycée, car c'était notre route. Je savais qu'il revendait mais ne disais rien. Sinon j'aurais eu affaire à ses protecteurs comme il les appelait. Je le regardais donc sortir par la petite porte et parler avec un autre garçon visiblement beaucoup plus vieux. Il lui passa alors un sachet avec de la poudre. Je détournais les yeux, ayant honte. Soudain quelqu'un l'appela. Je regardais furtivement et aperçus sa professeure principale. J'avais peur pour lui. Je décidais de me rapprocher pour écouter leur conversation.

« Guillaume, tu sais que je peux te dénoncer. Je n'ai rien à perdre. C'est illégal et tu peux être condamné jusqu'à 3 ans de prison et avoir une amende importante. Arrête tout de suite tes bêtises. » lui dit-elle.

« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin, nous avez-vous appris. Voilà le mien. Et je vais vous dire, que m'importe la prison ? Trois ans dans une vie qu'est-ce que c'est ? Après je roulerai en grosse voiture. Et vous vous roulez toute votre vie en quoi ? » lui répondit-il.

Il regarda la petite voiture de la professeure et vint vers moi abordant un rictus.

A ce moment je su que je voulais être comme lui.

***

Et il avait raison. Après 2 ans de prison, le voilà qui vit à Monaco. Mes parents ont coupé tout lien avec ce dernier. C'est lui mon fournisseur. J'ai pris sa succession.

Alors que je me retourne pour fermer la porte du grillage du bâtiment, je vis une fille seule et l'air perdue. Je reconnus alors Maëlys. Que fais t'elle dehors ? Il n'y a aucune soirée ce soir, je serais au courant. Sûrement une soirée entre fille chez Sarah. Elle m'intrigue. Elle a l'air si sûre d'elle et pourtant, si perdue. Elle semble mentalement si torturée mais en même temps si bien dans sa vie.

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« Tu n'as pas besoins de nous mentir Nathan. Un de tes amis t'as dénoncé. » me dit le policier d'un ton sec et malfaisant.

Il commence à m'énerver celui-là. Je vais rapidement m'emporter et lui dire tout ce que j'ai à lui dire. Je vais perdre mon sang froid. Je jette un coup d'œil à l'horloge qui indique 19 heures 58.

« Je ne vous mens pas monsieur. » lui répondis-je en le regardant le plus calmement possible.

Si je n'avais rien à cacher je serais resté calme et aurais attendu plaisamment qu'il comprenne que je n'ai rien fait. Il faut que je reste calme. Le premier qui hausse la voix a perdu. Je dois lui exposer mes arguments calmement et à les disposer des moins pertinents à ceux qui le sont le plus. Merci la composition d'histoire. Dernière chose à mettre en place. Me persuader également que je ne suis pas coupable.

« Ecoute petit, si tu avoues toi-même, tu pourras peut-être avoir une réduction de peine. Aller parle, je t'en prie, on a un nouvel enregistreur vocal, il faut bien qu'il serve à quelque chose. » me répondit-il sur un ton d'agacement.

Il ne me reste plus beaucoup à faire. Il est presque à bout. Je pensais qu'il serait plus résistant que ça, il me déçoit presque. J'aime les jeux intellectuels.

« Ecoutez monsieur. Je vais vous fournir plusieurs arguments qui vous satisferont ou non. Si vous êtes intelligent vous m'écouterez. Sinon vous ne ferez qu'exercer une oppression sur quelqu'un qui ne peut se défendre et par ce fait, un abus de pouvoir. »

Je regrette de suite mes paroles. C'est risqué. Trop peut-être. Il me fixe d'un regard perçant qui me glace. Je n'ai rien fait. Il ne faut pas que j'ai peur.

« Je n'ai rien à perdre. Vas y gamin. »me lance-t-il d'un air non chaland.

« En premier lieu, je voudrais vous rappeler que mes parents lorsqu'ils sont présents, me surveillent tout le jour et la nuit. Il est donc impossible pour moi d'aller récupérer la prétendue drogue. Donc comment ferais-je pour « dealer » ? Secondement, comme vous le savez probablement, mon père a été condamné il y a quelques années pour la même raison et a détruit notre famille. Pensez-vous vraiment que je me risquerais à un tel danger en connaissant les conséquences ? Enfin, je voulais vous préciser que je sais qu'il n'est pas légal que je sois ici. Effectivement, si vous aviez vraiment un aveu sur mon prétendu trafic de drogue, vous m'auriez déjà mis dans une cellule. Je me trompe ? »

L'officier me regarde d'un air décontenancé. Il faut l'avouer c'était osé mais j'ai joué le tout pour le tout. Je suis soulagé que ce que j'ai affirmé s'avère vrai. Un éclair de génie m'avait traversé la tête.

En absence de réponse, je me lève alors, rassuré de cette entrevue. Je prends mon sac et sors de la salle qui, il me semble, commençait à maquer d'air.

Une fois que je suis assez loin du poste de police, j'allume une cigarette. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi mais je ne sais pas où aller. Je reste alors dans les rues sombres et froides de la ville. J'observe alors tout ce qui se passe, une famille passe et me jette un coup d'œil comme si je n'avais rien à faire là. Le parc est ouvert à tout le monde non ?

22 heures 56. C'est vrai qu'il est tard pour être dans ce parc, seul et sans occupation à part de se perdre dans le paysage. Je vais rentrer chez moi.

« Tu ne penses pas qu'il est un peu tard pour rester seul dans le parc jeune homme ? » me dit-une voix.

Je me retourne prêt à frapper un possible rival. Ce n'est que Pierre. Je me lève pour aller discuter. Pendant qu'il me parle, j'aperçois une personne à environ 500 mètres de nous, marchant lentement et portant une housse d'un instrument de musique. Je n'écoute pas Pierre et me concentre sur la taille de cette housse. Elle est juste immense.

« ... licorne et l'eau verte de mon évier qui parle avec ma corne et se perd dans l'océan le matin. » me dit-il.

« Arrête tes bêtises. Ok je ne t'écoutais pas tellement. »

Il me regarde avec insistance pour me dire que je ne l'écoutais pas du tout.

« D'accord je ne t'écoutais pas du tout. » finis je par dire.

« En gros je te disais qu'il y a eu une affaire de meurtre dans la famille de Maëlys. Sa mère a été torturée. »

Il a bien dit ça ?

« Si c'est une blague je t'assure que ce n'est pas drôle. »

Je ne la connais pas beaucoup, c'est vrai. Mais elle est quand même sympa et personne ne mérite ça. Elle doit être détruite.


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⏰ Dernière mise à jour : Mar 25, 2016 ⏰

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