6 - M.Béland

39 0 4
                                    

Je devais y avoir passé au moins une heure, mais je n'était toujours pas fière de ma coiffure. J'avais beau regarder des tutoriels sur Youtube, je n'arrivais toujours pas à me faire cette foutu tresse en queue de poisson. Pas la peine de me le dire, j'étais déjà au courant que c'était la base et que j'étais plus que nulle pour la coiffure. Un jour, j'avais voulu faire une tresse française à Alice, chose que je ne suis d'ailleurs pas plus capable de faire, et ça avait fini avec un Twist français. Oui, un Twist un français, ça existe, ça ressemble plus ou moins à un paquet de nœuds, mais j'essaie de me convaincre que les stars pourraient porter cela un jour. Il faut avouer qu'elles se surpassent ces stars, ayant des vêtements des plus étranges à chaque fois. Selon ce que l'on dis, la pire robe portée par une chanteuse serait une robe en viande. En viande sérieusement ?!? En plus, cela fais environ 2000 ans de cette histoire, et malgré cela tout le monde s'en rappelle. Bref, après que mon ancienne amie avait subi cette terreur aux cheveux, car oui je tirais fort, elle avait du prendre 3 douches avant de retrouver sa belle tête. Par après, elle s'était vengée en me faisant une coiffure que j'ai appelé la Queue du Diable. Elle m'avait fait une genre de tresse qui tournait tout au tour de ma tête, faisant un tourbillon jusqu'au centre. Sauf que le pire, c'était qu'elle avait terminé ma coiffure avec une petite tresse qui sortait de nul part, bref, c'était encore pire que mon Twist français. Surtout que ça lui avait pris une heure à la faire et qu'elle n'hésitait pas à tirer beaucoup sur mes cheveux. Penser à ces souvenirs trop drôles me rappelait que je n'étais plus amie avec Alice, et ça me manquait. Sauf que je ne pouvais pas la pardonner tout de suite, elle avait été trop méchante ces derniers jours et me devait des excuses. Mon reflet dans mon miroir me tira de mes pensées, je devais arranger ma tête avant de manquer la calèche. Finalement, je me résignai à me faire un piètre chignon, fidèle à mon habitude. Je venais de perdre plus d'une heure pour finalement revenir à ma coiffure habituelle, tellement de temps perdu!

**

Je regardais mon horaire quand je constatai que nous avions du français à la première période. De ce que je me souvienne, nous n'avions pas revu Mme Lalongée depuis l'épisode avec Antipoutititi. Je me dirigeai vers ma salle de cours, en me demandant qui nous attendrait de l'autre côté de la porte. Un autre homme-lézard? Oh j'allais oublier, il fallait absolument que je donne la liste à mon ami si je voulais pouvoir entretenir une conversation avec lui. J'allais devoir attendre à la pause pour lui montrer car j'avais oublié mon Ipod. Une voix me tira de mes pensées, une voix que j'avais déjà entendue:

« Excellente matinée, n'est-ce pas mademoiselle Bélanger? Elle serait beaucoup mieux si vous arrêtiez d'obstruer le passage cependant.»

Je me retournai et croisai le regard du professeur de français dans lequel j'avais foncé la semaine passée. Je ne compris pas tout de suite pourquoi il voulait que je me tasse de devant la porte de mon local, mais je compris assez vite en le voyant rentrer. C'était lui qui allait remplacer Madame Lalongée, c'était lui qui allait me faire vivre mon pire cauchemar. Déjà que ce qu'il me disait était presque incompréhensible à chaque fois, j'étais sûre de couler mon français. Dire que d'habitude c'est ma matière forte! Même si j'avais des bonnes notes, il me les baisserait sûrement juste parce qu'il me détestait avant même de commencer son cours. Cela se voyait dans ses yeux globuleux qu'il avait prévu quelque chose de diabolique pour moi. Demain, il allait sûrement changer ses habits du 17ème siècle pour quelque chose avec des têtes de morts où il serait écrit: Nori, tu vas le payer! Ah non, c'est vrai, ce serait plutôt écrit: Éléonore, l'enfer t'attends impatiemment et je t'y conduirai avec mon plus grand bonheur. Oui, c'était sûr, ma mort était proche avec un prof pareil. Et je n'ose même pas imaginer ce qui arrivera à Antipoutititi si il continue à ne pas parler français. Encore une fois, on me tira de mon imagination :

ParallèlementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant