8- Samuel Béland

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Googa m'interrompit de mes pensées en me rappelant que ma mère allait arriver d'une minute à l'autre. Je le guidai vers la porte, mais quand je l'ouvris quelle fut ma surprise quand je vis que quelqu'un m'attendait de l'autre côté: ma mère.

Il fallait réfléchir vite, très vite. Je n'avais aucune idée en tête, mais Googa prit les devants sur moi. Il se dépêcha d'aller se cacher derrière les rideaux de ma chambre. Ma mère me regardait en se demandant pourquoi je bloquais la porte. Je ne devais vraiment pas être très subtile en ce moment, mais ma mère ne le remarqua pas tout de suite. Elle était toute excitée à me raconter son rendez-vous avec "La terreur", comme j'aimais si bien appeler mon prof de français. Juste le fait de savoir qu'il complotait contre ma famille me donnait des frissons. Et si jamais il n'était pas vraiment amoureux de ma mère? Peut-être faisait-il ça uniquement pour s'approcher de notre famille et avoir des informations. Si c'était le cas, il fallait absolument que je préviennes ma mère. Mère qui d'ailleurs, s'impatientait:

- Nori, tu vas l'ouvrir cette porte, oui ou non!

- Ah oui, oups j'étais dans mes pensées, expliquai-je tout en ouvrant la porte.

Nous rentions à l'intérieur, et ma mère était impatiente de me raconter sa soirée. Nous nous dirigeâmes vers le salon et je fit un signe discret à Googa pour lui dire d'enregistrer ce que ma mère me dirait sur M. Béland. Elle me raconta sa soirée en détail:

« Je me dirigeais vers notre point de rendez-vous, au restaurant chic du coin, et là-bas je le voyais, ses beaux cheveux bruns dans le vent, et le reste de son magnifique visage qui resplendissait...»

Elle venait vraiment de dire que mon professeur de français était beau? J'en doutait, peut-être que finalement, ce n'était pas lui.

« Il m'attendait avec un bouquet de roses, habillé d'un smoking très chic. Il m'avait accueillit dans le restaurant, où on nous servit du homard directement à notre table. C'était un restaurant 5 étoiles, les cuisiniers cuisinaient à côté de nous. Samuel commença à se rapprocher de moi, et nous avions commencé à se parler un peu plus de nous. Même si cela faisait quand même un certain temps que nous nous connaissions. Il m'a parlé de son métier, c'est un médecin très expérimenté. Il m'a dis qu'il avait déjà une fille d'à peu près ton âge, vous allez vous entendre sûrement très bien.»

Dans tes rêves, ouais, je n'avais pas d'amis, à part un gars qui ne parlait même pas notre langue et qui avait des écailles et la peau verdâtre! Surtout qu'elle devait sûrement aller à mon école puisqu'elle habitait dans mon quartier. Ma mère continuait son discours, jusqu'à temps que j'entende une nouvelle qui me déplaisait affreusement:

«... Samuel et sa fille vont venir nous rencontrer demain, j'espère que tu te seras assez préparée pour les accueillir. »

Quoi?!? Non, il fallait absolument que j'empêche cela, de un parce que ce serait sûrement mon professeur de 70 ans, et parce que je n'avait aucune envie de penser que je pourrait être demi-soeur avec sa fille. Juste penser qu'il serait mon beau-père me donnait des frissons. Mais à force d'y penser, comment peut-il avoir 70 ans et avoir une fille de 14 ans? Peut-être que ce n'était pas le même homme, cela expliquerait pourquoi ma mère le qualifiait de beau. Sauf que je ne pourrais pas en être certaine avant demain, et je ne pouvais pas dire que j'avais vraiment hâte à cette journée. Je me dirigeai vers ma chambre, ouvris la fenêtre à Googa pour qu'il puisse partir et tentai de m'endormir malgré le fait que je réfléchissais beaucoup trop.

**

Je m'approchai tranquillement, tout en restant cachée derrière le buisson. Les scientifiques portaient des perruques roses, et avaient un sourire démoniaque. Le premier des enfants s'avança, et j'espérais que notre plan fonctionne. Luc me regardait en me faisant un clin d'œil pour me dire que ça allait marcher. Peu à peu, le visage de mon ami redevint humain, c'était signe que nous avions réussis.

La sonnerie de mon réveil retentit, me sortant de ce rêve très étrange. La scène que j'avais vu ne me rappelait rien que je ne connaissais, rien, à part Luc. J'avais une nette impression de déjà vu quand je le regardais dans mon rêve. Je n'avais aucune idée de qui il était, mais c'était sûr, je le connaissais. Je me rappelai soudainement l'évènement de la journée, Samuel Béland et sa fille allait venir nous visiter. Je devais me préparer pour les accueillir, mais ma seule envie était de me jeter dans une poubelle pour ne pas être présentable. Sauf qu'en même temps, ce serait vraiment irrespectueux pour ma mère d'agir ainsi. Alors d'une façon ou dune autre, je devait commencer par aller prendre ma douche. Tout en me dirigeant vers la salle de bain, j'entendis des voix provenant de l'étage du dessous. Samuel était déjà arrivé! Mais pourquoi était-il venu aussi tôt? Il devait être 9h00 du matin maximum, il me semble. Je me tournai vers l'horloge sur le mur et pu y lire 13h00. J'avais dormi tout ce temps là! Je m'enfargeai dans un soulier sur le plancher. J'avais fait tellement de bruit que tout le monde était venu me voir. Alors pour la discrétion, c'était complétement raté!

J'aperçu en premier l'homme dont ma mère n'avait cessé de parler. Son visage était le même que mon professeur de français, mais en beaucoup plus jeune. Il devait avoir 35 ans tout au plus. C'était donc sûrement son fils. J'espérais vraiment qu'il n'était pas aussi démoniaque. Derrière lui, une fille dont le visage m'était trop familier pour ne pas la reconnaitre se trouvait. C'était mon ex-meilleure amie, Alice. Comment pouvait-elle être la petite fille de notre prof de français ?!? Elle ne lui ressemblait absolument pas. Et pourquoi m'avait-elle cachée autant de chose sur sa famille? Quand j'y pensait je n'avais jamais su son nom de famille. De même que je n'étais jamais allée chez elle. Finalement, notre amitié devait être totalement fausse, cela devait faire encore partie de leur plan contre notre famille.

J'étais tellement énervée par ce que je venait de comprendre que je poussai tout le monde et me dirigeai vers la salle de bain en courant. Je claquai la porte et me remémorai tous ce que je savais tout en prenant ma douche. Donc, j'avais comme professeur de français un fou qui travaillait contre la compagnie de mes ancêtres, et qui trainait des menottes, un fusil et des lunettes de Bélanger Inc. dans son sac. Son fils était tombé amoureux de ma mère, ou faisait-il semblant et sa fille était mon ancienne meilleure amie. Il y avait plusieurs possibilités concernant mon ancienne amitié avec Alice. Soit c'était complètement faux, et que depuis le début elle voulait des informations sur ma famille. Soit elle ne savait rien du plan de sa famille contre la mienne et que notre amitié était réelle.

Aussi, peut-être qu'elle s'était faite adoptée, puisque je trouvais aucune ressemblance entre elle et son père. D'ailleurs, il fallait absolument que j'empêche que ces deux là fassent partie de ma famille. Une grosse mission allait nous attendre, moi et Googa.

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Déjà la fin du chapitre 8!!

Vous en pensez quoi?

L'amitié entre Alice et Nori aurait toujours été fausse?

Et qu'est-ce qui en est de l'amour de Samuel pour la mère de Nori?

La suite bientôt ;)

xxx Gryffa xxx

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