11- Les lunettes Bélanger Inc.

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Cela devait faire deux jours que nous naviguions, et je commençais à trouver le temps long. La petite voiture avait peut-être de quoi m'occuper, mais je ne cessais de m'inquiéter pour ma mère. Les derniers mots de M.Béland me revenaient sans cesse dans la mémoire et me donnaient des frissons à chaque fois. De plus, je n'arrêtais pas de faire des cauchemars, en pensant à ce qu'il aurait pu arriver depuis mon départ. Par contre, mon enquête concernant ma famille avançait, je passait la majorité de mon temps sur le site internet scientifique. J'avais commencé à parler à Lionel, et il était devenu mon ami. Je lui racontais toutes mes aventures, et il me racontait ce qui se passait à son école. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais j'avais vraiment envie de retourner à l'école, pour que tout soit comme avant. Il ne s'était passé que deux jours, mais tellement de choses que j'avais l'impression qu'un mois entier s'était écoulé.

Après avoir dit au revoir à Lionel, qui s'en allait dîner, je me décidai à fouiller dans mes affaires pour voir qu'est-ce qu'Alice m'avait apporté. C'est en fouillant un peu que je tombai sur quelque que chose que je voulait tant avoir, mais qui m'avais échappé des pensées pendant le trajet: les fameuses lunettes Bélanger Inc.

Je les enfilai, étant trop curieuse pour penser aux dangers que cela pourrait me causer. Tout autours de moi devint flou, pour finalement devenir plus clair. Par contre, plusieurs détails avaient changé. Les couleurs étaient différentes, comme quand je choisissaient l'option "inverser les couleurs" sur mon Ipod. De plus, tous les mots que je voyaient, étaient maintenant écris dans la langue de Googa. Par exemple, la marque de mon sac à dos "Roots" était maintenant "Hisry".

J'ouvris la porte qui donnait sur l'avant de la voiture, et faillit faire une crise cardiaque. Googa était un humain normal. Il avait perdu ses écailles et sa couleur verte et avait enfin une peau normale, comme la mienne en fait. C'était impossible! Comment pouvait-il être soudainement devenu un humain?

En l'observant de plus en plus, je commençai à rougir, il était si beau! Il était assez musclé, mais pas trop, avec de beaux cheveux châtains bruns. Je détournai mon regard, pour pas qu'il se sente fixer, et tombai sur Alice. Cette fois-ci, je ne pu m'empêcher de crier, elle était devenue exactement comme Googa sans les lunettes, mais en version fille.

Tous les deux se tournèrent vers moi, alarmés par mon cris. Ma vision devint de plus en plus floue, et j'avais la tête qui tournait. Les dernières paroles que j'entendis avant de perdre conscience étaient celles d'Alice:

- Nori, qu'est-ce qui se passe? Pourquoi tu as crié? Nori...?

****

J'ouvris mes paupières, puis les referma aussitôt, ma tête me faisait tellement mal qu'il m'était impossible de me concentrer. Je ne savais même pas pourquoi j'étais dans cette situation. Je tentai à nouveau d'ouvrir les yeux, et pu distinguer le décor. J'étais dans un hôpital, couchée sur un lit aux draps vert menthe. J'étais habillée de tout ce qu'il y avait de plus chic: une chemise d'hôpital. Mes vêtements étaient sur la chaise juste à côté de moi, ainsi que l'élément qui me rappela pourquoi j'avais si mal à la tête: les lunettes Bélanger Inc.

Je me relevai à la hâte, laissant faire mon mal de tête en réalisant le danger que je courrais à présent. J'étais dans un lieu public, Monsieur Béland pouvait me retrouver n'importe quand. De plus, je ne voyais ni Alice, ni Googa, ce qui m'inquiéta davantage.

J'allais sortir du lit, quand j'aperçu l'infirmière qui rentrait dans la pièce. Elle était assez jeune, et très bronzée. Elle portait une petite robe au tissu léger, totalement hors saison puisque nous étions seulement au mois de novembre.

M'étais-je évanouie tellement longtemps que nous étions déjà en été? Cela me semblait impossible, puisque j'avais l'impression que je portait les lunettes il y a un instant.

Derrière l'infirmière, je pus distinguer les silhouettes de mes deux amis qui avaient eux aussi, bronzés. Alice se dirigea vers moi dès qu'elle vu que je m'étais réveillé.

- Nori! Enfin tu es réveillée, je me suis tellement inquiété, tu ne peux pas t'imaginer. Je pense que c'est aussi le cas de ton petit copain virtuel, car il n'arrêtait pas de t'envoyer des messages.

- Petit copain virtuel? Hein, de qui tu parles? lui répondis-je, complètement déboussolée.

- Lionel Mouton, je crois...

-Bélier! Et ce n'est pas mon petit copain, c'est seulement un gars qui m'a aidé à trouver la liste de traduction pour Googa.

- C'est ça, c'est ça... Mais sinon, pourquoi tu avais ces lunettes étranges sur la tête avant de t'évanouir? me dit-elle en me montrant les lunettes Bélanger Inc.

- Elles changeaient ma vue... Je t'expliquerai quand on sera en dehors de l'hôpital. Au juste, j'étais sans conscience pendant combien de temps?

- Seulement un jour, t'inquiètes pas, on est pas en été, juste en Floride, me dit-elle en ricanant

- Comment ça, en Floride?

- Je t'expliquerai en dehors de l'hôpital, comme toi pour les lunettes, allez, viens!

Nous sortîmes de l'hôpital, suivies de près par Googa.

Une fois à l'extérieur, je leur expliquai ce que je voyais quand je portais les lunettes. Alice était impressionnée et Googa semblait avoir compris pourquoi j'avais cette vision étrange. Il m'expliqua que c'était exactement ce qu'il voyait à tous les jours.

Cela expliquait un tas de choses, juste le fait de savoir que Googa nous voyait comme des monstres verts écailleux prouvait qu'il était lui aussi, un humain comme les autres. Dans le fond, cela voulait dire que c'était seulement notre vue qui aurait été modifié pour qu'on ne veule plus rien savoir des gens comme lui, et vice-versa.

Mais pourquoi aurions-nous fais cela?

Une chose était sûre, je ne tarderais pas à le découvrir, si ce n'était pas par l'aide d'Alice ou Googa, cela serait grâce à Lionel ou au journal d'Antoine. Mais oui, le journal d'Antoine! Cela se déroulait dans le passé, lorsque les humains voulaient coloniser Mars, peut-être qu'ils auraient changé la vue pour qu'on voient les colonisateurs comme des monstres?

Ce qui cependant semblait étrange avec ma théorie, c'était le fait que Googa était sur la Terre... Comment aurait-il fait pour quitter la planète Mars et venir ici, quand il n'y a aucune fusée ni navette depuis des siècles?

-Nori! Tu sais, même si tu es dans la lune, on se fait toujours pourchasser par mon grand-père, alors il serait peut-être temps d'arrêter d'essayer de résoudre des mystères et continuer le voyage! me cria Alice, me sortant ainsi de mes pensées.

- Ah oui c'est vrai, il y a toujours ce cinglé derrière nous, mais au juste pourquoi sommes-nous en Floride? lui répondis-je, réalisant que nous étions toujours en train de fuir.

« Quand je t'ai trouvé inconsciente, je devais appelé une ambulance, mais si je le faisais, cela aurait révélé notre position au gouvernement. Le problème c'est que mon grand-père contrôle tous leurs ordinateurs, il aurait alors pu venir nous chercher lui-même sous l'océan. Je ne pouvait prendre ce risque, alors je suis allée à l'endroit le plus proche, et c'était la Floride. Cela ne parait peut-être pas, mais on peut parcourir de longues distances en deux jours, m'expliqua-t-elle. »

Enfin je pouvais savoir pourquoi nous étions ici, sous ce soleil brûlant, plutôt que dans un hôpital modeste au Québec. Mais cette chaleur resterait de courte durée, car dans moins d'une journée, nous devions repartir dans notre aventure sous la mer.

****

Et voilà, c'est déjà terminé pour ce chapitre, vous en pensez quoi?

Désolé pour ce retard de presque 6 mois, j'ai eu énormément de choses à faire, dont mes examens de fins d'année, et mes vacances, ce qui fait que je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire.

Le prochain chapitre devrait arriver plus vite.


xxx Gryffa xxx

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